Le code de Chambord

Annonces concernant les autres chasses au trésor, en cours ou à venir.
james
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Re: Le code de Chambord Messagepar james » 07 août 2022 à 15:34
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Critique : La Jeune fille et l’araignée


VOYEURS, VOYEURS

La Jeune fille et l’araignée s’ouvre sur le plan dessiné en 2D du nouvel appartement de Lisa. Quand son amie Mara essaie d’imprimer celui-ci sur une feuille, un bug fait que les lignes se brouillent et se superposent jusqu’à devenir indéchiffrable. Cet espace géométrique bien rangé, encore vierge, s’est transformé en une drôle d’énigme. Un chez-soi solide et fragile à la fois, comme une toile d’araignée. Huit ans qu’on attendait impatiemment le retour du cinéaste suisse Ramon Zürcher, depuis la révélation de son stupéfiant premier film, L’Étrange petit chat (présenté à la Berlinale puis à l’Acid à Cannes). L’attente est récompensée : comme l’imprimante de Mara, La Jeune fille et l’araignée, co-réalisé avec son frère Silvan (lire notre entretien), propose un tour de passe-passe incroyablement stylé, une anamorphose magique qui fait du quotidien un gigantesque mystère.

Le film se déroule à cheval entre l’ancien appartement que l’on vide, et le nouveau qui se remplit. Le temps d’un week-end, famille et amis sont venus prêter main forte à Lisa, et chacun va alors papillonner selon une curieuse chorégraphie où les rapports seront redistribués comme les cartons. Dans ce va-et-vient entre ces deux étages (ces deux états), on ne sait plus vraiment qui est qui : Mara est elle juste une colocataire ou une ex de Lisa ? Est-on courtois entre amis d’amis ou se drague-t-on à demi-mot ? Qui a déjà couché avec qui ? Les murs sont particulièrement propres et blancs, prêts à tout accueillir, et la rigueur formelle des Zürcher n’empêche pas une émouvante sensibilité. Comme en apesanteur, bercé par une lumière estivale qui rend tout léger et coloré, chaque personnage se prend au jeu de cette nouvelle liberté, de ce voyage incertain.

Voyage Voyage, chante d’ailleurs Desireless dans une version ici pianotée avec mélancolie. Un air lancinant qui revient en boucle charmante et dissonante. Qu’est-ce qui attend les personnages du film, dans cet « espace inouï de l’amour » ? Entre deux portes, comme en cachette, on se guette et se mate. Les yeux des uns et des autres se font malicieux, se baissent dans un soupir, font circuler un désir contagieux.

Mais qui observe qui dans ces pièces vides ? L’araignée du titre ? Qui est voyeur de cet inconscient collectif qui se libère en filigrane, à mesure que des sons semblent venir d’on ne sait où (un bébé hurle-t-il à la mort ou pas du tout ?), que des objets vivent leur propre vie loin des yeux humains (la croissance d’une tâche qu’on omet d’éponger, la fumée d’une cigarette laissée allumée). Ce réveil laisse planer sur le film un hypnotisant parfum fantastique, jusqu’à le parer de quelques détails fous (une nuit d’orage, une croisière imaginaire), telles des toiles d’araignées oubliées dans un coin. Voyage dans les corps et la psyché, La Jeune fille et l’araignée enivre comme un formidable tour de grand huit au ralenti. L’un de tous meilleurs film de la Berlinale 2021.


http://www.lepolyester.com/critique-the ... he-spider/



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« Finalement, ayant perdu l’esprit sans ressource, il vint à donner dans la plus étrange pensée dont jamais fou se fût avisé dans le monde. » Miguel de Cervantes
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Archimede
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Re: Le code de Chambord Messagepar Archimede » 07 août 2022 à 15:44
Morty (& Co) a écrit :C'est la ressource de Tesla ?

Va savoir ?
Mais j’ai une autre idée de la création et de l’expansion de l’univers, c’est comme un chemin emprunté par une bête pour la première fois pour y trouver de la nourriture et que devant son succès sa progéniture emprunte à son tour le chemin et l’agrandi, c’est l’expansion.
L’énergie noire de l’univers est a l’origine de la création de l’univers mais est aussi responsable de son expansion en l’empruntant, cela crée une friction, une surchauffe dans la matière poussant celle-ci à s’écarter, à se délier, à se déliter. Comme un groupe de bactérie arrivant dans un biotope et le modifiant complètement créant un nouveau biotope. Je fais un parallèle entre la création de l’univers et la vie, c’est à dire ce qui a créé l’univers est probablement une forme de parasitisme qui fait cela pour ensuite l’habiter.
L’énergie noire est probablement ce que nous appelons Dieu en fait, mais en réalité c’est nous en fait Dieu, le vivant, car la finalité de l’univers c’est que la vie apparaisse, je pense que sous une forme l’entité qui a créé l’univers en profite pour l’habiter, sous une autre forme.
Suis pas loin de panser celui auquel je pense. Oh là, tout doux...
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Re: Le code de Chambord Messagepar james » 07 août 2022 à 16:07
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Re: Le code de Chambord Messagepar Archimede » 07 août 2022 à 21:37
Le jeu de la chouette, la vie, la création, une histoire d'onde et de ricochets...

Ouais, ceux qui marchent sur l'eau font-ils des ronds dans l'eau comme dans l'image de James ?

Le SLASH qui barre le O ou les eaux est-il un coup d'épée dans l'eau en 470 et un tsunami qui avance en 560 ?
Sorte de RAZ démarré ? Sorte de Remise A Zéro, le fameux RESET de la 560.
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Re: Le code de Chambord Messagepar Morty (& Co) » 08 août 2022 à 09:23
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Re: Le code de Chambord Messagepar james » 08 août 2022 à 09:37
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Re: Le code de Chambord Messagepar james » 08 août 2022 à 10:02
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J'étais très curieux de savoir comment don Juan interprétait mon expérience. Il me répéta que j'avais besoin de plus de temps et d'énergie pour que tout prenne sens. Je lui dis que tout avait un sens pour moi en ce moment. Mais il était inflexible, et insista sur le fait que, pour qu'un mouvement de mon point d'assemblage prenne du sens, il me fallait l'énergie nécessaire pour passer de l'endroit de la raison à celui de la connaissance silencieuse.
Il se tu pendant un bon moment, balayant tout mon corps de son regard. Puis il sembla se décider, sourit et recommença à parler.
- Aujourd'hui, tu as atteint l'endroit de la connaissance silencieuse, dit-il d'un ton sans réplique. Avoir eu l'intention de déplacer ton point d'assemblage fut ta plus grande réussite. Mais la réussite est une chose personnelle. Elle est nécessaire, mais ce n'est pas la partie la plus importante. Elle n'est pas le reliquat qu'attendent les sorciers. L'idée de l'abstrait, de l'esprit, est le seul reliquat important. L'idée du moi personnel n'a pas la moindre valeur. Tu donnes encore la priorité à toi-même et à tes propres sentiments. Chaque fois que j'en ai eu l'occasion, je t'ai fait prendre conscience de la nécessité d'abstraire. Tu as toujours cru que je voulais dire, par là, penser abstraitement. Non. Abstraire signifie se rendre disponible à l'esprit en étant conscient de lui.
J'insistai pour qu'il éclaircisse ce point d'une manière ou d'une autre.
- Le monde de tous les jours est fait de deux points de référence, me dit-il. Nous avons, par exemple, ici et là, dedans et dehors, en haut et en bas, bien et mal, et ainsi de suite. Donc, à proprement parler, la perception de notre vie est bidimensionnelle. Rien de ce que nous percevons nous-mêmes ne comporte de profondeur. Un sorcier perçoit ses actions avec profondeur. Ses actions sont, pour lui, tridimensionnelles. Elles ont un troisième point de référence.
- Comment un troisième point de référence peut-il exister ? demandai-je avec une nuance de mécontentement.
- Nos points de référence nous sont essentiellement fournis par notre perception sensorielle. Nos sens perçoivent et trient ce qui est urgent pour nous et ce qui ne l'est pas. En nous servant de cette distinction de base, nous trouvons le reste. Pour atteindre ce troisième point de référence on doit percevoir deux endroits à la fois.


Carlos Castaneda - La force du silence

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Re: Le code de Chambord Messagepar Morty (& Co) » 08 août 2022 à 10:39
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Re: Le code de Chambord Messagepar james » 08 août 2022 à 10:59
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Re: Le code de Chambord Messagepar Morty (& Co) » 08 août 2022 à 11:23
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Re: Le code de Chambord Messagepar james » 08 août 2022 à 11:59
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Re: Le code de Chambord Messagepar Morty (& Co) » 08 août 2022 à 17:56
Archimede a écrit :Et comme par hasard, le O barré veut dire ÎLE en danois, mouaaarf sacré Max...
Et le O barré est le symbole du sel en alchimie. En alchimie toujours, une enceinte fermée de manière hermétique s'appelle un vaisseau.
Une ile, du sel, un vaisseau... Neptune n'est pas loin.
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Re: Le code de Chambord Messagepar james » 08 août 2022 à 23:26
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Re: Le code de Chambord Messagepar james » 08 août 2022 à 23:27
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Re: Le code de Chambord Messagepar james » 09 août 2022 à 00:11
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Alors, qui est donc ce mystérieux personnage sans tête au centre du labyrinthe ? Aubry de Humbert ou bien Robert de Coucy ? Moi je dirais, ni l'un ni l'autre...
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Re: Le code de Chambord Messagepar james » 09 août 2022 à 10:01
Deux personnages me semblent en effet plus appropriés. Le premier est saint Nicaise...



Nicaise (évêque de Reims)

Nicaise, est le onzième évêque de Reims. C'est lui qui fonda dans sa ville épiscopale une église consacrée à la sainte Vierge, sur les vestiges de laquelle s'élève la cathédrale de Reims.

Sa mort est datée de 407 selon les uns, de 451 selon les autres. Il aurait été massacré par les Vandales dans le premier cas, par les Huns dans le second. Il fait partie des saints dits céphalophores : « une fois que les barbares lui eurent coupé la tête, il se saisit de celle-ci et la porta jusqu'au lieu de son tombeau. » C'est du moins ce que rapporte sa légende, reproduite au tympan du portail des saints de la cathédrale de Reims. La même journée, les barbares massacrèrent aussi sa sœur, sainte Eutropie, et ses diacres saint Jocond et saint Florent.

Saint Nicaise est le patron de la ville de Reims. Fêté le 14 décembre, le nom Nicaise, Nicasius en latin, est un dérivé du grec nikê (= victoire).



Les premières cathédrales rémoises
Selon Flodoard, Nicaise, évêque de Reims, fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que Nicaise aurait été décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55 m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

La construction de la cathédrale actuelle
Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1207. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier d'après les inscriptions du labyrinthe qui a disparu en 1778 et connu par des relevés faits au XVIIe siècle : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.

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Re: Le code de Chambord Messagepar james » 09 août 2022 à 10:07
Pour l'anecdote, la légende de saint Nicaise - décapité et portant sa tête - n'est pas sans rappeler celle de saint Denis, à l'origine, on le sait, du bon mot de la marquise du Deffand...



« Il n'y a que le premier pas qui coûte »

Ce proverbe vient des Lumières et de l'une de ses plus éclatantes ambassadrices. Madame du Deffand, née sous Louis XIV, morte en 1780, a incarné le siècle des salons et de l'art de la conversation. Le 7 juillet 1763, la marquise, l'une des plus grandes épistolières du XVIIIe siècle, amie de Voltaire, invente une formule qui lui survivra, dans une lettre au philosophe et savant d'Alembert : « Il n'y a que le premier pas qui coûte. »

Mais de quoi parlait-elle? Du martyr de saint Denis, premier évêque de Paris, au IIIe siècle. Selon la légende, après avoir été décapité, saint Denis avait dû porter sa tête entre ses mains jusqu'à l'emplacement de la future abbaye de Saint-Denis. « Monseigneur, en de telles affaires, il n'y a que le premier pas qui coûte », rétorqua Madame du Deffand au cardinal de Polignac qui lui narrait cet épisode, avant d'imprimer ce bon mot pour la postérité dans sa lettre à d'Alembert.


« Finalement, ayant perdu l’esprit sans ressource, il vint à donner dans la plus étrange pensée dont jamais fou se fût avisé dans le monde. » Miguel de Cervantes
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Re: Le code de Chambord Messagepar james » 09 août 2022 à 10:50
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Statue de saint Remi baptisant Clovis Ier à côté de la basilique Saint-Remi de Reims.


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Le second est saint Remi, pour le lien que l'on peut établir avec Reims, Soissons et orbais, et qui expliquerait sa présence au centre. Un personnage que nous avons par ailleurs déjà croisé plusieurs fois depuis le début de cette enquête, notamment au travers des tentures de la basilique saint Remi, une série de dix tapisseries relatant sa vie...



Saint Remi (vers 437 - 13 janvier 533), né dans ce qui n'était pas encore le diocèse de Laon, est le 15e évêque de Reims où il siégea pendant soixante-quatorze ans, si l'on croit l'inscription à partir de 459-462 jusqu'à sa mort que fit porter sur son tombeau l'archevêque Hincmar de Reims en 852. Remi porte un nom de baptême d'origine latine : il signe tantôt Remigius (rameur), tantôt Remedius (remède). L'orthographe Remi (sans accent et avec un « i ») est attestée en 1794 par Hourelle, Povillon, Bertin (curé de Saint-Remi).


Le Vase de Soissons
Le vase de Soissons est un objet précieux, sujet du récit d'un événement à caractère historique, qui se serait déroulé après la bataille de Soissons en 486, et rapporté au cours de la deuxième moitié du VIe siècle par Grégoire de Tours, près d'un siècle après les faits. Il n’y a sans doute pas d’anecdote franque plus célèbre que celle du vase de Soissons et les manuels scolaires de la Troisième République, catholiques aussi bien que laïques, l’ont beaucoup illustrée. L'histoire du Vase de Soissons, sans doute un des vases sacrés de l'Église de Reims qui avaient été volés puis rendus à Remi, témoigne des relations respectueuses qui existaient entre Remi et Clovis Ier, roi des Francs.


Baptême de Clovis
Le baptême de Clovis est un des événements-clefs de l'histoire du catholicisme en Gaule puis en France et à partir d'Henri Ier en 1027, tous les rois de France sont sacrés à Reims sauf Louis VI le Gros à Orléans, Henri IV à Chartres et Louis XVIII n'ayant pas été sacré. Saint Grégoire de Tours, au VIe siècle, dans son Histoire des Francs relate ainsi l'événement :
« Le roi demanda le premier à recevoir le baptême des mains du pontife. Il s'avance, nouveau Constantin, vers le bain sacré pour se laver de la lèpre ancienne qui le couvrait, et faire disparaître dans cette eau salutaire toutes les taches dont il était souillé. Au moment où il entra dans le baptistère, le saint lui adressa d'une voix grave et solennelle : « Mitis depone colla, Sicamber, Sois humble, enlève tes colliers, Barbare ; adora quod incendisti, incende quod adorasti, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré ». Le roi ayant confessé qu'il reconnaissait un seul Dieu tout-puissant en trois personnes, fut baptisé au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et reçut l'onction du saint chrême avec le signe de la croix. »
Le chroniqueur italien du XIIIe siècle, Jacques de Voragine, raconte que, selon Hincmar, archevêque de Reims (vers 802-882), comme il n'y avait pas de saint chrême pour oindre le front de Clovis, le Saint-Esprit lui-même, sous la forme d'une colombe, en aurait apporté dans une fiole, la Sainte Ampoule, qui servira par la suite à l'onction des rois de France durant leur sacre.


Tombeau
Remi a été inhumé dans une petite église Saint-Christophe, devenue la basilique Saint-Remi. En 852, Hincmar procéda à une élévation des reliques, dont une partie minime fut déplacée à Sainte-Marie de Reims ; cette cérémonie correspondait à une canonisation. La châsse fut mise à l'abri des invasions normandes en 882 à Épernay, puis dans l'église de l'Abbaye Saint Pierre-Saint Paul d'Orbais, puis solennellement rapportée en juin 883 à Sainte-Marie. En 900, l'archevêque Hervé replace les reliques à Saint-Remi où elles ont été vénérées jusqu'à la Révolution française. Le corps de saint Remi était conservé intact.


Modifié en dernier par james le 09 août 2022 à 12:06, modifié 1 fois.
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Re: Le code de Chambord Messagepar james » 09 août 2022 à 11:46

LA TENTURE DE LA BASILIQUE DE SAINT REMI

L'enquête continue maintenant à Reims, avec l'archevêque de Reims, Robert de Lenoncourt qui sacre François 1er à la cathédrale ; c'est lui aussi qui commande une tenture pour orner le chœur de la basilique. Cette tenture - ou ensemble de 10 tapisseries - raconte la vie mythique de Saint Remi. Elle est contemporaine de la création des châteaux de Chambord et Fontainebleau. Si les maîtres d'œuvre ont délibérément aligné les deux châteaux avec la basilique Saint-Remi, la Tenture doit nous l'indiquer d'une façon ou d'une autre.



L’ordre des tapisseries est le suivant :

1 - La naissance de Saint-Remi en 436
2 - La consécration de Saint-Remi
3 - L’incendie de Reims
4 - Le baptême de Clovis en 496
5 - Les épreuves de Saint Genebaud
6 - La résurrection d’un bourgeois
7 - Le miracle du concile
8 - La mort de Saint Remi en 533
9 - Les funérailles de Saint Remi
10 - La présentation à la vierge



8 - La mort de Saint Remi en 533

DESCRIPTION

Tapisserie de haute lisse présentant sept scènes organisées en différents registres, et illustrant des épisodes de la vie de saint Remi. En haut à gauche : saint Remi, debout devant à un lutrin supportant des ouvrages, chante matines face à un autel surmonté d’une statue de Vierge à l’Enfant. À gauche se tient saint Thierry, tandis que saint Pierre et saint Paul, descendus du ciel, chantent l’office avec saint Remi / En haut au milieu (gauche) : Dieu le Père, le Christ et des anges apparaissent à saint Remi, agenouillé face à un autel. Derrière la porte au fond, saint Thierry assiste à la scène / En haut au milieu (droite) : saint Remi fait face à saint Thierry, à qui il demande de ne rien révéler de la scène à laquelle il a assisté / En bas à gauche : le testament de saint Remi. Le saint est allongé dans son lit, les mains jointes. Autour de lui, un clerc écrit son testament. Autour du lit, évêques, clercs et autres personnages, parmi lesquels saint Génébaud, saint Médard / En bas au milieu : la dernière communion. Saint Remi, la veille de sa mort, donne la communion à son clergé. Le saint est debout, tenant un calice, et donne une hostie à un clerc agenouillé / En bas à droite : la mort de saint Remi. Le saint est allongé sur son lit de mort, les mains jointes sur un cierge. Plusieurs personnages l’entourent, attristés, tandis qu’un clerc, au premier plan, tient un seau à eau bénite et un goupillon / En haut à droite : l’âme de saint Remi est emportée au ciel par quatre anges.


https://musees-reims.fr/oeuvre/histoire ... ie-et-mort




On peut remarquer la présence de saint Pierre et de saint Paul dans cette tenture dite de la mort de saint Remi en 533, un saint Remi dont, on l'a vu, la châsse sera justement transférée en l'abbaye saint Pierre et saint Paul d'Orbais. Une date dont l'importance semble ne pas avoir échappé à tout le monde...



- Il est vrai. Versailles est majestueux. Chambord est... comment dire, féerique. Presque irréel, suggère Mme de Bade.
- C'est tout à fait cela, se rattrape Mademoiselle : féerique. L'escalier à double révolution est unique au monde. Imaginez-vous qu'une personne qui le gravit et une personne qui le descend ne se croisent pas !
- Comment cela est-il possible, m'étonné-je.
- C'est une prouesse de M. de Vinci. Et il y en a bien d'autres dans cette demeure. J'ai même ouï dire qu'un trésor avait été caché par le maître...
- Un trésor ! s'exclame Mlle d'Elbeuf.
- Oui. Le bruit court depuis les origines du château... on parle tantôt de l'or des Templiers, tantôt d'un mystérieux message pour les siècles futurs, tantôt d'un texte conduisant à la connaissance universelle, tantôt d'une indication sur le lieu où est entreposé le Saint-Graal...

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- Cela se pourrait. Ainsi, je me suis aperçu que les F à l’envers indiquaient tous l’est… Et qu’y a-t-il en direction de l’est ?
- Heu… le lever du soleil…
Il hausse les épaules comme si j’avais prononcé une énorme bêtise et enchaîne d’une voix fiévreuse :
- Il y a Fontainebleau, l’autre demeure aimée de François 1er, et surtout Reims. La basilique de Saint-Remi, lieu saint entre tous puisqu’il conserve les reliques de saint Remi qui a couronné Clovis le premier roi des Francs. J’ai méticuleusement étudié les trois sites : Chambord, Fontainebleau et Reims. Eh bien, ils sont alignés sur la même droite !
- Sur la même droite ? Répété-je incrédule.
- Parfaitement, une ligne droite qui partirait de Reims pour aboutir à Chambord en passant par Fontainebleau !
- Est-ce un hasard ?
- Je ne le crois pas. La droite est trop parfaite. Chambord a donc été construit sciemment dans le prolongement exact de Reims et Fontainebleau pour nous transmettre un message. Sinon, pourquoi diable avoir bâti cette demeure dans un lieu si marécageux et inhospitalier, et où ont péri, d’un mal mystérieux, plusieurs centaines d’ouvriers !
Cette révélation me laisse sans voix.
- Et il y a beaucoup d’autres indices… tenez, vous souvenez-vous de l’année de la mort de saint Remi ?
Je réfléchis un instant. L’abbé Solamon nous a conté la vie de l’évêque de Reims il n’y a pas longtemps, mais ses leçons sont si ennuyeuses… Soudain, la date me revient et je lance, satisfaite :
- 533 !
- Exact. Eh bien, suivez-moi jusqu’à la lanterne.
Il marche d’un pas alerte, non sans se retourner plusieurs fois. Je le suis, me retournant à mon tour. Devant la lanterne, il m’indique de l’index un chapiteau, sur lequel je lis : 1533 !
- Il est curieux, n’est-ce pas, que mille ans après la mort du saint homme, cette date symbolique soit gravée sur la pierre de Chambord. Elle y est trois fois sur le même chapiteau et jamais ailleurs. C’est un nouveau signe, j’en suis persuadé.
Je ne comprends pas très bien comment ces deux dates entremêlées pourraient nous aider à découvrir le trésor… mais je crains de paraître ignorante ou incrédule si je l’interroge et je me contente de hocher la tête.
Francesco est si heureux de me faire partager ses théories qu’il ne perçoit pas ma réticence.
- Ainsi, Reims et Chambord sont liés et je vais vous le prouver d’une autre manière, s’enflamme-t-il. Il y a dans la basilique un labyrinthe et…
- Cela n’a rien d’étrange. Il y a un labyrinthe également dans la cathédrale de Chartres, un à Amiens et un à Saint-Quentin… L’abbé Solamon m’en a expliqué la signification et…
- Et quelle forme ont-ils ? s’emporte-t-il.
- je l’ignore.
- Ils sont circulaires ou de forme octogonale !
- Et alors ?
- Alors ! Celui de Reims n’est point du tout dessiné ainsi. Il est carré avec à chaque angle la forme d’une tourelle à huit côtés… Encore le chiffre huit ! Il est partout, partout… vous dis-je.
- Oui, mais nous ne savons pas l’interpréter.
- Pas encore… Pourtant, il y a plus étrange. Ce labyrinthe est l’exacte reproduction du plan du donjon de Chambord. Si l’on pouvait poser le dessin du donjon de Chambord sur le labyrinthe, il le recouvrirait entièrement.
Sa révélation me stupéfie et je ne peux que bredouiller :
- Vous… vous en êtes certain ?
- Certain.
Cela me semble trop extraordinaire et j’ai du mal à me persuader que nous sommes vraiment sur la bonne piste. Francesco, toujours aussi exalté, m’explique :
- Vous voyez, il y a bien à Reims un mystère… le mystère de la cachette du Graal ou de celle d’un important trésor… et ce mystère est relié à Fontainebleau et à Chambord. »


Anne-Marie Desplat-Duc / Marie-Anne, fille du roi - Tome 6 - Le fantôme de Chambord

« Finalement, ayant perdu l’esprit sans ressource, il vint à donner dans la plus étrange pensée dont jamais fou se fût avisé dans le monde. » Miguel de Cervantes
james
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Re: Le code de Chambord Messagepar james » 09 août 2022 à 12:31
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Selon le calendrier liturgique, la fête de saint Pierre et saint Paul est une solennité, c’est-à-dire une célébration liturgique de grande importance. Ce jour est même férié à Malte... Pourtant, d’autres solennités consacrés à de grands saints (la plupart étant dédiées au Christ ou à la Vierge Marie), leur laissent toute la place pour une journée. C'est le cas de saint Joseph, célébré le 19 mars, ou encore de la nativité de saint Jean-Baptiste, le 24 juin. Pourquoi dès lors, ces deux saints majeurs sont-ils fêtés le même jour ?

Revenons d'abord à l'histoire. Simon, que le Christ appellera Pierre, était un pêcheur – autant qu’un pécheur, serait-on tenté de préciser – galiléen, qui vivait à Capharnaüm, au bord du Lac de Tibériade. Un provincial, identifié comme tel grâce à son accent par plusieurs personnes au soir de l'arrestation de Jésus. Saul, avant d'être connu sous le nom de Paul, était, lui, un juif pharisien, lettré, citoyen romain de la ville de Tarse, en Asie mineure.

Leur point commun ? Le complet bouleversement produit par le Christ dans leur vie, qu'illustre dans les deux cas leur changement de nom. « Et il leur dit : "Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes." Eux, aussitôt laissant les filets, le suivirent », précise l’évangile selon saint Matthieu au sujet des premiers apôtres, dont Pierre, qui laissent tout pour suivre Jésus. Quant à Paul, il est aveuglé sur la route de Damas et tombe à terre en entendant « une voix qui lui disait : "Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?" », rapporte le livre des Actes des Apôtres. Pierre est la pierre sur laquelle le Christ bâtit son Église ; Paul, le prédicateur qui voyagera sur tout le bassin méditerranéen pour apporter l’Évangile aux païens. Tous deux mourront en martyrs, Pierre crucifié la tête en bas, et Paul, décapité. Selon la tradition, le premier est inhumé au Vatican, près de la voie Triomphale, en 64 et le second enseveli sur la voie d’Ostie, en 67.

Pierre a donc été au fondement de l’Église, tandis que Paul a consacré sa vie à la diffusion de l’Évangile. Deux destins pour une finalité commune, comme le souligne saint Augustin dans un sermon prononcé lors de la célébration de cette fête : « En un seul jour, nous fêtons la passion des deux apôtres, mais ces deux ne font qu’un. Pierre a précédé, Paul a suivi. Aimons donc leur foi, leur existence, leurs travaux, leurs souffrances ! Aimons les objets de leur confession et de leur prédication ! » C’est donc bien en raison de l’importance et de la complémentarité de leur mission que ces deux piliers de l’Église sont célébrés ensemble.


« Finalement, ayant perdu l’esprit sans ressource, il vint à donner dans la plus étrange pensée dont jamais fou se fût avisé dans le monde. » Miguel de Cervantes

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