Le chaînon manquant

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james
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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 17 mai 2022 à 13:28

HORION (h aspiré)\ɔ.ʁjɔ̃\ masculin

Coup rudement assené sur la tête ou sur les épaules.

Étymol. et Hist. Ca 1285 (A. de La Halle, Robin et Marion, éd. E. Langlois, 326). Orig. incertaine ; peut-être de l'a. fr. orillon « coup sur l'oreille ».



Un coup rudement assené sur la tête ou les épaules, voilà qui nous ramène tout droit au meurtre d'Hiram, l'architecte légendaire du Temple de Salomon. Car il ne fait aucun doute pour moi que c'est bien à cet épisode que fait allusion l'IS " Sur la tombe de la Chouette, j'ai planté un arbuste ".
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james
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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 18 mai 2022 à 18:48
Avec l'année 1758 en guise de clef de passage, nous abordons la 560 à la veille du raid anglais sur Cherbourg. Nous apprenons que la garnison qui défend la ville est composée de deux régiments : le régiment irlandais de Clare et le régiment liégeois d'Horion. Nous apprenons que le premier, après de multiples changements de nom, deviendra finalement le 88e régiment d'infanterie de ligne. Quant au second, son homonyme, Orion, nous met sur la voie du scorpion - auquel il est indissociablement lié, ou plutôt systématiquement opposé, et dont la constellation porte le numéro 76. Deux nombres qui nous ramènent étrangement au découpage proposé par DL. Avant de voir en quoi ceci pourrait bien nous être utile - je ne me suis pas encore penché sur la question mais on devrait bien pouvoir trouver quelque chose - notons que l'apport de cette année 1758 en guise de clef de passage est considérable ! Et il ne serait pas surprenant qu'ainsi daté avec précision, le rendez-vous à Carusburc fasse bien plus que nous signifier simplement un point de départ. Car à bien y réfléchir, si Horion se voit associé à Cherbourg, et connaissant le rapport étroit qui relie Orion et le scorpion, ce dernier pourrait tout à fait prendre des allures d'indice pour la résolution de cette énigme. Je pense bien-sûr au Mont Scorpion suggéré par Ockham, et à la basilique de Vézelay, bien que celle-ci ne fasse pas partie de mon jeu.


Don Luis a écrit :
La Cl Es F Se Ca C He = 88

S U Ru N = 88

Na V I Re N= 76

O Ir P Er C He = 88


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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 18 mai 2022 à 19:27
La remarque de kerzer sur la valeur que prennent les " quatre CAR ", c'est-à-dire 88 en A=1 et 76 en A=0 est à mon avis très pertinente, bien que restée curieusement sans suite - hormis une intervention de Fanfan. Essayons de voir de ce côté-là, on perd rarement son temps à suivre les intuitions de kerzer...


- 500 : CARignan
- 520 : CAR c’est la règle
- 530 : CAR la Vérité
- 560 : CARusburc.



Il y a deux manières naturelles de lister les énigmes contenant le mot CAR : dans l'ordre croissant ou bien dans l'ordre donné par la B...


- 530 : CAR la Vérité
- 500 : CARignan
- 560 : CARusburc.
- 520 : CAR c’est la règle



Toute la question est de savoir si un rapprochement avec le découpage de la phrase cryptée de la 600 est possible, souhaitable, voire indispensable. Etant donné qu'une valeur se distingue des trois autres, le nombre 76, essayons de voir si nous aurions plus intérêt à la rapprocher de la 530 ou bien de la 560, les deux candidates potentielles. Bon, pour la 560 c'est fait je crois, si un rapprochement est à envisager - en lien avec Carusburc qui plus est -, il est possiblement à mettre sur le compte du scorpion. Mais qu'en est-il de la 530 ?
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Re: Le chaînon manquant Messagepar cocorico » 18 mai 2022 à 23:12
Très intéressant ce poste, d'ailleurs il rejoint certaines de mes pistes et ma façon d'appréhender cette chasse.

En dehors de la préposition,
CAR étymologiquement
(Nom 1) Du gaulois transalpin carros (« char(rette) à quatre roues »), d’où le latin carrus (« char »). À rapprocher du breton karr, du gallois et du cornique car. (6) Depuis 1901, char (« plaisanterie »).
(Nom 2) De l’anglais char, apocope de character (« caractère ») utilisé dans C.


Carusburc pourrait se traduire par CAR US BURC, CHAR USAGE VILLE, un défilé ?

CARIGNAN, Char Ignan,

Chars, ville du Val d'Oise
Le nom de la localité est mentionné sous les formes Clars en 1078, Chartz en 1176.
Tiens, clars + T, clarté, le T pourrait être l'orthogonale.

Peut-être de la racine pré-celtique *kar mise en évidence par les linguistes et qui est présente dans la désignation de buttes rocheuses, de lieux pierreux ; notons, que dans le département du Val-d'Oise, à Chars comme à Chérence, la présence de carrières de pierre.


Saint Ignan de la haute Garonne portait à la révolution le nom de "L'UNION".
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Re: Le chaînon manquant Messagepar Buonardo » 19 mai 2022 à 02:11
J'avais vu les "CAR" mais pas le fait que 3+1+18= 22 x 4= 88.

Cela rappelle alors Mon premier en 530...La moitié de la moitié soit un "QUART"...CAR.

Ainsi que mon premier de la 470, par la gaité se multiplie: Ha!Ha! donc si on garde le A, il reste HH=88, cela aussi fait quatre carrés graphiquement.

Et bien sûr, mon "huitième" n'a pas de majuscule! or huit+H=HH.

On peut regarder les IS:
"DANS LA 530, CAR CE N'EST QU'UN LIEU "
B.
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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 19 mai 2022 à 10:16
En relisant le fil " Quatre-quarts " de DL, voilà ce qu'avais encore envie de relever, sans idée précise pour l'instant, tout juste le sentiment qu'on pourrait en effet essayer de jouer sur un rapprochement entre Quart et Car. La 530 semble s'y prêter. De même, comme le rappelle kerzer, pour opérer son découpage, DL a mis la séquence cryptée en rimes, et là encore la 530 se distingue par sa rime défectueuse.


Fanfan a écrit :
La 530 est intéressante à plus d'un titre :

- elle contient la rime orpheline en -ache
- on retrouve les mots "se cache" comme dans le texte décrypté de la 600
- sa première ligne suggère déjà la notion de quart ("première moitié de la moitié")



Don Luis a écrit :
Il est frappant de constater que ce « CAR » figure aussi dans l’IS « Reste simple dans la 530 CAR ce n’est qu’un lieu pour démarrer le jeu ».


kerzer a écrit :
Ce sont tes "Quatre quarts" auxquels j'ai réfléchi:

4 énigmes ayant pour couleur le VERT
4 énigmes en VERS (dont une avec rime défectueuse et une avec rime à rectifier)
4 énigmes comportant (et elles seules) le mot Car

Lorsque tu disposes le texte décrypté en 600 pour laisser apparaître la structure 88/88/76/88, tu mets en quelque sorte la séquence cryptée en vers: rimes en HE N N HE.


Narbonne a écrit :
Sur une portée musicale, la mesure peut être 4/4 donc a quatre temps.

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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 19 mai 2022 à 11:21

Na V I Re N= 76

530 : CAR la Vérité




Donc si je résume la problématique, il s'agit d'essayer de relier tout ou partie de ces éléments, notamment le nombre 76 et la Vérité. La première chose qui me vient, c'est la période de révolution de la comète de Halley de 76 ans. Une Vérité pas affaire de Devin, le passage d'une comète illustre bien, plus que tout autre phénomène céleste, cette opposition entre astronomie d'un côté ; astrologie, présages et superstition de l'autre. Et il faudra attendre Edmund Halley et l'année 1758 pour avoir confirmation du retour annoncé de la comète, et donc connaître la Vérité - si tant est qu'elle puisse se résumer à cette seule découverte. Mais au moins peut-on y voir une certaine cohérence, puisque 1758 résulte du chronogramme dissimulé dans le titre de la 420, et que celui-ci nous dit : " DU CIEL VIENT LA LUMIERE ". Et on sait que Lumière peut aussi bien s'entendre au sens premier de source lumineuse que comme révélation de quelque chose de caché, à l'image de la Vérité.
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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 19 mai 2022 à 12:04
Delphinus a écrit :
De mémoire la période est de 76 ans, j'ai vérifié un peu plus de 76 donc compatible avec 1066. Une chose intéressante est que 1758 représente la première prédiction basée sur des calculs astronomiques : 25 décembre : Première observation de la comète de Halley. Elle est exacte à son premier rendez-vous, le jour de Noël, fixé par le calcul de l'astronome britannique Edmund Halley, dont il avait prédit le retour plus d'un demi siècle plus tôt, en 1705. Or le 25 décembre c'est Noël soit l'anagramme de Léon que l'on retrouve à DABO.



Delphinus, dans le fil ISTI MIRANT STELLA de l'incontournable DL, met en avant un élément nouveau, la date du 25 décembre et l'anagramme NOEL / LEON. Or Léon figurait dans la première version des énigmes en lieu et place de la Nef encalminée, et donc à ce titre nous intéresse tout particulièrement - d'autant plus qu'au nombre 76 est associé le mot Navire. Dans l'hypothèse où la Vérité soit effectivement liée à la comète de Halley, il faudra s'en souvenir.


Airyn a écrit :
La deuxième strophe

Le changement le plus intéressant par rapport à la version définitive est évidemment l’apparition de "Léon", qui apparaît au même endroit dans le texte que "nef encalminée". En première analyse, "Léon" peut représenter Saint Léon (le pape Léon IX, 1002-1054) et sa chapelle sur le Rocher de Dabo, ce qui renforce indéniablement la "piste daboïste". D’un autre côté [...] si la chapelle Saint Léon est une fausse piste, le mot "Léon" ajoute une contrainte très forte à la vraie piste.


Modifié en dernier par james le 19 mai 2022 à 12:49, modifié 1 fois.
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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 19 mai 2022 à 12:37
Autre lien mis en évidence par DL entre la 530 et la phrase cryptée de la 600, et qui à mon avis mérite que l'on s'y intéresse : le décryptage donnant ALMEE. Là encore il s'agira de s'en souvenir...


Don Luis a écrit :
J'ai tout d'abord noté, comme tout un chacun, que les mots "se cache" de la 600 étaient déjà mis en valeur dans la 530 par une rime orpheline.

Ensuite, j'ai constaté que les compléments de lieu de ce verbe (soit "aux limites de l'ETERNITE" dans la 530 et "sur un navire noir perché" dans la 600) comprenaient exactement le même nombre de lettres (21). J'ai donc écrit les deux chaînes de 21 caractères l'une en-dessous de l'autre.

Comme les "limites de l'ETERNITE", ce sont les E figurant à l'une et l'autre extrémités du mot, j'ai cherché à quoi correspondaient les initiales des mots de la 600 dans la chaîne de la 530 :


S U R U N N A V I R E N O I R P E R C H E
A U X L I M I T E S D E L E T E R N I T E


J'ai trouvé ALMEE.


Le E de la charade se trouvant aussi à la fin du mot ETERNITE, j'ai refait le décryptage en me concentrant cette fois sur les lettres finales :


S U R U N N A V I R E N O I R P E R C H E
A U X L I M I T E S D E L E T E R N I T E



J'ai trouvé XIDTE, soit ET DIX à l'envers.

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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 19 mai 2022 à 18:15
Je rebondis sur le post de cocorico, il est toujours bon de regarder du côté de l'étymologie...



CAR
Du moyen breton car (« ami (qui est cher à), parent »), du vieux breton car (« agréable, cher à »). À comparer avec câr en gallois, car en cornique, cara en gaélique et caros en gaulois (sens identique), carus en latin.

Carus
De l’indo-européen commun *ka:  (« aimer, désirer ») qui donne Hure en allemand, le breton kar.

kar
(breton) verbe : Deuxième personne du singulier de l’impératif du verbe karet/kariñ/karout (« aimer, vouloir »).
Kar da nesañ eveldout da-unan. ( « Aime ton prochain comme toi-même. »)

kʰar
La racine kʰar joue un rôle important dans la toponymie européenne. Cette racine qui signifie 'pierre' se retrouve dans des noms de cités mais aussi dans l'irlandais carraig 'pierre'. De nombreux toponymes relatifs à des hauteurs affichent un radical kar- Cette racine trouve un écho dans des mots locaux comme car-ròc ou quer de l'est-pyrénéen signifiant 'rocher' en lanquedocien et catalan, cher en nord-occitan ou franco-provençal, oil chiron 'tas de pierre'… Le basque har-, harri 'pierre', 'roc' procède de la même racine et explique la racine arr- de même sens. Enfin une variante garr- 'rocher' est également reconnue par les toponymistes

La racine kʰar explique également de nombreux noms de rivière, par référence à leur fond graveleux : On lui doit de très nombreux toponymes en :

Kar-, Ker- : Charente, Cher, le Cherpon, la Chère, la Chéronne…
Garr- : Garonne,




Comparons maintenant avec la suite de l'analyse d'Airyn concernant la 560...



La troisième strophe

En première lecture, la troisième strophe nous suggère de « tirer un trait », puis d’« aller, sans dévier d’un pouce ». Le verbe "aller" suggère fortement un déplacement virtuel rectiligne sur la carte (matérialisé par le trait). Il y a enfin l’apparition du proverbe "retourné" « pierre qui roule amasse mousse », version inversée du proverbe « pierre qui roule n’amasse pas mousse » et qui signifie "qu’une vie aventureuse ne permet pas d’amasser des biens". En effet, dans la nature, les rochers qui restent fixes finissent couverts de mousse.

Comparons maintenant les différentes versions de la troisième strophe (la présentation fait apparaître les 4 idées essentielles) :

Version de l’Œuf :
[...] tirer un trait
[...] sans dévier d’un pouce
Tu ne regretteras pas ce que tu as fait
[...] pierre qui roule amasse mousse

Version intermédiaire :
Tire un trait
sans dévier d’un pouce

[...] tu amasseras mousse

Version finale :
tire un trait
Sans dévier d’un pouce
Et tu ne regretteras pas ce que tu as fait.

à travers ces changements, on remarque :
— La conservation de 2 idées : "tirer un trait", et "sans dévier d’un pouce"
— L’effacement progressif de la référence au proverbe "Pierre qui roule n’amasse pas mousse" : "pierre qui roule amasse mousse" > "amasse mousse" > plus rien.
— Le retour final de l’idée "de ne pas regretter".

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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 19 mai 2022 à 22:24
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En combinant les différentes origines du mot car (kʰar, kar, etc.), qui vont de la pierre au caractère précieux - au sens de " qui est cher à " - avec celle, indo-européenne, de carus  (« aimer, désirer »), prenant par ailleurs en considération la formulation " pierre qui roule amasse mousse ", et gardant à l'esprit que nous cherchons une lumière céleste, c'est tout d'abord à la sixième tapisserie de la Dame à la Licorne que j'ai tout naturellement pensé.



Au Moyen-Âge la devise avait pour fonction de donner à l'être des capacités de création et lui permettre de construire sa vie en conformité avec l'idéal qu'elle révélait. Il est intéressant que le mot " désir " ait été employé dans cette tapisserie. Il vient du verbe latin desiderare qui veut dire littéralement " cesser de voir ", " constater " ou " regretter une absence ", d'où la nécessité de chercher, de désirer. Or ce verbe a pour racine sidus qui veut dire " étoiles formant une figure, une constellation ". Lorsque l'on ne voit pas les étoiles, on les cherche. Il ne s'agit pas là de voir avec nos yeux mais avec notre coeur. La vision du divin n'appartient plus aux humains, c'est pourquoi ils ont le désir du divin et se mettent en quête. La Dame a trouvé les étoiles en répondant à l'appel du divin. Elle a parcouru le chemin, maintenant elle peut transmettre ce " seul désir " qui lui a donné la vie, et c'est cette constellation d'étoiles immatérielles qu'elle déverse dans le coffret.

" Chaque pierre précieuse, chaque plante est un habitacle des étoiles qui recèle en soi une puissance céleste. Ainisi, de même que le ciel répand sa puissance dans les étoiles, de même les étoiles la répandent à leur tour dans les pierres précieuses, les plantes et les animaux. " Traditionnellement, on pensait en effet que la lumière céleste pénétrait dans les profondeurs de la terre et qu'elle se cachait là au coeur des pierres précieuses. Gemme est le nom à la fois de la pierre précieuse et celui du bourgeon. Les deux sont le fruit d'une maturation silencieuse et secrète.

Les pierres sont vivantes et il leur faut des millénaires pour grandir et devenir précieuses. Elles n'appartiennent pas au temps humain mais au temps des étoiles et donnent au présent un goût d'éternité, comme le fait l'initiation, éternelle dans son principe et dont le vécu sur terre se transmet dans un temps qui dépasse les individus et les civilisations. Maître Eckhart disait que le mot " pierre " signifie connaissance. Les écrivains de la Renaissance diront que les pierres précieuses portent un défi au monde des ténèbres. Ainsi, les pierres précieuses dévoilées par la Dame ne lui appartiennent pas, elles symbolisent le fruit de la connaissance initiatique, venue de la nuit des temps et transmise de femmes en femmes.
Les ténèbres de l'athanor ont engendré une véritable lumière, celle du bijou floral magnifique que la Dame va déposer dans le coffre.


La Dame à la Licorne - Le message initiatique des tapisseries



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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 19 mai 2022 à 23:15

La racine kʰar, qui signifie pierre, trouve un écho dans des mots locaux comme car-ròc ou quer de l'est-pyrénéen signifiant 'rocher'. Elle explique également de nombreux noms de rivière, par référence à leur fond graveleux : On lui doit de très nombreux toponymes en :

Kar-, Ker- : Charente, Cher, le Cherpon, la Chère, la Chéronne…
Garr- : Garonne,



Evidemment, si on parle de pierre et de Garonne, difficile de ne pas penser aussi au contour du rocher de la 470 et à la légende de Roland traversant le fleuve au gué de Cenon. D'autant que, comme l'a mentionné cocorico, CAR peut aussi dériver du gaulois transalpin carros (« char(rette) à quatre roues »), d’où le latin carrus (« char »). Et de rajouter que Chars, ville du Val d'Oise, est mentionné sous la forme Clars en 1078. Que l'épée soit donc plantée dans le rocher au niveau de la localité de St-Clar ne doit donc certainement rien au hasard. Si je ne vois pas encore trop quoi faire de tout ceci pour l'instant, ni comment faire " rouler les kʰar pour amasser mousse ", au moins cela me permet-il de revenir à notre régiment irlandais de Clare qui, en 1758, défendait la garnison de " Carusburc " aux côtés du régiment liégeois d'Horion. Je crois le temps venu de s'intéresser un peu à son drapeau...
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Re: Le chaînon manquant Messagepar Buonardo » 20 mai 2022 à 02:30
Pour revenir a la relation entre 600 et le 6eme de BourgEs, la façon de l'écrire est la suivante:
L A C L E S F S E C A C H E S U R U N N A V I R E N O I R P E R C H E
M O N 6 E M E S E C A C H E A U X L I M I T E S D E L E T E R N I T E


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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 20 mai 2022 à 09:37
Je ne crois pas que DL ait procédé comme cela, mais c'est l'idée, oui. D'ailleurs j'allais y venir, grâce au drapeau du régiment de Clare justement...

Hors-Sujet


Je voudrais signaler trois choses :

1 - IN HOC SIGNO VINCES est originellement la devise de l'empereur Constantin, fils d'Hélène, sacrée Augusta par celui-ci en 324. On a vu qu'après le décès de Napoléon sur l'île de Sainte-Hélène, nommée en l'honneur de cette dernière, ses cendres furent ramenées en France à bord de la frégate la Belle-Poule qui, en 1840, accoste à Cherbourg. On se souviendra aussi d'Edmund Halley, astronome, parti sur l'île de Sainte-Hélène cartographier l'hémisphère austral.

2 - La devise est inscrite dans une croix, elle-même inscrite dans un cercle formé par les quatre couronnes, le tout rappelant la vision de Constantin. Ce faisant, on peut affirmer que la croix partage le cercle en quatre quarts, chacune des couronnes occupant un des quartiers. A noter que cette même disposition en croix se retrouve sur le blason de Saint Yves-de-Vérité, les alérions remplaçant simplement les couronnes.

3 - Au centre de la croix figure une harpe couronnée, évocation de la harpe celtique irlandaise. C'est sur cette dernière que je voudrais plus particulièrement insister.
Modifié en dernier par james le 20 mai 2022 à 17:09, modifié 1 fois.
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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 20 mai 2022 à 13:37
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Almée (1886) - Nathaniel Sichel

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Si la harpe celtique symbolise effectivement l'Irlande, c'est dans les mains de l'almée orientale que le décryptage de DL nous invite à la chercher. Le problème, jusqu'à présent, consistait à comprendre à quoi pouvait bien correspondre la deuxième partie du décryptage : ALMEE... ET DIX. Mais dix quoi ? C'est là à mon sens qu'entre en jeu le drapeau du régiment de Clare, qui nous délivre l'indice : Si de " Dix " il est bien question, pourquoi pas dix cordes, comme c'est le cas pour la harpe arquée égyptienne dont joue l'almée ?


Le nombre d’instruments découverts en Mésopotamie est infime par rapport aux découvertes égyptienne. A l’autre point du croissant fertile, tout le long de la vallée du Nil, les pyramides nous révèlent de nombreuses reproduction de harpistes. Les documents sont très variés : peintures des tombes thébaines, stèles et statues de musiciens, objets de la vie quotidienne.

Dès le moyen empire (2040 - 1650 av. J. C) apparaissent de nouvelles formes de harpes, pourvues de nombreuses cordes (8 à 16, le plus souvent 10 - 12) et d’une caisse de résonance arquée. Ces harpes arquées traversent les trois empires égyptiens pour aboutir aux grandes harpes du Nouvel Empire. Par la richesse de la décoration : l’or, l’argent, sculptée dans du bois massif, matière très rare dans la vallée du Nil, pierres précieuses ou verres teintés employés pour la fabrication, cet instrument témoigne d’une merveilleuse civilisation.

La base de l’instrument est souvent ornée d’une tête royale, avec barbe postiche, coiffée de l’uraeus et du pschent. La harpe était un instrument sacré qui permettait aux prêtres et prêtresses de communiquer avec les dieux et de célébrer le culte.



C'est bien ce dernier point qui va nous intéresser...


Danseuses, chanteuses et musiciennes, poétesses, maîtrisant l'art du tissage et de la broderie, de nombreuses almées exerçaient en outre les professions de guérisseuse et de sage-femme. Elles savaient préparer des onguents, cataplasmes et potions aux effets si prodigieux qu'ils leur valaient souvent une réputation de magiciennes.

Les almées jouissaient en Égypte d'un rang élevé dû à leur origine antique. Certains historiens voyaient en elles les descendantes des prêtresses d'Isis.




Des descendantes des prêtresses d'Isis, autrement dit des femmes garantes de la perpétuation d'une tradition initiatique féminine, tradition dont les tapisseries de la Dame à la Licorne se font l'écho...


Bien que l'on ne puisse définir s'il s'agit d'un collier ou simplement d'une guirlande de pierreries, la multiplicité de ses couleurs évoque les mille manières de formuler la lumière, l'infinité des couleurs du Verbe. Ce sont des paroles de vie éternelle, porteuses d'une joie qui n'est pas de ce monde, car elles viennent du ciel et sont nourriture de l'âme. Chaque minéral est une formulation de la lumière puisqu'il en révèle une couleur. Assemblés, les minéraux réunissent les caractéristiques du spectre lumineux et reconstituent la lumière sous tous ses aspects. L'assemblage des pierres précieuses est donc l'acte de reconstituer l'unité de la lumière à partir de sa multiplicité. Ainsi jaillit la lumière naissante et un nouveau cycle commence. La Dame aurait qualité de passeur des différents aspects de la lumière du Verbe. Par ses actes rituels elle nomme et elle assemble les pierres, pour les donner. Parce qu'elle est en capacité de décomposer, de nommer et de recomposer le grand bijou de la connaissance, elle est en capacité de le transmettre. L'essence même du principe féminin de l'univers serait de pouvoir assembler tous les aspects de la lumière afin de garantir la marche du monde.

Ce bijou est la lumière que des êtres sont allés quérir dans les symboles, lumière dont ils ont nourri leur conscience afin de faire naître une pensée symbolique. Il est l'héritage des Anciennes, il représente ce qui a été perçu, vécu, formulé de plus haut et de plus juste sur le mystère de la vie. Les pierres symbolisent la connaissance née du partage des mêmes nourritures spirituelles, connaissance léguée par celles qui ont parcouru le chemin avant la Dame. Ce sont des joyaux célestes tombés du ciel pour éclairer le chemin, des traits de lumière corporifiée qui jalonnent l'univers, comme les cailloux que sème le petit Poucet pour retrouver son chemin.

Tout au long de sa quête, la Dame a perçu et vécu les différents aspects de l'initiation féminine en franchissant les étapes rituelles décrites dans les tapisseries. Si dans cette dernière scène la Dame transmet les trésors spirituels, c'est parce qu'elle a reçu un enseignement : elle a franchi la porte du temple en état de pureté, elle a appris à tresser la couronne de la royauté dans son coeur, puis elle a appris à nourrir et à donner, elle connaît l'art de la musique, elle entend et elle voit. Cette dernière tapisserie semble être l'ultime étape de l'initiation de la Dame car après la langue des fleurs et des oiseaux, c'est la langue de l'esprit divin qui lui est révélée.


La Dame à la Licorne - Le message initiatique des tapisseries

Modifié en dernier par james le 20 mai 2022 à 19:27, modifié 1 fois.
« Finalement, ayant perdu l’esprit sans ressource, il vint à donner dans la plus étrange pensée dont jamais fou se fût avisé dans le monde. » Miguel de Cervantes
Don Luis
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Re: Le chaînon manquant Messagepar Don Luis » 20 mai 2022 à 14:23
Buonardo a écrit :Pour revenir a la relation entre 600 et le 6eme de BourgEs, la façon de l'écrire est la suivante:
L A C L E S F S E C A C H E S U R U N N A V I R E N O I R P E R C H E
M O N 6 E M E S E C A C H E A U X L I M I T E S D E L E T E R N I T E


B.


Pas très élégante cette transformation de "sixième" en 6EME (même si on retrouve ce "EME" dans la 420).

Le bon rapprochement est :

A U X L I M I T E S D E L E T E R N I T E
S U R U N N A V I R E N O I R P E R C H E


Ou :

A U X L I M I T E S D E L E T E R N I T E S E C A C H E
S E C A C H E S U R U N N A V I R E N O I R P E R C H E


L'inversion est clairement voulue par l'auteur, voir aussi :

Q U A N D I L E S T C O U C H E M O N C I N Q U I E M E
M O N D I X I E M E Q U A N D I L A U N E L I A I S O N


Et ce n'est peut-être pas un pur hasard, si le mot QUAND se retrouve au début du titre de la 600...

AMHA :respect:
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james
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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 20 mai 2022 à 15:37
Don Luis a écrit :. . . . . . . A U X L I M I T E S D E L E T E R N I T E S E C A C H E
S E C A C H E S U R U N N A V I R E N O I R P E R C H E . . . . . . .


L'inversion est clairement voulue par l'auteur, voir aussi :

Q U A N D I L E S T C O U C H E M O N C I N Q U I E M E
M O N D I X I E M E Q U A N D I L A U N E L I A I S O N


Et ce n'est peut-être pas un pur hasard, si le mot QUAND se retrouve au début du titre de la 600...

AMHA :respect:


J'ai aussi lu ta théorie sur les QUAND et le nombre 1794, et j'y reviendrai sûrement. Mais pour rester sur l'idée des quatre quarts, je me suis surtout penché sur une autre de tes trouvailles, la transformation du carré SATOR par la clé SF...


Don Luis a écrit :
S A T O R
A R E P O
T E N E T
O P E R A
R O T A S


F N G B E
N E R C B
G R A R G
B C R E N
E B G N F



... et de là au classement suivant, toujours opéré par tes soins, et qui sépare les villes paires (C=2 , E=4 , G=6 , I=8 , A=0) des villes impaires (B=1 , D=3 , F=5 , H=7 , J=9). Le résultat ne pouvait que m'interpeller, étant moi-même particulièrement attentif à tout ce qui a trait à l'analogie des contraires...


Don Luis a écrit :
ger...A..rmer
che..R..bourg
ang..E..rs
e......P..ernay
iss...O..ire


f........O..rbach
die....P..pe
h.......E..ricourt
bou..R..ges
j........A..rnac




Un carré SATOR qui réussit donc à concilier ce qui reste pour l'instant le mystère des " quatre CAR " avec les dix villes de la 580. Dix villes, dix cordes sur la harpe de l'almée, un nombre décidément bien mystérieux...

___


Image
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Don Luis
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Re: Le chaînon manquant Messagepar Don Luis » 20 mai 2022 à 23:03
J'avoue que je n'avais pas pensé au carré SATOR en relation avec les quatre CAR/quarts.
Puisque le carré SATOR comporte 25 lettres (non divisible par 4) !

C'est vrai que si on fait abstraction de la croix centrale, on a quatre petits carrés de 2x2 qui, en Rot13, donnent les lettres de NEF et de BEC.

Mais, pour moi, les quatre quarts interviennent plutôt dans la 420 (100 lettres pouvant être disposées dans une grille de 10x10).

En effet, la 420 semble contenir des allusions à la cathédrale de Strasbourg (et à Gutenberg qui a séjourné dans cette ville et y a sa statue, brandissant un papier sur lequel est écrit "Et la lumière fut").

C'est le cas aussi de la première ligne de la 530 :
"Mon premier, première moitié de la moitié du premier âge" => "moitié de la moitié" = quart, et le "premier âge" semble être une allusion aux quatre âges de la vie qui apparaissent sur l'horloge astronomique tous les quarts d'heure.

La 420 nous parle du temps et, outre l'horloge, on a le zénith qui est une marque de montre, et "hâte-toi" (Festina) qui est aussi une marque horlogère. A noter la ligne Etretat (flèche commémorant le vol de l'Oiseau blanc) - porte de La Villette (Zénith) - Locle (entreprise horlogère Zénith), qui fait 559 km !

Je suppose donc qu'il faut composer une grille faite de l'assemblage de quatre grilles de 25 caractères (et là le carré SATOR pourrait trouver sa place...), puis appliquer le masque de la 420 (les initiales de planète correspondant dans la grille composite à des caractères formant une phrase intelligible). Ainsi "Du ciel (des initiales des planètes) vient la lumière".

(Mais je n'ai pas encore abouti).

:respect:
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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 21 mai 2022 à 09:23
Oui, la 420 et les horloges. J'en arrive donc à ton fil LE SABLE Y EST, que j'aime beaucoup, tu t'en doutes...



Sur un signe du chef de la Sûreté, Gustave Beudot s’éloigna. M. Lenormand s’était assis, et, de son regard aigu, il examinait le tapis, les meubles, les rideaux. Il s’informa :
— Nous sommes bien au 420, ici ?
— Oui.
Au moment de quitter la chambre, M. Lenormand se baissa et ramassa une toute petite rondelle de papier sur laquelle ses yeux s’étaient déjà fixés. C’était une étiquette encadrée de bleu. Elle portait le chiffre 813. À tout hasard, il la mit dans son portefeuille et rejoignit les autres personnes.

___

— Voyons, je résume. Une simple feuille de papier pliée en quatre et dont les plis paraissent tout neufs… Bien… En haut et à droite de cette feuille, ces mots : un mètre soixante-quinze, petit doigt gauche coupé, etc. Oui, c’est le signalement du sieur Pierre Leduc. De l’écriture de Kesselbach, n’est-ce pas ? Bien… Et au milieu de la feuille ce mot, en lettres capitales d’imprimerie : APOON…


Maurice Leblanc - 813




Une feuille pliée en quatre...


Don Luis a écrit :
Pour ce qui est de 813, je note certaines correspondances avec la 420, à commencer par le fait que la 420 se passe en 1815, soit 813 ans après la naissance de Léon IX (1002). Le mot APOON, dont les lettres entrent à la fois dans le mot APOLLON et le mot NAPOLEON, cadre lui aussi avec l’énigme. Il est donc pour le moins amusant que le chiffre 813 soit trouvé dans la chambre 420 d’un hôtel.

Dans la 650, les chiffres du visuel peuvent donner une suite d’additions que je trouve intéressante :
717 + 210 + 75 = 1002 (naissance de Léon IX)
717 + 21 + 075 = 813
717 + 2 + 1075 = 1794.
On retrouve ce dernier chiffre 1794 dans 813, comme on le voit dans l’un des quelques extraits que voici, d’où il ressort que tout tourne autour d’une horloge :




Oui, c'est bien vu, ça... 1794, soit 1+7=8 et 9+4=13

On peut aussi retrouver 813 par le moyen suivant : 7+1=8 ; 7+2+1=10 et 1+0=1 ; 0+7+5=12 et 1+2=3

Mais voyons la suite...



Lupin demanda un crayon et du papier. Avec le crayon il inscrivit sur la feuille blanche « 813 ».
Le comte sourit encore.
— Ah ! ça, qu’est-ce qui vous fait rire ? s’écria Lupin, agacé.
— Rien… rien… ça m’intéresse ça m’intéresse beaucoup… La jeune fille regarda la feuille qu’on tendait devant elle, et elle tourna la tête d’un air distrait.
— Ça ne prend pas, fit le comte narquois.
Lupin écrivit les lettres « Apoon ».
Même inattention chez Isilda.
Il ne renonça pas à l’épreuve, et il traça à diverses reprises les mêmes lettres, mais en laissant chaque fois entre elles des intervalles qui variaient. Et chaque fois, il épiait le visage de la jeune fille.
Elle ne bougeait pas, les yeux attachés au papier avec une indifférence que rien ne paraissait troubler.
Mais soudain elle saisit le crayon, arracha la dernière feuille aux mains de Lupin, et, comme si elle était sous le coup d’une inspiration subite, elle inscrivit deux « l »au milieu de l’intervalle laissé par Lupin.
Celui-ci tressaillit.
Un mot se trouvait formé : Apollon.

___


Lupin réfléchit et prononça gravement :
— Puisque Sa Majesté a besoin de preuves pour avoir confiance en moi, voici. Les douze salles qui donnent sur cette galerie portent chacune un nom différent, dont l’initiale est marquée à la porte de chacune. L’une de ces inscriptions, moins effacée que les autres par les flammes, m’a frappé lorsque je traversai la galerie. J’examinai les autres portes : je découvris, à peine distinctes, autant d’initiales, toutes gravées dans la galerie au-dessus des frontons.
« Or, une de ces initiales était un D, première lettre de Diane. Une autre était un A, première lettre d’Apollon. Et ces deux noms sont des noms de divinités mythologiques. Les autres initiales offriraient-elles le même caractère ? Je découvris un J, initiale de Jupiter ; un V, initiale de Vénus, un M, initiale de Mercure ; un S, initiale de Saturne, etc. Cette partie du problème était résolue : chacune des douze salles porte le nom d’une divinité de l’Olympe, et la combinaison Apoon, complétée par Isilda, désigne la salle d’Apollon.
« C’est donc ici, dans la salle où nous sommes, que sont cachées les lettres. Il suffit peut-être de quelques minutes maintenant pour les découvrir. »

___

C’était, dans une vieille reliure qui datait au moins d’un siècle, un tome dépareillé de Montesquieu, qui portait ce titre : Voyage au Temple de Guide. Mais à peine Lupin l’eut-il ouvert qu’il s’exclama :
— Tiens, tiens, c’est bizarre. Sur le recto de chacune des pages, une feuille de parchemin a été collée, et sur cette feuille, sur ces feuilles, il y a des lignes d’écriture, très serrées et très fines.
Il lut, tout au début :
« Journal du chevalier Gilles de Mairèche, domestique français de son Altesse Royale le prince de Deux-Ponts-Veldenz, commencé en l’an de grâce 1794. »

___

Lupin, qui s’était penché sur le cadran, se redressa et murmura :
— C’est parfait… j’y suis…
Un instant, puis la grande aiguille se déplaça, effleura la douzième pointe… Et midi sonna.
Lupin se taisait, très pâle. Dans le silence, chacun des douze coups retentit.
Au douzième coup, il y eut un bruit de déclenchement. L’horloge s’arrêta net. Le balancier s’immobilisa.
Et soudain le motif de bronze qui dominait le cadran et qui figurait une tête de bélier, s’abattit, découvrant une sorte de petite niche taillée en pleine pierre.
Dans cette niche, il y avait une cassette d’argent, ornée de ciselures.
— Ah ! fit l’Empereur vous aviez raison.
— Vous en doutiez, Sire ? dit Lupin.
Il prit la cassette et la lui présenta.
— Que Sa Majesté veuille bien ouvrir elle-même. Les lettres qu’elle m’a donné mission de chercher sont là.

___


— En effet… en effet, murmura l’Empereur interdit… Comment n’ai-je pas vu ?
Et il ajouta, laissant percevoir sa curiosité :
— C’est comme pour ces deux N peints sur la muraille je ne m’explique pas. C’est ici la salle de Minerve.
— C’est ici la salle où coucha Napoléon, Empereur des Français, déclara Lupin.
— Qu’en savez-vous ?
— Demandez à Waldemar, Sire. Pour moi, quand je parcourus le journal du vieux domestique, ce fut un éclair. Je compris que Sholmès et moi, nous avions fait fausse route. Apoon, le mot incomplet que traça le grand-duc Hermann à son lit de mort, n’est pas une contraction du mot Apollon, mais du mot Napoléon.
— C’est juste vous avez raison, dit l’Empereur les mêmes lettres se retrouvent dans les deux mots, et suivant le même ordre. Il est évident que le grand-duc a voulu écrire Napoléon. Mais ce chiffre 813 ?
— Ah ! c’est là le point qui me donna le plus de mal à éclaircir. J’ai toujours eu l’idée qu’il fallait additionner les trois chiffres 8, 1 et 3, et le nombre 12 ainsi obtenu me parut aussitôt s’appliquer à cette salle qui est la douzième de la galerie. Mais cela ne suffisait pas. Il devait y avoir autre chose, autre chose que mon cerveau affaibli ne pouvait parvenir à formuler. La vue de l’horloge, de cette horloge située justement dans la salle Napoléon, me fut une révélation.


Maurice Leblanc - 813

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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 21 mai 2022 à 11:33
Don Luis a écrit :
Je dois dire que dans le temps, je faisais trois additions :

717 + 210 + 75 = 1002 (naissance de Léon IX)
717 + 21 + 075 = 813 (Arsène Lupin)
717 + 2 + 1075 = 1794 (----)

Et par triangulation entre les 3 lieux déduits de ces 3 nombres, j'arrivais en un point correspondant à un autre hameau du nom de Sainte-Hélène !!!



Ah ! Sainte-Hélène, je vois que tu t'y es intéressé aussi...
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