Le chaînon manquant

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james
Hulotte
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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 23 mai 2022 à 11:37
Quand Al-Mar s’allie à la fibule de Preneste les ténèbres resplendissent

Pour celle-ci, c'est au texte de la fibule que je me suis intéressé :

MANIOS MED FHE FHAKED NUMASIOI

... et en particulier au mot Fhaked.


Les arguments en faveur de l’ancienneté de l’inscription sont :

- la rédaction sinistroverse (de droite à gauche) ;
- la transcription archaïque de la consonne latine aspirée f par fh ;



Fhaked ou Faked, donc. Or Faked est l'anagramme de Fekda, une étoile de la Grande Ourse, Gamma Ursae Majoris...


Gamma Ursae Majoris (γ UMa / Gamma Ursae Majoris) est une étoile binaire de la constellation de la Grande Ourse. Elle porte également les noms traditionnels Phecda, Phekda ou Phad. Le nom traditionnel vient de l'arabe فخذ faxð, la "cuisse" (de l'ours).

Autres désignations : Phad, Phecda, Phekda, Phegda, Phekha, Phacd, Fekda...



J'aime à noter que faxð, par le même genre d'artifice qui fut à l'origine des vérités de La Palice, soit une lecture erronée de la lettre f confondue avec le s long ſ, devient saxo. Un indice qui, associé au saxophone du visuel de l'énigme précédente, la 580, introduit déjà le principe de la clé SF. On notera donc, ne serait-ce qu'à titre anecdotique, que les deux instruments identifiables de la la 580, le saxophone et la contrebasse, nous mettent chacun à leur manière sur la voie de l'OURS.
« Finalement, ayant perdu l’esprit sans ressource, il vint à donner dans la plus étrange pensée dont jamais fou se fût avisé dans le monde. » Miguel de Cervantes
james
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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 23 mai 2022 à 12:23

Quand à Carusburc tu auras Albion dans le dos


Comme le fait justement remarquer DL,


Le mot OURS est voisin de "AVANT DE" :

- CENT JOURS AVANT DE
- TON PARCOURS AVANT DE


Or ce parcours fait expressément référence au Septentrion glacé, que l'on aurait bien tort je pense de réduire au seul pôle nord terrestre. Pour trouver mention de cette expression, il faut remonter à Ovide et au Livre II de ses Métamorphoses...



Le vol catastrophique de Phaéton (2, 153-271)

Ovide décrit la course du char, au cours de laquelle le jeune Phaéton a tôt fait de perdre le contrôle de la situation. Les événements sont d'abord centrés sur le comportement des chevaux, totalement débridés. (2, 153-170)

Le désordre se manifeste ensuite dans le ciel, où des constellations d'habitude figées par le gel se mettent à fondre. Phaéton, complètement perdu, assiste impuissant à la ruine et à la dévastation qui se répand partout sur la terre. (2, 171-271)

Tum primum radiis gelidi caluere Triones et uetito frustra temptarunt aequore tingui, quaeque polo posita est glaciali proxima Serpens, frigore pigra prius nec formidabilis ulli, incaluit sumpsitque nouas feruoribus iras ; te quoque turbatum memorant fugisse, Boote, quamuis tardus eras et te tua plaustra tenebant. Vt uero summo despexit ab aethere terras infelix Phaethon penitus penitusque iacentes, palluit et subito genua intremuere timore suntque oculis tenebrae per tantum lumen obortae

Alors, pour la première fois, le Septentrion glacé s'échauffa sous les rayons et tenta, en vain, de plonger dans la mer interdite ; le Serpent, le plus proche du pôle glacial, qui naguère était figé par le froid et n'inspirait de crainte à personne, s'échauffa et conçut dans cette chaleur des colères inconnues. On raconte que, troublé toi aussi, Bouvier, tu pris la fuite, en dépit de ta lenteur et du chariot qui te retenait. En fait, dès que, du haut de l'éther, l'infortuné Phaéton aperçut les terres qui s'étendaient bien loin, tout en bas, il pâlit, ses genoux se mirent à trembler d'une crainte soudaine, et, au sein de tant de lumière, des ténèbres couvrirent ses yeux.





GELIDUS, A, UM (adjectif)
gelé, e adj. : glacé
glacé, e adj. : congelé

TRIONES, UM, m pl
boeufs de labour n. m : mammifère ruminant
les deux Ourses n. : nom de deux constellations

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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 23 mai 2022 à 12:41

te quoque turbatum memorant fugisse, Boote, quamuis tardus eras et te tua plaustra tenebant

On raconte que, troublé toi aussi, Bouvier, tu pris la fuite, en dépit de ta lenteur et du chariot qui te retenait.




Quel est donc ce groupe d’étoiles qui évoque la forme d’un cerf-volant au-dessus de nos têtes une fois la nuit tombée au mois de juillet ? C’est la constellation du Bouvier. Dans la mythologie grecque le Bouvier était un laboureur qui conduisait les sept bœufs de la constellation de la Grande Ourse, les faisant tourner autour de l’étoile polaire pendant la nuit.

Au troisième siècle avant J.-C., le poète grec Aratos de Soles rédigea un long poème astronomique intitulé Les Phénomènes. Voici ce qu’il écrivit à propos de la constellation d’Arcturus : “Derrière Héliké, comme s’il la poussait devant lui, marche le Gardien de l’Ourse, que les hommes appellent aussi le Bouvier, parce qu’il semble toucher de son aiguillon l’Ourse-Chariot. Il éclate tout entier d’une vive lumière et, sous sa ceinture, tourne l’étoile Arcturus elle-même, brillante entre toutes”.



TENEBANT, qui vient de :


TENEO, ES, ERE, TENUI, TENTUM, tr

garder v. t : conserver (tenir)
occuper v. t : se rendre maître de (tenir)
tenir v. t : avoir la charge de, occuper
tenir v. t : garder
captiver v. t : attirer et retenir l'attention de
maintenir v. t : conserver, garder
retenir v. t : empêcher de partir
tenir v. t : avoir à la main, dans les bras
tenir v. t : retenir, captiver
tenir à v. t. indirect : (s'attacher à, en parlant d'une idée)




N'a-t-on pas là tout ce qu'il faut pour faire à nouveau le lien avec le TENET du carré SATOR ?


Le carré est constitué des cinq mots latins SATOR (laboureur), AREPO (nom propre ou charrue), TENET (tient), OPERA (travail, soin), et ROTAS (roues). La traduction littérale du carré est "Le laboureur Arepo tient les roues avec soin", ou encore "Le laboureur tenant la charrue travaille en tournant".

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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 23 mai 2022 à 13:33
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Le mot « quand » revient au début du titre de la 650 : Quand « tout » est révélé = 351 + 486 + 583 + 374 = 1794



1794 : la période révolutionnaire et le martyre des 11 ursulines.

Rappel historique

Sainte Angèle de Brescia († 27 janvier 1540) choisit sainte Ursule comme patronne de la Compagnie qu’elle fonde en 1535. L’Ordre des Ursulines est reconnu en 1612, et la première maison s’établit en Avignon. Appelées par les demoiselles d’Oultreman pour ouvrir une maison pour l’éducation des jeunes filles, sept Ursulines s’installent à Valenciennes le 10 avril 1654, dans l’Hôtel de Lalaing, rue Cardon. Elles y demeureront jusqu’à la Révolution. En 1794, alors que la «Terreur» a cessé à Paris, elle reprend de plus belle à Valenciennes, où l’échafaud est installé sur la Place d’Armes. Le bourreau arrive de Cambrai le 14 Octobre. Les 17 et 23 octobre 1794, 11 Ursulines seront guillotinées "pour fanatisme, trahison, émigration, port d'habit prohibé ", et pour avoir réouvert leur école - leur mission d'Église - malgré l'interdiction des Révolutionnaires.



Ursulines dont le nom vient, est-il besoin de le rappeler, du latin Ursus, l'ours, à l'origine également du nom St-Ursin - le portail Saint-Ursin de Bourges étant l'autre nom de la porte Saint-Ours.
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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 23 mai 2022 à 14:59
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Ursulines qui ne me sont évidemment pas inconnues. J'en profite pour saluer kerzer grâce à qui nous avions pu prendre connaissance de cet épisode tragique du martyre des ursulines de 1794. Et si je reproduis ici leur insigne, c'est bien pour montrer que si référence à l'ours il y a, c'est en rapport avec la constellation du même nom. Et il y a fort à parier qu'il en va de même pour l'oursine endormie aux pieds du gisant du duc de Berry. Quant à l'arbre surgi de la croix, cette même croix que porte Sainte-Hélène, peut-être pourrait-on le rapprocher, symboliquement parlant, du rameau d'or du blason d'Antoine Loysel (une fois n'est pas coutume), lequel rameau est censé pouvoir permettre l'accès mais aussi le retour des enfers. Et donc par là même un symbole de résurrection.


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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 23 mai 2022 à 16:13
james a écrit :On sait que les quatre cordes de la contrebasse, correspondant aux notes La, Sol, Ré, MI, nous donnent AGDE. On sait par ailleurs, depuis la 470, que :

Quand il est couché mon cinquième ronfle

Certains chercheurs astucieux ont émis l'idée de faire correspondre deux alphabets à partir de la correspondance établie, grâce à cet item, entre les lettres Z et N :

ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ
OPQRSTUVWXYZABCDEFGHIJKLMN


Les lettres du mot AGDE permettent de mettre en évidence OURS.


L'intérêt de ce décryptage va peut-être plus loin, puisque non content de révéler le mot OURS, il permet aussi de faire le lien avec la présence signalée du mot GRA dans le carré SATOR après application de la clé SF, mot qui, par sa quadruple répétition, pointe la lettre A au centre de la croix. A comme Apollon, GRA comme Gradus ad Parnassum, mais aussi comme Grau d'Agde, que l'on pourrait donc traduire par Pas de l'Ours. Une autre manière de souligner l'importance de l'étoile Fekda de la Grande Ourse, de l'arabe فخذ faxð, la "cuisse" (de l'ours).

L'étoile Fekda, c'est aussi celle qui nous manque pour terminer le tracé de la Grande Ourse sur la carte de France - un autre procédé cher à Maurice Leblanc - tracé que permettent d'ébaucher les villes Cherbourg, Dieppe, Epernay, Forbach et Gérardmer. Une étoile Fekda qu'il s'agira de pointer au plus près, puisqu'il ne s'agit ni plus ni moins, selon moi, que de l'emplacement de la zone finale.



En matière maritime, un grau est un espace opérant une communication entre les eaux de la mer et les eaux intérieures. Un grau s'ouvre au point le plus faible du cordon littoral, à l'occasion d'une crue ou d'une tempête. Les eaux saumâtres des graus sont généralement très poissonneuses.

Le mot « grau » est un terme occitan signifiant « estuaire » ou « chenal », dérivé du latin gradus signifiant « pas, degré » ou du gallo-roman d'origine gauloise grauus signifiant « grève, rivage sablonneux, plage ». Ce terme a donné leur nom à diverses localités languedociennes situées sur les rives de ces canaux menant à la mer Méditerranée :

Le Grau-du-Roi, commune du Gard, entre Aigues-Mortes et la mer ;
Le Grau-d'Agde, quartier de la commune d'Agde (Hérault), entre Agde et la mer ;

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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 23 mai 2022 à 19:05
Don Luis a écrit :
En ce qui concerne GRA, j'y vois plutôt le retour (c'est le cas de le dire) de :
"Mon cinquième est en rage (G)
Mais, sans protester, suit mon quatrième (R) et l'alpha romain (A).


Mais ce n'est pas incompatible, bien au contraire, car ce que tu oublies de mentionner, c'est que Mon quatrième s'inspire. Et qui incarne ou suscite mieux l'inspiration que la Muse ? Muse dont la résidence est précisément le mont Parnasse, avec Apollon. Un mont Parnasse qui surplombe la cité de Delphes, célèbre pour son oracle - il sera bien question à la fin de la charade de divination - et dont le chemin même pour y parvenir est devenu l'objet d'une expression : GRAdus ad Parnassum. D'ailleurs là n'est pas le seul intérêt de ce dernier - du livre je veux parler - car on y trouve aussi toutes sortes d'épithètes poétiques, et on sait qu'Apollon n'en manque pas, à commencer par celle qui nous intéresse au premier chef : " qui lance ses flèches au LOIN ". Un gradus qui, par définition, sert donc aussi à l'inspiration du poète.


GRAMM. Cf. infra B.
− Vx. [Dans les dict. de la lang. poétique dits gradus (ad Parnassum), pour aider l'élève à composer des vers lat.] J'ouvrais le « Gradus ad Parnassum », je lisais toutes les épithètes [...]

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Re: Le chaînon manquant Messagepar james » 24 mai 2022 à 09:57
Et puisque le pauvre R est A G...



Le 24 mai 1870, un poète de quinze ans, Arthur Rimbaud, adresse à Théodore de Banville une lettre exprimant sa passion pour la poésie. On remarquera que le jeune homme, né en octobre 1854, se vieillit intentionnellement. Il craignait sans doute de n'être pas pris au sérieux en proposant, si jeune, sa collaboration à la prestigieuse revue poétique du mouvement parnassien. Ophélie est l'un des trois poèmes qui accompagnait cette lettre.


Charleville (Ardennes), le 24 mai 187O.
A Monsieur Théodore de Banville.

Cher Maître,

Nous sommes aux mois d'amour ; j'ai dix-sept ans. L'âge des espérances et des chimères, comme on dit, - et voici que je me suis mis, enfant touché par le doigt de la Muse, - pardon si c'est banal, - à dire mes bonnes croyances, mes espérances, mes sensations, toutes ces choses des poètes - moi j'appelle cela du printemps.

Que si je vous envoie quelques-uns de ces vers, - et cela en passant par Alph. Lemerre, le bon éditeur, - c'est que j'aime tous les poètes, tous les bons Parnassiens, - puisque le poète est un Parnassien, - épris de la beauté idéale ; c'est que j'aime en vous, bien naïvement, un descendant de Ronsard, un frère de nos maîtres de 1830, un vrai romantique, un vrai poète. Voilà pourquoi, - c'est bête, n'est-ce pas, mais enfin ?...

Dans deux ans, dans un an peut-être, n'est-ce pas, je serai à Paris. - Anch'io, messieurs du journal, je serai Parnassien ! - Je ne sais ce que j'ai là... qui veut monter... - Je jure, cher maître, d'adorer toujours les deux déesses, Muse et Liberté.
Ne faites pas trop la moue en lisant ces vers :
…Vous me rendriez fou de joie et d'espérance, si vous vouliez, cher Maître, faire faire à la pièce Credo in unam une petite place entre les Parnassiens
... Je viendrais à la dernière série du Parnasse : cela ferait le Credo des poètes !... - Ambition ! ô Folle !

Arthur Rimbaud.


http://www.mag4.net/Rimbaud/Banville.html
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