Zone Interdite

[Egide]

Au final, on en reparlera peut-être...

[Piaute]

Oui, ça serait mieux si l'inventeur pouvait écrire un bouquin de ce genre, cela serait au moins ça de gagné, car on est même pas sûrs qu'il pourra récupérer l'or.
Une rubrique à été ouverte sur le forum ( je ne me rappelle plus où ), mais bof, pas trop de succès, 2 ou 3 réponses qui m'ont bien fait marrer.
La question est pourquoi si peu de participants ?
Il n'y a quand même pas si peu de chercheurs qui ont été creuser.

[Anatta]

J'en ai une sympa...

La pénombre vient de tomber, je me gare en bordure de forêt.
J'ai fait plusieurs heures de route en compagnie de ma compagne et d'un ami de type "armoire normande" (ça peut servir, en cas de chouette récalcitrante, de rencontre impromptue en pleine forêt, tout ça...).

Je suis garé depuis une quinzaine de secondes à peine, le moteur toujours en marche et en train de changer de tee-shirt, quand une bagnole de flics s'arrête à notre hauteur. L'un d'eux braque une lampe torche vers la vitre: je suis torse nu dans la voiture, en compagnie d'un homme et d'une femme à l'arrière, près d'une forêt connue pour sa prostitution. Plaques belges, pioche et pelle dans le coffre... Fantastique.

Une seule pensée: je suis mort. Comment justifier ça?

Je m'apprête à sortir de la voiture pour bafouiller je ne sais quoi.
A ce moment, il éteint la lampe, la voiture redémarre...
Ils s'en vont.

Cette nuit-là a continué de fourmiller d'anecdotes, mais pour un début, j'ai trouvé celle-là bien salée.

Amitiés,
A.

[Piaute]

Anatta
Voilà une aventure qui a du bien faire battre le cœur, et qui est excellente à lire.
Simplement écrite et bien rigolote
Merci de nous faire partager tout ça.
Encore, encore s.t.p.

[Pyo Pyo]

loooool excellente, j'imagine bien la conversation:
"Alors je vais vous expliquer je suis à la recherche d'une statue de chouette enterrée... "
"Mais biensûr et nous on est les zinzins de l'espace!!!"

Trop fort!!

[Anatta]

Ok...

Bien refroidis par cet accueil policier et pour éviter une éventuelle ronde de retour, on décide d'aller boire un coup dans le bled le plus proche. Mais il y a match, ce soir-là! Nous voilà tous les trois une bière à la main, habillés en jogging pourris et survêtements à capuche, en train de regarder gnagnagna contre blablabla dans une ambiance... comment dire... un peu craignos? Pas très à l'aise et au bout d'une heure, on paye, on quitte, on repart vers la zone. Aïe donc, on va pas se laisser faire!

A deux-cent mètres de l'endroit de stationnement, je lève bêtement les yeux vers mon rétro. Et ben si... Une bagnole de flics derrière nous. Mais c'est quoi cet endroit?! Je tourne à la prochaine à droite sous les "mais c'est pas, mais c'est pas vrai" de mes deux compagnons, transpire encore un peu dans mon tee-shirt (c'était bien la peine de changer) et vois avec soulagement la bagnole de flics continuer sa route.

Là, on décide de changer les plans: on largue le matos près du spot, on va se garer bien plus loin (plaque belge, trop repérable) et on fait le tour d'un bout de forêt pour rejoindre les repères. Il pleut, mais... Pas grave, on vient du nord, même pas froid. Il faut nous imaginer nous planquer derrière un tronc ou une souche comme des gosses à chaque passage de voiture (on n'a pas beaucoup de raisons de se trouver là), puis nous enfoncer dans la forêt (et le noir) pour essayer de retrouver notre chemin par la bande.
Une demi-heure plus tard, on retrouve pelle et pioche en bordure de grand-route. Super. Il doit être 23 heures, par là... La nuit est à nous.

Oui, mais il pleut. Et à force, même dans le nord, ça finit par mouiller. Et il fait sombre, nom de dieu. Là commence la partie vraiment infernale. Je suis certain des repères, mais pas du point précis. J'ai deux ou trois hypothèses à vérifier. Mon pote veut bien veiller, mais pas creuser. Bon.
Un trou, sous la pluie. La terre glaise qui colle à la pelle, l'eau qui commence à remplir le trou à mesure que je creuse. Ca pleut bien, quand même, hein? On s'en fout, on est du... Ta gueule, creuse, merde!
Deux trous, trois trous. Une heure du mat, deux, trois. Misère...
Le pote commence à être de moins en moins pote. A chaque phare dans la nuit (on est proches de la grand-route), il crie "voituuuuure" avant de se jeter au sol, stressé et dégoulinant. Moi, je n'en peux plus, j'ai de la boue jusqu'aux nombril. Mais tant qu'à avoir fait le déplacement, je veux aller au bout de mes idées. Dégouté de la vie, je finis vers six heures du mat à genoux, les bras noyés au fond du dernier trou à la recherche d'un bout d'aile. On est trempés comme des canes. Ca sent la bronchite à plein nez (pardon).

Je suis tellement éreinté que je suis incapable de conduire pour le retour. Ma compagne s'arrête toutes les demi-heures sur des aires de repos pour sauter à pieds joints à côté de la voiture, histoire de ne pas s'endormir. Les quatre Red Bulls que j'ai ingurgités sur la nuit ne m'empêcheront pas de sombrer corps et âme dans un sommeil honteux et fourbu.
Mon pote jure qu'on ne l'y reprendra plus.
Et à refaire...
Je ferais pareil
Et d'ailleurs, je l'ai fait...

Amitiés.

[Piaute]

Vraiment excellent, souvenirs inoubliables, à raconter à ses petits enfants, autour d'une cheminée et la chouette dessus.
Fais quand même gaffe à ce qu'elle ne chauffe pas trop, car elle risquerait de fondre.
A quand la prochaine virée ?

[Anatta]

Dans quelques semaines, je pense.
Ce sera la bonne cette fois, j'ai des plaques françaises!
Merci pour ton retour.

[karavan]

Merci pour cet excellent récit de tes pérégrinations chouettesques Anatta, on s'y croirait presque !

Ce sera la bonne cette fois, j'ai des plaques françaises !

Et tu croit vraiment que c'est un avantage ?

[olgawood]

J'ai bien ri en lisant ce post.
Je n'ai encore jamais creusé, car pas de solution convaincante !
Mais là je me rapproche d'une zone bien précise.
Et manque de bol, c'est en parc naturel régional, en zone historique... ok en zone herbeuse, boisée et publique.
Mais j'ai très peur de déterrer un obus ou un fémur humain plutôt qu'un zoizeau en bronze. Pas facile de remettre en cause tout mon décryptage pour ce détail sordide. Et en même temps j'ai du mal à croire que Max ait osé cela.... Pffff ça sent le doute à plein nez.

[S17]

Pour le doute on ne peut pas trop t'aider je pense, car :
- Ceux avant toi ds ce sujet se sont posés la meme question (et je pense que bcp se poseraient la meme mais iraient creuser qd meme)
- Comme on ne t'a jamais lu ici, personne n'a la moindre idée de ta piste/région (donc au pire ds ce parc régional naturel il ne devrait pas y avoir 200 trous, donc si tu te fais chopper ils devraient etre tolerants )

(Et puis le doute dont parle Max c'est peut etre ca ?)

[Jopal]

Bonsoir,

C'était le 30 septembre 2014...

A 8h45 je gare la voiture sur le dernier parking du site. Je suis seul, je commence à me changer mais quelques minutes plus tard je me fait ''interviewer'' par un garde de l'ONF, qui me fait remarquer que la route n'est ouverte à la circulation qu'à partir de 9h !
J'ai joué le randonneur motivé (sous quelques gouttes de pluie !) qui n'avait pas vu le panneau !
Arrivé sur le spot 30 minutes plus tard, un plafond bas, et un léger brouillard donnent un aspect un peu surréaliste à la scène... et la pluie qui redouble m'oblige à me protéger !
Accroupi sous un arbre, le sac à dos coincé entre les jambes et bien à l'abri dans mon poncho, je rêve d'un volatile qui n'est peut-être pas bien loin de moi !
Brusquement, à ma droite, un bruit de feuilles froissées me réveille. Je me retourne vivement, et à une dizaine de mètres, un magnifique cerf prend conscience de ma présence et détale promptement ! Je pense que j'ai eu aussi peur que lui, mais quelle magnifique vision que ce noble animal aussi proche !
Au cours de mes randonnées, javais déjà croisé la route de quelques cervidés, mais jamais d'aussi près !
Quelque temps plus tard, la pluie faiblissant, j'en profite pour sortir de ma léthargie et prendre mes repères pour visualiser mon Pile-Poil, finalement assez proche du bord de la clairière.
Déception : il disparaît sous des fougères d'1,5 mètre de haut !
Mais alors que je taillais au sécateur dans le vif du sujet, pour passer un détecteur aimablement prêté par un chouetteur (Jardinier si tu te reconnais ?), un bruit de voiture vient rompre le silence de la forêt ...
Le cœur accélère brusquement, je plonge avec le matériel au milieu des fougères, en gardant un œil dans la direction d’où me semble venir l'intrus. Heureusement ma tenue vestimentaire (brun- vert) aide à me fondre dans la végétation.
Instants interminables... temps suspendu à ce bruit de moteur qui se rapproche !
Je devine plus haut sur ma gauche un 4x4 Navara Nissan blanc, qui à très faible vitesse, descend la pente douce de la clairière, passe devant moi à une vingtaine de mètres et disparaît par le chemin d'accès... Ouf ! Pas vu, pas pris !
Inutile de préciser que je me suis fait tout petit malgré mon 1,90 m, mais j'ai pu quand même entrevoir entre deux feuilles de fougère, le signe de l'ONF sur la portière du véhicule.
Patrouille de routine, ou recherche de ce quidam matinal qui voulait randonner sous la pluie ? La question reste posée...

Remis de mes émotions, je prospecte quelques mètres carrés, mais la densité de la végétation a raison de ma motivation qui m'abandonne, je rends les armes...
De plus, le site ne satisfait pas au Madit ''facilement accessible et 150 m'' , et sur le coté du Pile-Poil, le terrain descend en pente raide vers la route forestière.

La Chouette peut encore dormir au fond de son trou...
Mais je l'aurai un jour, je l'aurai !

Cdt
Jopal