Avant-propos
Je remets ici un message (légèrement modifié) écrit initialement dans l'énorme fil sur la 530 (perdu en page 60 !), de façon à faciliter la discussion sur ce sujet. Merci de répondre ici pour tout ce qui ne concerne pas directement la 530.
Le but est de discuter de la possibilité et des conséquences d'avoir dans les énigmes des éléments qui ne seraient pas utilisés directement dans la solution de l'énigme qui les contient, mais qui serviraient tout de même plus tard.
Ce qui est concerné par la solution d'une énigme et ce qui ne l'est pas
Selon la définition maintes fois répétée de Max, une énigme est l'ensemble titre + texte + visuel, considérés comme un tout indivisible. La première chose à comprendre, essentielle, est que la solution d'une énigme ne peut que concerner ces éléments, en excluant tout élément extrait d'une autre énigme. Sans quoi, ce ne serait pas une solution de l'énigme mais une solution… de plusieurs énigmes. Ou plus exactement, de ce que j'appelle une méta-énigme, voir cette discussion.
La conséquence est que plusieurs choses sont exclues de la notion de solution d'une énigme :
- Tout ce qui est contenu dans l'énigme mais qui ne peut être compris que plus tard. Là, pas de problème a priori, puisque cela n'intervient que plus tard, mais on pourrait être tenté de considérer que cela vient compléter la solution de l'énigme. Pour moi, non. La solution d'une énigme reste immuable, et s'il est possible de compléter une solution plus tard, c'est uniquement à l'aide de déductions qui auraient pu (du) être faites pendant la résolution de cette énigme.
- Tout ce qui découle d'une ré-interprétation, dans cette énigme, d'éléments présents dans une énigme précédente. Et je parle bien d'éléments présents dans l'énigme, pas d'éléments issus de la solution de l'énigme. Autrement dit, la connaissance qu'on a acquise en résolvant les énigmes précédentes peut être réutilisée pour résoudre une nouvelle énigme, mais on ne peut pas réinterpréter des éléments d'une énigme précédente. Si on fait cela, alors on sort du cadre de la solution de l'énigme, puisqu'on utilise des éléments venant de plusieurs énigmes. Ce faisant, on résout une méta-énigme.
Résolution complète d'une énigme et méta-énigmes
Maintenant que ces points ont été clarifiés, on peut se demander comment savoir si on a trouvé la solution de l'énigme ou s'il faut continuer à creuser. Dans la plupart des chasses au trésor, y compris dans les autres chasses de Max, les énigmes sont résolues à la suite les unes des autres, et la plupart du temps, quand on a trouvé une solution il est clair que c'est la solution. La chouette est différente de ce point de vue, car il reste souvent des choses inexpliquées dans une énigme, même si on pense avoir utilisé tout ce qu'on pouvait pour trouver la solution. C'est d'ailleurs, à mon avis, la raison pour laquelle la chasse est si intéressante et dure encore 25 ans après.
Prenons par exemple la B, où l'on sait qu'on cherche l'ordre des énigmes. On a donc un critère nous permettant de savoir si ce qu'on a trouvé est la solution : dès qu'on a l'ordre, c'est bon, on a la solution. Rien de tel dans les énigmes suivantes, par contre (à part la zone en 520). Dans une discussion récente, j'ai montré qu'on pouvait trouver l'ordre des énigmes (donc la solution de la B) sans faire appel à Newton ou aux longueurs d'ondes. Cependant, si on fait cela, il est clair qu'on n'a utilisé que le texte de l'énigme sans utiliser ni le titre ni le visuel. On n'a donc pas exploité complètement l'énigme. On peut/doit alors chercher à exploiter ces éléments, et puisqu'on a déjà une solution, on le fera dans le cadre de cette solution. Quatre options s'offrent alors à nous :
- Soit on interprète ces éléments comme confirmation de la solution déjà obtenue. C'est ce qu'on peut faire par exemple avec l'œil du coq en 530, en le traitant comme une confirmation de Bourges.
- Soit on les interprète comme des précisions sur le décryptage. Par exemple en B, on interprète les références au cercle de Newton comme indiquant que les numéros d'énigmes doivent être placés sur un cercle, ce qui justifie de traiter la liste de façon cyclique et permet de lire les énigmes paires en face des énigmes impaires.
- Soit on les utilise pour ré-interpréter la solution et ces éléments dans un cadre plus général. Mais dans ce cas on sort du cadre de la seule solution de l'énigme pour rentrer dans le cadre de la résolution d'une méta-énigme. Par exemple, en B, on peut très bien dire qu'elle donne des éléments permettant de comprendre que les numéros des énigmes correspondent à des longueurs d'ondes associées à la couleur de la tête de chouette au dessus – ce que j'appelle la méta-énigme des têtes de chouettes. C'est bien sûr une méta-énigme, puisque ces têtes de chouettes ne figurent pas dans la B mais ailleurs dans le livre (techniquement, elles ne font même pas partie des autres énigmes).
- Soit on cherche une autre solution qui exploiterait tous les éléments.
On voit que la relation entre une énigme et une méta-énigme peut être complexe et étroite. Pour la B, on peut ainsi considérer que la méta-énigme des têtes de chouettes doit être résolue avant et qu'elle fourni alors des éléments pour décrypter la B. Mais on peut aussi faire l'inverse : considérer que la solution de la B n'a pas besoin de Newton et des longueurs d'onde et qu'elle donne en fait d'autres éléments pour résoudre la méta-énigme des têtes de chouette. Les deux approches sont valides, mais dans le deuxième cas, ça veut dire qu'on peut avoir une solution de la B sans avoir compris tous ses éléments. Ce n'est alors qu'en résolvant la méta-énigme des têtes de chouette qu'on peut obtenir la compréhension totale de la B. Donc, on voit que la notion de solution d'une énigme est déjà différente de la notion de "tout ce qu'on peut tirer d'une énigme" ou de la "compréhension totale" d'une énigme, dès-lors que des méta-énigmes existent.
Utiliser les solutions de méta-énigmes
Si jamais les numéros des énigme et les têtes de chouettes devaient servir plus tard dans une énigme, on aurait en plus un autre problème : on aurait dans la B des éléments qui ne sont pas indispensables pour trouver la solution de la B, mais dont la compréhension serait indispensable à la résolution d'une énigme ultérieure.
Dans ce cas, on peut imaginer la difficulté pour Max de répondre sur ces éléments sans dévoiler l'existence de la méta-énigme des têtes de chouettes. Que pourrait-il dire d'autre que « CERTAINES ÉNIGMES PERMETTENT DE POURSUIVRE, MÊME SI ELLES SONT RÉSOLUES DE MANIÈRE INCOMPLÈTE. MAIS TÔT OU TARD, IL FAUDRA REVENIR EN ARRIÈRE POUR LES "ACHEVER". JE NE PEUX RIEN DIRE DE PLUS. » ? Le problème dans ce genre de réponse, c'est qu'en ne voulant pas dévoiler l'existence d'une méta-énigme, Max n'a pas d'autre choix que de rattacher les éléments problématiques à la résolution de l'énigme qui les contient, et d'introduire alors les distinctions artificielles entre "solution" et "résolution complète", et d'utiliser des subterfuges comme "achever" pour ne pas impliquer que ça fasse partie de la solution propre de l'énigme.
Quand la méta-énigme n'est pas encore résoluble
Le cas de la relation entre la B et la méta-énigme des têtes de chouettes est un peu particulier, car cette dernière peut être résolue avant la B. Mais le principe même d'une méta-énigme est qu'elle utilise des éléments venant de plusieurs énigmes. Donc nécessairement, dans toutes les énigmes concernées par la méta-énigme sauf la dernière, on aura des éléments qui ne pourront pas être expliqués lors de la résolution de ces énigmes, puisque pour les expliquer il faudra attendre d'avoir toutes les données de la méta-énigme et donc d'avoir au moins atteint la dernière énigme concernée. (Dans le cas de la méta-énigme des têtes de chouettes, le problème était contourné en utilisant les têtes de chouettes et numéros associés qui sont présents dans toutes les énigmes sans en faire partie. Donc, une seule énigme contenait réellement des éléments de cette méta-énigme : la B).
Ça pose évidemment un problème pour la résolution des énigmes concernées, puisque lorsqu'on remarque un éléments inexpliqué par la solution de l'énigme en question, il faut choisir entre deux options : le laisser pour plus tard en tant qu'élément d'une méta-énigme encore incomplète, ou chercher une nouvelle solution qui intègre cet élément. On voit que ça peut vite devenir impossible à résoudre. On peut donc exiger que les méta-énigmes s'annoncent d'une certaine façon, qu'il y ait un élément permettant de dire "ok, là on a une nouvelle méta-énigme qui commence avec cet élément". Et pour moi, c'est exactement ce à quoi sert la dernière phrase de la 530. Une façon pas bien compliquée de l'interpréter est en effet « pas la peine d'essayer de deviner le sens caché de cette phrase (la "vérité en vérité"), il sera révélé plus tard sans deviner. Pour l'instant, tu n'as pas le moyen d’accéder à ce sens caché, alors contente-toi de trouver mon Tout en suivant bien sagement le principe d'une charade et en attendant bien sagement d'avoir tous les éléments te permettant de comprendre cette phrase. »
Conséquence sur la solution d'une énigme
Dans le cas où une énigme contient des éléments d'une méta-énigme on a alors un paradoxe, qui est qu'il faut décider, pour certains éléments, s'ils sont à utiliser dans l'énigme ou dans une méta-énigme. S'ils sont à utiliser dans la méta-énigme, alors ils ne feront pas partie de la solution de l'énigme. Pourtant, le décryptage de l'énigme demande de comprendre que ces éléments font partie de la méta-énigme. On ne peut donc prétendre avoir complètement résolu l'énigme sans avoir compris que ces éléments participent à une méta-énigme. Autrement dit, on peut très bien avoir la solution de l'énigme sans comprendre ces éléments, mais dans ce cas-là on n'a pas la solution « complète » de l'énigme puisque celle dernière impliquerait de savoir pourquoi on a ignoré ces éléments dans la solution.
En présence d'une méta-énigme, il y a donc forcément deux types de solutions : 1/ la solution brute de l'énigme en n'utilisant que les éléments de l'énigme et les connaissances issues des solutions des énigmes précédentes, et 2/ la solution complète de l'énigme qui intègre la reconnaissance d'une méta-énigme et explique donc pourquoi certains éléments sont ignorés. Mais ce deuxième type de solution, puisqu'il implique la connaissance d'une méta-énigme, et donc implique des éléments présents dans d'autres énigmes, ne peut pas être considéré comme une solution de l'énigme seule. Mais ça reste une/la solution. Paradoxe.
Et même si on a compris que des éléments font partie d'une méta-énigme et qu'on a donc la solution « complète » de l'énigme, alors on ne peut pas prétendre avoir une compréhension totale de l'énigme tant qu'on n'a pas résolu toutes les méta-énigmes qui impliquent cette énigme. Ça devient compliqué pour Max de répondre dans ce cas, et on peut comprendre que ses réponses puissent paraître paradoxales.