Don Luis a écrit :Ca me rappelle un autre madit à dormir debout, et que pourtant les chercheurs récitent comme un article de foi. Celui selon lequel si les techniques d'impression étaient au point, MV se serait passé des longueurs d'onde. C'est du foutage de g... caractérisé ! Vous croyez que, au point ou pas au point, vous auriez été capables de classer dans le bon ordre quatre nuances de vert ? Soyons sérieux !
La présence de quatre nuances de vert n’est pas une conséquence inévitable de la méthode. Elle découle seulement du choix, par Max, d’une source documentaire précise (le tableau de l’E.U., article « couleur »), qui contient un certain nombre de couleurs, dont quatre nuances de vert. Autrement dit, c’est justement parce que Max avait décidé de fournir des nombres de longueurs d’onde que l’énigme en affiche quatre dans les verts. Qui n’auraient pas été là, si Max avait utilisé une autre source, ou s’il avait dressé sa propre table de valeurs de longueurs d’onde.
Mais je comprends bien qu’au-delà de ce cas particulier, la vraie question est de savoir s’il était envisageable de se passer des chiffres de longueurs d’onde, et ceci indépendamment des performances des techniques d’impression.
Si l’idée de base du cryptage est d’associer les couleurs complémentaires, la façon la plus efficace et la plus élégante de la décliner est d’utiliser les trois couleurs primaires (rouge, jaune, bleu) et leurs trois complémentaires (vert, violet, orange). Là, il n’y aurait eu aucune difficulté pour imprimer des couleurs fidèles (puisque ce sont les couleurs de base des imprimeurs), ni pour apparier les couleurs en couples de complémentaires indiscutables.
(remarque : je considère ici le cas du cercle chromatique des artistes (voir le post suivant), mais le raisonnement est le même avec le cercle chromatique des scientifiques.)
Le problème est que ça n’offrait de la place que pour six énigmes (huit avec la B et la supersolution). En soi, ce n’est pas rédhibitoire. A la limite, il est même possible de cibler une zone de quelques kilomètres carrés en une seule énigme. Cependant, compte tenu de l’ampleur de cette chasse (montant du lot, nombre de chercheurs), de ses enjeux promotionnels (première chasse de Max vitrine de ses capacités, fort battage médiatique, besoin d’accrocher et de conserver l’intérêt des chercheurs) et d’impératifs divers (durée minimale de 1 à 2 ans, qualité et originalité des décryptages, dernière énigme cachée, nécessité de cibler le spot avec une très grande précision…), Max a dû composer dix énigmes (12 avec la B et la supersolution), ce qui complique les appariements de couleurs complémentaires.
Avec le bon cercle chromatique sous les yeux, ça paraît encore jouable. Mais une fois les couleurs mélangées, ça l’est un peu moins. Il peut être en particulier délicat de déterminer à quoi associer les deux verts, les deux bleus ou les deux violets. Et essayer d’ajuster les contrastes au mieux en abandonnant le découpage régulier ne change rien, car écarter des lignes en rapproche d’autres, et l’on perd d’un côté ce que l’on gagne de l’autre.
Si l’on prend en compte le fait que la valeur des couleurs peut varier avec l’impression (d’une impression à l’autre, mais aussi au cours d’une même impression) et, surtout, d’un œil à l’autre, on se rend bien compte que, en l’état, cette méthode de cryptage laisse une part trop importante au subjectif. Ce qui n’est pas acceptable, compte tenu de l’importance de cette solution (sans le bon ordre c’est l’échec obligatoire), et aussi des tracas qu’une telle méthode incertaine pourrait générer avec les chercheurs.
S’il voulait conserver son décryptage, Max n’avait donc pas le choix, il fallait trouver le moyen de le rendre plus précis et plus solide. Et pour ça il ne pouvait guère s’appuyer que sur des valeurs de longueurs d’onde, tirées d’une source documentaire facilement accessible.
Après, on peut toujours se demander s’il n’a pas profité de la présence de ces nombres quand il a monté les décryptages suivants. A mon avis, non. Mais les gouts et les couleurs…
Amitiés
Méréviel