Carusburc, c’est Cherbourg. Comme tous les décryptages primaires, celui-ci est à mon avis parfaitement valable. Mais vers où se diriger ?
Certains vont « à Roncevaux », d’autres à Hernani, d’autres encore imaginent des destinations plus originales.
Pour ma part, étant donné que je sors de la 420, où l’Aigle s’est cassé le bec, et qu’au début de la 560, j’ai « Albion dans le dos », je vais … à Sainte-Hélène, pardi !
C’est le nom d’un patelin au nord-ouest de Bordeaux, qui figure sur la 989 (mais qui porte un autre nom sur d’autres cartes, y compris l’atlas routier Michelin). (Entre parenthèses, ce patelin est aligné avec La Roche-sur-Yon, qui s’est d’abord appelée Napoléon, et Fort-Boyard, d’où Napoléon est parti pour Sainte-Hélène. Encore un alignement qui va faire grincer les dents de tous ceux qui ont la flemme de les chercher).
J’y suis fortement encouragé par le fait que, dans la 500, on m’a dit que 560 606 mesures, « c’est loin », et cela m’a conduit, à 185 km de Carignan, sur la droite Carignan - Etain, perpendiculaire à Carignan - Epernay, à un autre patelin, non mentionné sur la 989, et qui s’appelait lui aussi Sainte-Hélène.
Donc, pour aller « loin » du Septentrion glacé, il me paraît dans l’esprit des énigmes de me diriger vers Sainte-Hélène. Je remarque que le trait passe par Lessay, dont le nom évoque phonétiquement « A LAISSÉ SES PLUMES ». Je comprends alors pourquoi l’énigme me dit : « Ne demande pas ton reste ».
Les deux premières fois que le trait va passer « sur les eaux » de l’Atlantique, c.a.d. à partir du point où il franchit la ligne de la côte, j’examine l’alignement avec Conques, en allant le plus « loin » possible du Septentrion glacé.
Pourquoi Conques ? Parce que le nom de la ville est évoqué par le coquillage du visuel, qui était l’instrument utilisé par les Tritons, la garde de Neptune. Mais aussi parce que la patronne de Conques est sainte Foy, et que Foy est l’équivalent phonétique de « fois » (« par deux fois »).
La première « Foy », l’alignement me mène à Agde, dont le nom est composé de notes de musique (accord de la contrebasse). Je retrouve donc le thème des notes de musique (Ut queant laxis et la portée du visuel de la 500).
La deuxième « Foy », l’alignement me mène à La Croix-Valmer, où l’empereur Constantin - tiens donc, le propre fils de sainte Hélène - aurait eu, selon une légende locale, la vision d’une croix lumineuse dans le ciel (Lumière céleste), croix qu’il aurait fait figurer sur ses étendards avec la mention (en latin, comme le titre de l’énigme) : IN HOC SIGNO VINCES - « Par ce signe tu vaincras ». (Ne pas oublier que, selon une autre légende, sainte Hélène aurait fait faire des fouilles en Terre sainte, et aurait retrouvé la Vraie Croix - dont un morceau est enchâssé dans le A de Charlemagne à Conques !) (On retrouve aussi Constantin à Lessay, selon le Michelin vert).
La Croix-Valmer et Agde sont alignés avec Hernani (Ad augusta per angusta). CQFD !
Pour savoir où interrompre mon parcours, je trace le trait Hernani - Le Trait. Le point d’intersection avec la droite Cherbourg - Sainte-Hélène me donne le point d’où je vais voir la nef par l’Ouverture et tirer un « trait ». A noter que ce point se situe avant la deuxième Foy, mais Max n’a-t-il pas dit que Neptune était encore en train de nous aider au moment où nous voyons la nef ?
En effet, ce point est aligné avec Civray (Charles Martel - ou Charlemagne selon les versions - confessant sa faute à saint Gilles, cf. le Michelin vert, et donc regrettant ce qu’il a fait), « mon » Ouverture, Vézelay (Colline éternelle = la nef encalminée pour toute ETERNITE) et … mais si ! … Dabo et les BSM ! Cinq lieux alignés : excusez du peu !
Voilà ce que j’appelle une solution qui fonctionne. Et encore, je laisse dans l’ombre tout un pan très important de l’énigme (Titanic, Isti mirant stella, tout ça…) avec lequel ça fonctionne encore mieux … (parce que, bien sûr, si Neptune nous mène à Agde, puis à La Croix-Valmer, c’est que ça sert à quelque chose !). J’aurais été drôlement fier de présenter une telle solution dans la rubrique Enigmathèque. Malheureusement pour moi, elle est signée Max Valentin !
J’ajoute que l’empereur Constantin avait proclamé sa mère « Augusta » (voir notamment le Robert II) :
Ad Augusta per angusta …
Mais il y a encore plus beau :
Reliez les deux Sainte-Hélène (celui de la 500 et celui de la 560). Ensuite, reliez Le Trait à La Croix-Valmer (qui, je « crois » bien, passe par un autre Sainte-Hélène, près de La Charité-sur-Loire, et peut-être même un autre Sainte-Hélène, proche de la côte normande).
Les deux lignes sont perpendiculaires (ce qui expliquerait pourquoi Max a tenu à nous faire trouver le premier Sainte-Hélène sur une orthogonale) et forment donc une croix. Je rappelle à cet égard que, selon une interprétation ésotérique, les notes de musique de Ut queant laxis (encore du latin) peuvent se disposer en croix :
MI
……….. RE
LA SOL FA
UT
IO
(MI = mille et un = macrocosme et microcosme = l’univers)
SOL, le soleil est au centre avec, en son centre l’oméga O, et de part et d’autre AL et FA, soit l’alpha
RE SOL UT IO = solution en latin, IO = Iohannes)
IN HOC SIGNO VINCES !
(Faut-il le préciser : tout cela n’est absolument pas affaire de religion, mais de légendes. Et, bien sûr, la ville « Le Trait » n’est pas mentionnée en clair dans l’énigme, pas plus que dans la 420 - où elle joue aussi un rôle, car il y a bien un trait qui s’abat … depuis Le Trait !)
DL
PS. Si les modérateurs le veulent bien, ce texte pourrait aussi figurer dans « Les solutions de Don Luis »… Je peux envoyer le fichier Word.