Python

Discussions au fil de l'eau sur la 420
james
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Re: Python Messagepar james » 01 juin 2022 à 13:50

Ils refirent les étapes qu’elle avait déjà parcourues, traversèrent la Vilaine, et s’engagèrent sur la route de Nantes. Dans les villages — il faut bien vivre, et la jeune fille n’acceptait l’assistance de personne — le cirque Dorothée donnait des représentations. Nouvelle cause d’ébahissement pour les trois étrangers. Dorothée faisait la parade, Dorothée sur la Pie-Borgne, Dorothée sur la corde raide, Dorothée apostrophant le public, que de scènes savoureuses et pittoresques !

Ils couchèrent deux nuits à Nantes où Dorothée désirait voir Me Delarue. Tout à fait remis de ses émotions, le notaire lui fit bon accueil, lui présenta sa famille et la retint à déjeuner.

Enfin le dernier jour du mois, partis de grand matin, ils atteignirent le Manoir-aux-Buttes dans le milieu de l’après-midi. Dorothée laissa la roulotte devant le portail avec les garçons et entra, accompagnée des trois jeunes gens. La cour lui sembla vide. Le personnel de la maison devait être employé aux champs. Mais, par les fenêtres ouvertes du Manoir, on entendit le bruit d’une discussion violente.

Ils approchèrent.

Une voix d’homme hargneuse et vulgaire, qui était, Dorothée la reconnut, la voix du sieur Voirin, l’usurier, scandait, rageusement, appuyée par des coups de poing sur la table :

— Il faut payer, monsieur Raoul, voici le contrat de vente, signé de votre grand-père. À cinq heures, le 31 juillet 1921, trois cent mille francs en billets de banque ou en titres sur l’État. Sinon, le Manoir est à moi. Il est quatre heures quarante-cinq. Où est l’argent ?

Dorothée entendit ensuite la voix de Raoul, puis la voix du comte Octave de Chagny qui offrait des arrangements.

— Pas d’arrangements, proféra l’usurier. Des billets de banque. Il est quatre heures quarante-huit.

Archibald Webster saisit Dorothée par la manche et murmura :

— Raoul… c’est un de nos cousins ?
— Oui.
— Et l’autre ?
— Un usurier.
— Offrez-lui un chèque.
— Il ne voudra pas.
— Pourquoi ?
— Il veut le Manoir.
— Enfin quoi, nous n’allons pourtant pas laisser commettre une pareille chose ?

Dorothée lui dit :

— Vous êtes un brave garçon, et je vous remercie. Mais croyez-vous que ce soit par hasard que nous soyons ici le 31 juillet à quatre heures cinquante minutes ?

Elle se dirigea vers le perron, monta les marches, et, ayant traversé le vestibule, entra dans la salle. Deux cris répondirent à son apparition. Raoul s’était levé, très pâle, Mme de Chagny accourait.

Elle les arrêta d’un geste.

Devant la table, le sieur Voirin, flanqué de deux amis qu’il avait amenés comme témoins, ses papiers et des actes étalés sur une serviette de cuir, tenait sa montre à la main.

— Cinq heures, dit-il, d’un ton victorieux.

Dorothée rectifia :

— Cinq heures à votre montre, peut-être, mais regardez l’horloge. Nous avons encore trois minutes.
— Et après ? fit l’usurier.
— Eh bien, trois minutes, c’est plus qu’il n’en faut pour régler cette petite facture et vous mettre à la porte.

Elle entrouvrit la pèlerine de voyage qu’elle portait, et, d’une des poches intérieures, tira une vaste enveloppe jaune qu’elle déchira et d’où elle sortit une liasse de billets de mille francs, et un paquet de titres.

— Comptez, monsieur… Non, pas ici. Ce serait un peu long, et nous avons hâte d’être seuls. Dehors.

Doucement, d’un geste continu, elle le poussa vers la cour, ainsi que les deux témoins.

— Excusez-moi, cher monsieur, mais nous sommes en famille… des cousins que nous n’avons pas vus depuis deux cents ans… et nous avons hâte d’être seuls… Vous ne m’en voulez pas, n’est-ce pas ? Ah ! à propos, vous enverrez le reçu à M. Davernoie. Au revoir, messieurs… Tenez, voici cinq heures qui sonnent à l’horloge… Au revoir. Tous mes compliments.


Maurice Leblanc - Dorothée danseuse de corde




Bien, voilà trois passages très intéressants. Pour commencer, arrêtons-nous un instant sur les dates...
« Finalement, ayant perdu l’esprit sans ressource, il vint à donner dans la plus étrange pensée dont jamais fou se fût avisé dans le monde. » Miguel de Cervantes
Don Luis
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Re: Python Messagepar Don Luis » 01 juin 2022 à 21:50
james a écrit :En parlant d'alignements, après Golfe-Juan/Serre-Chevalier/le couvent des Annonciades Célestes/ la Main de Massiges, voici Golfe-Juan/Isola 2000/Aoste ! Et là l'IS du Tour de France se révèle dans toute sa splendeur, car dans la cathédrale d'Aoste, nous trouvons le fameux gisant, ou présumé gisant du comte de Savoie Thomas II aux pieds duquel, telle l'oursine du Duc Jean de Berry, se tient un chien couché portant collier gravé de la mention Fert...


C'est bien joli, mais je ne vois ni Annonciades célestes ni Main de ma soe.. euh de Massiges, ni collier, ni Fert dans les énigmes. Je crains donc que ton alignement ne confirme que tes propres investigations, certes éminemment intéressantes et respectables, mais très éloignées de la Chouette. Pour qu'un alignement ait valeur de confirmation, encore faut-il qu'il soit clairement suggéré dans les énigmes...

:respect:
Mieux vaut tenter de raisonner juste que vouloir juste avoir raison
james
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Re: Python Messagepar james » 01 juin 2022 à 23:36
Commençons par le 24 juillet, date à laquelle Dorothée décide de quitter le site de La Roche-Périac.

Sont fêtés ce jour-là, entre autres, les : Christine, Christie, Christina, Christa, Christelle, Christabelle etc... mais aussi les Ursicin - parfois confondu avec Ursin, même si ce dernier est plutôt fêté le 21 octobre. Quoi qu'il en soit, ils ont tous deux, ainsi que leurs dérivés - Ursan, Ursanne, Ursine, Ursule etc... - la même origine latine.

Christine, Christa... du latin christiana, chrétienne. Du grec khristós, (« oint »).
Ursicin (ou Ursin) ... du latin ursa (« ourse »)




" Ils vécurent seuls, avec les quatre garçons dont ils étaient devenus les amis fervents et dont ils partageaient les jeux, tous les sept en extase devant celle qu’ils appelaient l’extraordinaire Dorothée. "


Autrement dit, sept à tourner autour de Dorothée. A noter que " L'oint " peut aussi s'entendre " Loin ", et que la constellation de la Grande Ourse, le Septentrion glacé - je vous renvoie à mon post sur les Métamorphoses d'Ovide - se nomme en grec Helike, dont dérive l'adjectif... hélicoïdal.

ἕλιξ, hélix \ˈhe.likʰs\ féminin
Spirale, vrille.
(Par analogie) Oreille externe.



N'oublions pas non plus que les ruines du château se situent sur la presqu'île de Périac, qui allongeait dans l'océan cinq promontoires qui semblaient les cinq doigts d'une main. Autant d'éléments qui font écho à la Main de Massiges et son " Col des abeilles " aboutissant au " Creux de l'oreille ", mais qui permettent également d'envisager un rapprochement avec le carré SATOR, dont il semble que le laboureur ne soit autre qu'Arcturus de la constellation du Bouvier.


Cette constellation porte le nom de Bouvier depuis longtemps (elle fut compilée sous cette dénomination par Aratus de Soles, puis par Ptolémée), cependant il est difficile de dire qui ce bouvier représente. Selon une version, il s'agit d'un laboureur qui conduit les sept bœufs (septem triones) de la constellation de la Grande Ourse à l'aide de ses deux chiens Chara et Astérion (de la constellation des Chiens de chasse). Les bœufs seraient liées à l'axe polaire et le Bouvier perpétuerait la rotation des cieux.

Ceci est probablement la clé du Carré SATOR…

sator, le laboureur
arepo, la charrue
tenet, tient ou dirige
opera, l'œuvre, le travail (à l'ablatif singulier, operā peut signifier "avec soin")
rotas, les roues, les cycles.

Le Laboureur à sa charrue, dirige les travaux cycliques.

C’est Lui qui tient dans sa main les 7 étoiles !


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Re: Python Messagepar james » 01 juin 2022 à 23:54
Le 31juillet, c'est la saint Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, dont le sceau reprend le monogramme IHS

Ignace... du latin ignatius, ignis ( (« feu ») signifie (« ardent »)

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Ce monogramme, nous l'avons déjà rencontré bien-sûr, derrière le blason de Genève et accompagnant la devise POST TENEBRAS LUX...


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Mais ne nous y trompons pas, il s'agit bien d'un aigle bicéphale...


L'aigle, déployée et couronnée, symbolise le pouvoir impérial de l'évêque de Genève. Il fait référence à l'aigle bicéphale des armoiries du Saint-Empire romain germanique. La clé est un attribut de l’apôtre saint Pierre, patron de l'Église de Genève et de la cathédrale de la ville.




Et de celui-ci...

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... à celui-là, la symbolique reste bien-sûr la même ! D'où il ressort que la clef ET la lumière succédant aux ténèbres sont elles aussi liées à la devise FERT.

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Re: Python Messagepar james » 02 juin 2022 à 00:32
Don Luis a écrit :C'est bien joli, mais je ne vois ni Annonciades célestes ni Main de ma soe.. euh de Massiges, ni collier, ni Fert dans les énigmes. Je crains donc que ton alignement ne confirme que tes propres investigations, certes éminemment intéressantes et respectables, mais très éloignées de la Chouette. Pour qu'un alignement ait valeur de confirmation, encore faut-il qu'il soit clairement suggéré dans les énigmes...


A quoi servirait d'argumenter ? Tu n'as, n'as toujours eu et n'auras jamais de considération que pour tes propres alignements et ta trame alphanumérique. Le reste, tout le reste - de quelque horizon que ça vienne - ne t'intéresse pas. Aussi vais-je éviter de nous faire perdre du temps à tous les deux, et suivre la devise de ce bon Sallé de Chou : « Bien faire et laisser dire ». Pour un peu je dirais bien que cette devise en appelle une autre, mais à quoi bon, puisque j'imagine que St-Apollinaire n'a rien à faire non plus dans cette chasse...

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Re: Python Messagepar james » 02 juin 2022 à 12:35
Voici sans doute la partie la plus délicate de l'affaire, et qui nous montre le véritable pouvoir de Dorothée. Lorsque survient le dernier quart de la dernière minute du dernier quart d'heure, c'est-à-dire à l'approche du " point zéro ", notre danseuse de corde se révèle capable de renverser une situation qui semblait désespérée voire inéluctable : changer une défaite annoncée en victoire ou, à l'inverse, une victoire en défaite, selon bien-sûr le point de vue sous lequel on se place. Et ceci grâce à la formule « In robore fortuna », qui lui permet par exemple de " tenir " bon jusqu'au bout et de " fixer " par son regard ardent et irrésistible, expression de sa volonté, le serpent d'Estreicher, brûlant comme il se définit lui-même de cette fièvre, de ce poison ou venin fait d'un mélange d'amour et de haine pour Dorothée, et ainsi à " l'étreinte de se relâcher ". Et le serpent de passer alors sous son contrôle, dénué de volonté propre et prompt à se " retourner " lorsque soudain elle l'exige, tout comme semblent se relâcher les lacs d'amour ou noeuds de Savoie, ou noeuds en huit, lorsqu'ils se trouvent en présence ou sous l'influence de la devise « Fert ». Tout concourt donc ici à mettre encore une fois en évidence le lien entre la séquence 8/88/888 et la division du cercle en quatre QUARTS, qui pour nous sont aussi quatre CARS.



De l’amour ? Non. De la haine. Ou plutôt une maladie… du poison qui me brûle, et dont il faut que je me délivre.

Tenir jusqu’au bout ! pensait-elle avec obstination… jusqu’au bout… et non pas jusqu’au dernier quart d’heure… mais jusqu’au dernier quart de la dernière minute

Son salut, le salut de Montfaucon dépendaient de sa fermeté. In robore fortuna, pensa-t-elle. Mais sa pensée, inconsciemment, elle l’exprima à demi-voix, ainsi qu’on fait une prière qui doit vous protéger. Sur-le-champ, elle sentit l’étreinte de l’adversaire se relâcher.

Dorothée exigea. Il tenta de se dérober. Il ne voulait pas obéir. Mais les yeux de Dorothée exigeaient, des yeux ardents, irrésistibles, plus forts que lui, et, se soumettant à leur volonté, il se retourna.

C’était le dernier quart de la dernière minute.

La scène n’avait pas duré une minute, et, en moins d’une minute, le redressement s’était produit.

La défaite se changeait en victoire.




— Il faut payer, monsieur Raoul, voici le contrat de vente, signé de votre grand-père. À cinq heures, le 31 juillet 1921, trois cent mille francs en billets de banque ou en titres sur l’État. Sinon, le Manoir est à moi. Il est quatre heures quarante-cinq. Où est l’argent ?

— Enfin quoi, nous n’allons pourtant pas laisser commettre une pareille chose ?
Dorothée lui dit :
— Vous êtes un brave garçon, et je vous remercie. Mais croyez-vous que ce soit par hasard que nous soyons ici le 31 juillet à quatre heures cinquante minutes ?

Devant la table, le sieur Voirin, flanqué de deux amis qu’il avait amenés comme témoins, ses papiers et des actes étalés sur une serviette de cuir, tenait sa montre à la main.
Cinq heures, dit-il, d’un ton victorieux.

Dorothée rectifia :
— Cinq heures à votre montre, peut-être, mais regardez l’horloge
. Nous avons encore trois minutes.
— Et après ? fit l’usurier.
— Eh bien, trois minutes, c’est plus qu’il n’en faut pour régler cette petite facture et vous mettre à la porte.


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Re: Python Messagepar james » 02 juin 2022 à 15:48
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— Enfin quoi, nous n’allons pourtant pas laisser commettre une pareille chose ?
Dorothée lui dit :
— Vous êtes un brave garçon, et je vous remercie. Mais croyez-vous que ce soit par hasard que nous soyons ici le 31 juillet à quatre heures cinquante minutes ?

Elle se dirigea vers le perron, monta les marches, et, ayant traversé le vestibule, entra dans la salle.

Deux cris répondirent à son apparition. Raoul s’était levé, très pâle, Mme de Chagny accourait. Elle les arrêta d’un geste.
Devant la table, le sieur Voirin, flanqué de deux amis qu’il avait amenés comme témoins, ses papiers et des actes étalés sur une serviette de cuir, tenait sa montre à la main.
— Cinq heures, dit-il, d’un ton victorieux.


Maurice Leblanc - Dorothée danseuse de corde



Ce mot de perron ne nous est pas inconnu, puisqu'il figure au centre de la croix du drapeau du régiment liégeois d'Horion, lequel, souvenons-nous, défendait la garnison de Cherbourg aux côtés du régiment irlandais de Clare lors du raid anglais de 1758 (pour la date, se référer au chronogramme de la 420). En France, au Moyen Âge, on parlait plus volontiers de pilori ou d'échelle de Justice, comme celui qui trônait au centre du parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, et qui plus tard, sous Louis XV, deviendra le " point zéro " des routes de France. Mais perron ou pilori, la symbolique reste la même, celle du " point zéro " ...



Perron de Liège

Classé patrimoine exceptionnel de Wallonie, le Perron est indubitablement le symbole le plus important de la « Cité ardente ». Remontant à des temps obscurs, il devint très vite l’emblème d'abord de l'autorité des Princes-Evêques, puis de la souveraineté et de l'autonomie communale. Progressivement, ce sont toutes les Libertés liégeoises qu’il symbolisera. Il se retrouvera partout où il est question de la ville de Liège. Que ce soit dans les armoiries, sur divers monuments et enseignes et jusqu'à aujourd'hui, stylisé dans le logo de la Ville de Liège. Il est constitué d'une colonne sur un socle, surmontée d'une pomme de pin et d'une croix. L'origine en est obscure et probablement païenne.




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Re: Python Messagepar james » 02 juin 2022 à 17:53
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— Cousine Dorothée, nous ne comprenons pas… Non, pour nous, c’est obscur, et je pense que vous ne trouverez pas indiscret si nous parlons à cœur ouvert.
— Parlez, Errington.
— Eh bien, voilà… ces trois cent mille francs ?…
— D’où viennent-ils ? acheva Dorothée… c’est cela que vous voulez savoir, n’est-ce pas ?
— En effet.
Elle se pencha à l’oreille de l’Anglais et chuchota :
— Toutes mes économies… gagnées à la sueur de mon front.
— Je vous en prie…
— L’explication ne vous satisfait pas ? Alors, je serai franche.
Elle se pencha vers l’autre oreille, et plus bas encore :
— Je les ai volés.
— Oh ! cousine, ne plaisantez pas.
— Mais alors, que diable, George Errington, si je ne les ai pas volés, que supposez-vous donc ?

Il articula lentement :

— Mes amis et moi, nous nous demandons si vous ne les avez pas trouvés.
— Où ?
— Dans les ruines de Périac !

Elle battit des mains.

— Bravo ! Ils ont deviné !
— Mais quand ? à quel moment ? s’écria George Errington, vous ne nous avez pas quittés !
— Oh ! dit-elle, cela remonte bien plus haut. Cela remonte à mon passage au château de Roborey.
— Hein ! que dites-vous ? s’exclama le comte Octave, stupéfait.
— Dès les premières minutes, j’ai su tout au moins la nature de la cachette qui renfermait le trésor.
— Mais comment ?
— Par la devise.
— Par la devise ?
— C’est tellement clair ! Si clair que je n’ai jamais compris l’aveuglement de ceux qui ont cherché, et que j’accusais de naïveté celui qui, dissimulant un trésor, donnait un pareil renseignement. Mais il avait raison, le marquis de Beaugreval ! Il pouvait l’inscrire de tous côtés, sur l’horloge de son château, sur la cire de ses cachets, puisque sa devise est lettre morte pour ses descendants !
La comtesse objecta :
— Si vous saviez, pourquoi n’avoir pas agi aussitôt ?
— Je connaissais la nature de la cachette, mais non son emplacement. Cette indication, ce fut la médaille d’or qui me la fournit. Trois heures après mon arrivée aux ruines, j’étais fixée.
Marco Dario répéta plusieurs fois :

— In robore fortuna… in robore fortuna…

Et les autres prononçaient les trois mots, comme une formule cabalistique dont l’énoncé suffit à produire des effets merveilleux.

— Marco Dario, dit-elle, vous savez le latin ? Et vous, Errington ? Et vous, Webster ?
— Suffisamment, répondit Dario, pour déchiffrer le sens de ces trois mots, ce qui n’est pas bien malin. Fortuna signifie la fortune…
— En l’occurrence, dit-elle, les diamants…
— C’est cela, fit Dario, continuant sa traduction, les diamants se trouvent… in robore…
— Dans la fermeté d’âme, dit Errington, en riant.
— Dans la vigueur, dans la force, ajouta Webster.
— Et voilà tout ce que signifie, pour vous trois, le mot robore, ablatif du mot latin robur ?
— Mon Dieu, oui, répondirent-ils. Robur… la force… la fermeté… l’énergie…

Elle haussa les épaules avec dédain :

— Eh bien moi, qui sais à peu près autant de latin que vous, mais qui ai le très grand avantage sur vous d’être une campagnarde, moi, quand je me promène dans la campagne et que j’aperçois cette variété de chêne qui s’appelle le rouvre, il m’arrive presque toujours de penser que le vieux mot français « rouvre » est une contraction du mot latin robur, qui veut dire force, et qui, par là même, veut dire aussi chêne. Et c’est ce qui m’a amenée, lorsque le 12 juillet, j’ai passé avec vous près du chêne qui est placé bien en évidence, au centre du carrefour, au commencement de l’allée de chênes, c’est ce qui m’a amenée, dis-je, à faire le rapprochement entre cet arbre et la cachette, et à traduire ainsi l’indication que nous répétait inlassablement notre ancêtre : « J’ai caché ma fortune au creux du chêne-rouvre. » Au plus profond du rouvre, au cœur même du rouvre, peut-on dire. Il portait encore, à une hauteur de un mètre cinquante, cette sorte de bourrelet en forme d’anneau, cette cicatrice que laissent les blessures faites aux fûts des arbres. Et j’eus l’intuition que c’était là l’endroit où il fallait chercher. Voilà. Ainsi que vous le voyez, c’est bête comme chou.


Maurice Leblanc - Dorothée danseuse de corde



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Re: Python Messagepar james » 02 juin 2022 à 21:37
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Kýlix attique attribuée à Douris : Jason

Jason, le héros de Thessalie, fils d’Éson roi d’Iolcos, arrive en Colchide (région d’Asie mineure, située entre le Caucase et l’Arménie) à la tête d’une expédition de nobles compagnons pour ramener dans sa patrie la Toison d’or du bélier divin et rentrer ainsi en possession du trône que Pélias avait usurpé. Mais la Toison d’or avait été consacrée à Harès par le roi Aiétès, qui avait placé un serpent énorme pour le garder. Rejeté par le monstre, Jason est sauvé par Athéna : la déesse pose son regard sur la tête du gros serpent qui serre encore le héros dans sa gueule, tandis qu’à l’arrière-plan, on voit la Toison d’or pendue à une branche de chêne.




Mmmmh... je me demande si c'est bon signe, ça... en tout cas il n'a pas l'air d'avoir apprécié... va pas être facile à passer celui-là !
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Re: Python Messagepar james » 02 juin 2022 à 23:29
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EPIGRAMMA XXV

Abattre le dragon n’est pas une oeuvre aisée,
Car bientôt il revit et rampe sur le sol.
Il n’est qu’un seul moyen : que son frère et sa soeur
Frappent sa tête de leurs massues.
Le frère a nom Phoebus et la soeur est Cynthie.
Il détruisit Python, Orion mourut par elle.


Michael Maier - L'Atalante fugitive



Ah, Cynthie... ça doit être un des noms de Diane / Artémis sûrement. Je tâcherai de voir ça...
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Re: Python Messagepar james » 03 juin 2022 à 11:48
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Cynthie représente bien Artémis, mais les versions relatant la mort d'Orion sont nombreuses, parfois contradictoires. Il ressort toutefois que le géant succombe soit d'une flèche tirée par la déesse chasseresse - intentionnellement ou par erreur, selon les versions - soit d'une piqûre de scorpion qu'elle-même aurait fait apparaître, pour ne retenir que cette version. Ce qui nous renvoie à cette étonnante mosaïque de Pompéi où sont à la fois représentés le serpent géant - évoquant donc, au travers du serpent Python, la flèche d'Apollon - et Orion - ici en proie au scorpion envoyé par Artémis et, de fait, transformé en constellation. Rapporté aux énigmes, je ne vois pas trop quoi faire de ça pour l'instant, si ce n'est peut-être - et c'est déjà beaucoup - une confirmation de ce qu'est à mes yeux la méga-astuce : matérialiser la voie à suivre par analogie des contraires, sachant que les opposés sont toujours complémentaires. Pour prendre un exemple, si le coq dans la 530 est tourné et chante face à l'ouest - ce qui va à l'encontre du sens commun - c'est pour nous inciter à considérer son contraire, c'est-à-dire un coq tourné vers l'est, et à fusionner les deux, telle la figure de l'aigle bicéphale. Si dans la 500 on nous dit que par le méga c'est un million de fois moins, alors que le préfixe méga signifie précisément l'inverse, soit un million de fois plus - contrairement au micro (µ) - c'est encore une fois pour nous inciter à associer les deux et nous orienter vers Microméga(s), le géant venu de Sirius. Exemple qui tombe d'ailleurs à point nommé, maintenant que j'y pense au vu de cette mosaïque, vu que " le Scorpion fut placé de l'autre côté sur la voûte céleste, le héros et le monstre se poursuivant sans cesse sans jamais se rattraper ".



Les amours interdites d’Orion et d’Artémis

Au petit matin, Orion fut réveillé par les grognements de Sirius et Procyon. C’est alors qu’il entendit un chant étrange venant de la forêt. Une belle jeune femme accompagnée de belles jeunes femmes s’avança vers lui et lui dit:
- Je te salue, Orion, fils de Poséidon! Je suis Artémis; déesse de la chasse et je te félicite pour tes talents de chasseur! La façon que tu as de retrouver les empreintes que j’ai moi-même effacées en sont le témoignage. Pour me faire pardonner, j’aimerais te proposer une épreuve. Pourquoi ne pas comparer notre adresse dans un concours de tir à l’arc, sans nulle conséquence pour le vaincu ni pour le vainqueur.
- Oh! Artémis, fille de Zeus et déesse de la chasse, je ne peux accepter car je sais trop le danger que court un mortel à se comparer aux dieux.
- Puisque c’est moi qui te lance le défi, tu n’as rien à craindre.
Orion, sensible aux charmes féminins, finit par accepter. Artémis était sûre de gagner grâce à l’arc et aux flèches magiques que Zeus lui avait remis. Elle proposa que le défi se déroule au clair de lune. Le concours dura toute la nuit sans qu’Artémis et Orion puissent se départager.

A partir de ce moment, Artémis fut saisie d’un étrange sentiment et plus les jours passaient, plus Orion occupait ses pensées. Elle se confia à Apollon, son frère, qui comprit immédiatement qu’elle était amoureuse du beau chasseur et qu’aucun discours ne changerait cela. Il se demanda alors comment faire disparaître Orion qui lui aussi était tombé sous le charme de la déesse de la chasse et de la virginité.
Un jour Orion mit ses deux chiens sur ses épaules, s’enfonça dans les flots et bientôt sa tête ne fut plus qu’un petit point à l’horizon. Apollon eut alors l’idée de demander à sa sœur de lui prouver qu’elle n’avait pas perdu son adresse au tir à l’arc et d’essayer de viser ce point qui était au loin sur la mer. Orion fut frappé en pleine tête par la flèche et mourut sur le champ.
Sirius et Procyon ramenèrent le corps sur la plage et se laissèrent mourir de faim et de chagrin. Désespérée, Artémis demanda à son père de porter au ciel le géant chasseur Orion. Zeus accéda à sa demande et installa sur la voûte céleste le corps d’un homme vigoureux arborant un baudrier étincelant formé de trois étoiles bien alignées. Pour ne pas le laisser seul il mit à ses pieds son grand chien Sirius et à côté son petit chien Procyon.


http://www.pageas.fr/Orion%20et%20Art%E9mis.pdf

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Re: Python Messagepar james » 03 juin 2022 à 12:37
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EPIGRAMMA XXIII

« Rhodes, certes, vantait un étrange prodige,
Mais les Grecs nous en sont garants.
Ils rapportent qu’une pluie d’or tomba des nues
Au lieu où le Soleil et Vénus s’étreignaient
Et quand Pallas sortit du cerveau de son Père.
Ainsi, comme les eaux du ciel,
Que l’eau descende dans son vase. »


Michael Maier - L'Atalante fugitive




Analyse

Aurum pluit, dum nascitur Pallas Rhodi, & Sol concumbit Veneri. (Il pleut de l'or tandis que Pallas naît à Rhodes, et Soleil couche avec Vénus)



Ah ! Tiens, tiens... voilà que nous retrouvons Rhodes, mais dans un contexte totalement différend du contexte historique auquel je m'étais restreint jusqu'ici. C'est à la fois une bonne nouvelle et un abîme qui s'ouvre devant nous ! J'espère que Dorothée, danseuse de corde, n'a pas le vertige...
« Finalement, ayant perdu l’esprit sans ressource, il vint à donner dans la plus étrange pensée dont jamais fou se fût avisé dans le monde. » Miguel de Cervantes
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Re: Python Messagepar james » 03 juin 2022 à 18:50
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EPIGRAMMA XXVII

La Roseraie des Sages s’orne de mille fleurs,
Mais de puissants verrous ferment toujours sa porte.
Sa clé unique est, pour le monde, chose vile :
Si tu ne l’as, tu veux courir privé de jambes.
Tu affrontes en vain les pentes du Parnasse
Quand sur le sol uni tu te tiens à grande peine.


Michael Maier - L'Atalante fugitive



DISCOURS XXVII


La Chymie trouve par-dessus tout sa joie dans deux sujets (qui lui tiennent lieu de jambes) : l’un est la clé, l’autre la courroie du verrou. Par eux, la roseraie philosophique, fermée de tous côtés, s’ouvre, et son accès est offert à ceux qui entrent d’une façon légitime. Si l’un d’eux fait défaut, celui qui veut entrer sera semblable à un homme infirme des pieds qui s’efforcerait de devancer un lièvre à la course. Qui s’introduit sans clé dans ce jardin qu’une clôture ou une haie ceignent de toutes parts imite le voleur qui, venant dans la nuit ténébreuse, ne discerne rien de ce qui pousse dans la roseraie et ne peut jouir des biens qu’il voulait dérober. La clé est en effet une chose très vile que l’on appelle pierre connue dans les chapitres, elle est la racine de Rhodes sans laquelle le germe ne peut pousser, le bourgeon se gonfler, la rose fleurir et déployer ses mille pétales. Mais, dira-t-on, où faut-il rechercher cette clé ? Je réponds avec l’oracle qu’on devra la rechercher là où l’on affirme que furent retrouvés les ossements d’Oreste, LÀ OÙ l’on pourrait trouver à la fois LES VENTS, CE QUI FRAPPE, CE QUI REPOUSSE LE CHOC ET LA DESTRUCTION DES HOMMES, c’est-à-dire, comme Lynchas sut l’interpréter, dans un atelier de forgeron.

Dans le langage de l’oracle en effet les vents représentaient les soufflets, ce qui frappe, le marteau, ce qui repousse le choc,l’enclume, et par la destruction des hommes il entendait le fer. Le chercheur trouvera véritablement cette clé dans l’hémisphère septentrional du Zodiaque et la courroie du verrou dans l’hémisphère méridional, s’il sait bien dénombrer et distinguer les signes. Lorsqu’il en aura pris possession il lui sera facile d’ouvrir la porte et d’entrer. A l’entrée même il verra Vénus avec son amant Adonis. Car du sang de celui-ci cette déesse teignit les roses blanches en pourpre. On y voit le dragon, comme au Jardin des Hespérides : préposé à la garde des roses, il veille.

Les roses cachées au milieu des épines possèdent une chevelure blonde au-dedans et un vêtement vert au-dehors. Nul, s’il n’est sage, ne pourra les cueillir et les séparer des épines ; sinon,ses doigts feront l’épreuve de leur aiguillon. De même personne, sauf un homme très prudent, ne cueillera les fleurs des philosophes, s’il ne veut pas faire l’expérience des dards et des abeilles dans les ruches, et du fiel dans le miel. La plupart sont entrés dans la Roseraie avec des mains avides, mais ils n’ont rien emporté que souffrance, c’est-à-dire qu’ils ont perdu leur huile et leur peine. C’est pourquoi Bacusser dit dans la Tourbe : « Nos livres paraissent causer beaucoup de dommage à ceux qui lisent nos écrits une, deux ou trois fois seulement, car ils sont frustrés de l’intelligence de ces livres et de tout leur soin et, ce qui est le plus fâcheux, ils perdent les biens, le travail et le temps qu’ils ont consacrés à cet art ». Et, peu après : « Alors qu’on pense avoir opéré et posséder le monde, on se retrouvera n’ayant rien dans les mains ».


https://www.academia.edu/44527830/LATAL ... _LA_NATURE




La racine de Rhodes... bon... on avance, doucement... au moins ai-je noté avec intérêt qu'il était question des " pentes du Parnasse ", ce qui tendrait à confirmer un certain nombre d'hypothèses formulées jusqu'à présent, notamment ce que je crois comprendre du lien entre la clef et la devise Fert, et qui pourrait se résumer par la célèbre phrase de Maurice Leblanc dans Arsène Lupin gentleman-cambrioleur : « La hache tournoie dans l'air qui frémit, mais l'aile s'ouvre, et l'on va jusqu'à Dieu. » Voir à ce sujet mon post relatif à la date du 31 juillet 1921, date à laquelle Dorothée sauve le manoir des mains de l'usurier, mais en partant de la fin et en remontant, d'image en image, jusqu'au début.
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Re: Python Messagepar james » 05 juin 2022 à 13:17
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17 - " Tout royaume divisé contre lui-même va à la ruine et les maisons tombent l'une sur l'autre.

Evangile selon Saint Luc - Chapitre 11



» Au sortir d’une séance de l’Académie des Sciences de Paris, à laquelle M. de Fontenelle avait bien voulu me convier, l’illustre auteur des Entretiens sur la pluralité des mondes me saisit dessous le bras et me dit :

» — Marquis, refuserez-vous de m’éclairer sur un point à propos duquel vous gardez, paraît-il, une réserve farouche ?

Maurice Leblanc - Dorothée danseuse de corde



EMBLEMA XXVI.

Sapientias humanœ fructus Lignum vitœ est.
(Le fruit de la sagesse humaine est l’arbre de vie.)



Salomon, au Livre de la Sagesse, parle d’elle de façon spéciale :« Ceux qui sont ses proches demeurent éternellement, et ceux qui sont ses amis possèdent la volupté véritable, et celui qui la recherchera avec diligence se rendra maître d’une grande joie. Car il n’y a aucun dégoût à vivre avec la Sagesse ; il n’y a pas de lassitude à se trouver avec elle, mais de l’allégresse et de la joie. Quel que soit le plaisir que la musique et le vin mettent au cœur de l’homme, la Sagesse est plus agréable encore. Car elle est un arbre de vie pour tous ceux qui la saisissent et ceux qui la gardent sont bienheureux. »

On peut aussi appliquer à cette sagesse universelle ce que dit le prophète Baruch : « Apprends donc la vraie sagesse, apprends à connaître celle qui donne une vie longue, les richesses, la joie et la paix. » Et il est affirmé au Livre de la Sagesse que la Sagesse est une habileté secrète à pénétrer dans la connaissance de Dieu (arcanum consilium in cognitione Dei).

Et Sirach : « Dans les trésors de la Sagesse sont l’intelligence et la piété de la science. » Et ailleurs, il l’appelle enseignement de la prudence ou science de l’intelligence.

Le philosophe Morien dit d’elle : « Car cette Science est celle qui retire son maître de la misère de ce monde et le ramène à la science des biens futurs. »

Elle est dite arbre de vie, non qu’elle porte en elle le salut éternel mais parce qu’elle montre en quelque sorte le chemin qui y conduit, qu’elle porte des fruits utiles pour cette vie, fruits qui ne peuvent lui faire défaut, tels que la santé, les biens de la fortune et de l’âme. Sans eux en effet l’homme, même encore vivant, est mort ; il ne diffère guère d’une brute, quand bien même il représente, dans sa partie extérieure, celui qu’il devrait être dans sa partie supérieure et qu’il n’est pas.


Michael Maier - L'Atalante fugitive



52 - " Malheur à vous, docteurs de la Loi, parce que vous avez enlevé la clef de la science; vous-mêmes n'êtes pas entrés, et vous avez empêché ceux qui étaient pour entrer ! "

Evangile selon Saint Luc - Chapitre 11

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Re: Python Messagepar james » 05 juin 2022 à 17:51
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DISCOURS XXIII

Rhodes est une île primitivement appelée Ophiouse à cause de l’abondance de ses serpents et dite ensuite Rhodes par allusion aux rosiers qui y fleurissent, et enfin Colossicole à cause du Colosse du soleil qui s’y trouvait et qui fut compté au nombre des sept merveilles du monde. C’est pourquoi les anciens philosophes tirèrent certaines paraboles de l’île de Rhodes : leur matière mercurielle se comporte comme un serpent quand elle est crue, mais une fois préparée et cuite, elle revêt ensuite la couleur pourpre de la rose. Pour la même raison ils lui ont attribué une pluie d’or, parce que le Soleil ou Apollon partageait la couche de Vénus. Vénus porte en effet sur son visage une couleur de rose et si celle-ci est infusée à la semence du soleil, l’enfant qui naît de là doit en toute vérité être nommé Rhodes.

On raconte, à propos de Pallas sortant sans mère du cerveau de Jupiter, qu’elle naquit auprès du fleuve Triton et fut pour cette raison appelée Tritonie. Elle est représentée comme la déesse qui préside à la sagesse et on la dit à bon droit née du cerveau, où se trouve le siège de la sagesse. Le jour de sa naissance fut également marqué à Rhodes par une pluie d’or, pour que les hommes gardent en mémoire le jour où elle a paru en cette lumière. Car Pallas est la Sagesse ou Sophia, qui porte la santé dans sa main droite et les richesses dans sa main gauche, veillant au salut et au bien-être des hommes.



EPIGRAMMA XXVI

Il n’est chez les humains de sagesse plus grande
Que celle qui produit et richesse et santé.
En sa main droite sont de longs jours de vie saine
Et la gauche contient des monceaux de trésors.
Si quelqu’un, par l’esprit et le bras, sait l’atteindre,
Elle sera pour lui fruit de l’arbre de vie.





DISCOURS XXXVII.

La construction de tout édifice requiert trois choses essentielles ; si l’une d’elles fait défaut l’ouvrage ne peut en aucune manière être parfait ; ce sont le fondement, les murs et le toit. Il faut autant de parties pour compléter le composé philosophique,et elles sont ici nommées par leur nom propre. Ce fondement est appelé ici eau fétide ; celle-ci est la mère de tous les éléments, au témoignage du Rosaire, c’est à partir d’elle que les philosophes le préparent, je veux dire l’Elixir, au commencement et à la fin. Elle est dite fétide parce qu’elle dégage une puanteur sulfureuse et une odeur de sépulcres. C’est l’eau fameuse que Pégase fît naître en frappant le Parnasse de son sabot, celle que la montagne de Nonacris en Arcadie fait jaillir de la roche.

Après l’eau fétide se présente le Lion vert. Le Rosaire dit de lui ; « Tu as cherché ce qu’était le vert, pensant que l’airain était un corps lépreux à cause de ce vert qu’il possède. C’est pourquoi je te dis que tout ce qui existe de parfait dans l’airain est ce seul vert qui est en lui ; car ce vert est rapidement changé par notre magistère en notre or très véritable, et nous en avons fait l’expérience.Mais tu ne pourras en aucune manière préparer la pierre sans le duenech vert et liquide qui paraît naître dans nos minières. 0 vert béni qui engendres toutes choses ! » Sache donc qu’aucun végétal, aucun fruit n’apparaît en germant sans que la couleur verte ne soit présente. Sache également que la génération de cette chose est verte, et que pour cette raison les philosophes l’ont appelée germe. Le Rosaire dit : « C’est l’or et l’airain des philosophes, la Pierre connue dans les chapitres, la fumée, la vapeur et l’eau, le crachat de lune qui est uni à la lumière du soleil. »

En troisième lieu vient la fumée blanche. Si on la coagule, elle devient eau et fait office d’eau pour laver, dissoudre, ôter les taches à la manière du savon. C’est le feu contre nature que lu dois t’attacher à découvrir. On l’appelle ainsi parcequ’il est contraire à la nature, défaisant et détruisant ce qu’elle avait composé avec un soin attentif. On n’alimente pas ce feu avec de l’esprit de vin ou de l’huile, mais à l’aide d’une matière incombustible, de durée et de chaleur constantes ; c’est un feu sans lumière et dont la combustion possède une grande vertu et une grande efficacité ; le trouver dans les ténèbres, puisqu’il ne luit pas, n’est pas une petite entreprise ; l’appliquer à l’œuvre de la façon convenable est bien plus difficile encore.


Michael Maier - L'Atalante fugitive

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Re: Python Messagepar james » 05 juin 2022 à 18:43
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EMBLEMA XVII.

Orbita quadruplex hoc regit ignis opus.(Le quadruple globe régit cette œuvre du feu.)

EPIGRAMMA XVII.

Toi qui veux imiter l’œuvre de la nature,
Recherche quatre globes enfermant en leur sein
Un feu léger qui les anime. Le plus bas
T’évoquera Vulcain, et le suivant, Mercure.
La troisième orbe est le domaine de la Lune.
La plus haute, Apollon, t’appartient ; on la nomme Feu de nature.
Cette chaîne dans l’art saura guider ta main.


DISCOURS XVII

Les philosophes ont fait mention en de nombreux endroits des quatre sortes de feux nécessaires à l’œuvre naturelle, ainsi Lulle, l’auteur de l’Echelle, Riplée et une multitude d’autres. « Et parlant alors des feux, (dit l’Echelle), Raymond s’exprime ainsi :« Il faut remarquer qu’il y a ici des opérations contraires, car si le feu contre nature dissout l’esprit du corps fixe en eau de nuée et contracte le corps de l’esprit volatil en terre coagulée, inversement le feu de nature coagule l’esprit dissous du corps fixe en terre sphérique et résout le corps de l’esprit volatil rendu fixe par le feu contre nature, non en eau de nuée mais en eau philosophique. » Riplée parle plus clairement de ces feux dans les termes suivants : « Il y a quatre sortes de feux que tu dois connaître : le feu naturel, le feu innaturel, le feu contre nature et le feu élémentaire qui enflamme le bois. Ce sont ces feux que nous utilisons et pas un de plus.

On parle ici de feux parce qu’ils possèdent une vertu ignée, le feu naturel en coagulant, le feu innaturel en dissolvant, le feu contre nature en corrompant, et le feu élémentaire en fournissant la chaleur et le premier mouvement. On observe entre eux un ordre selon lequel ils s’enchaînent ; le second est excité à agir par le premier, le troisième par le second, le quatrième par le troisième et le premier à la fois. Ainsi l’un est agent et l’autre patient, et le même est à la fois agent et patient selon le point de vue.

Il est superflu de parler du premier, car il est connu de tout ce qui voit et touche. Les trois autres sont dragons, menstrues, eaux, soufres et mercures. On les dit dragons, car ils sont dotés de venin, dévorent les serpents de leur race, usent et altèrent les corps qui leur sont mêlés, c’est-à-dire coagulent et dissolvent. Ils sont appelés menstrues, car le fœtus philosophique est produit et nourri par eux jusqu’à sa naissance..


Michael Maier - L'Atalante fugitive



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Re: Python Messagepar james » 06 juin 2022 à 11:01
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Ah mais ! que vois-je là...


De l’humble et grossière corde à nœuds des franciscains chargés de garder les lieux saints en Palestine, en passant par d’illustres ordres de chevalerie fondés par Anne de Bretagne et Louise de Savoie jusqu’au Roi chevalier, François 1er lui-même, qui fit de la cordelière son chiffre royal, quel parcours que celui de cette cordelière appelée à figurer sur les blasons et autres armoiries royales ! L’auteur retrace cette histoire qui s’étend sur plusieurs siècles, l’occasion de redécouvrir ces ordres de chevalerie prestigieux qui partirent sur la trace des templiers et leur succédèrent. Tous utilisèrent cette cordelière comme motif ou “symbole-schème” de leur engagement séculier. Au final, cette corde fut appelée de façon assez curieuse « lacs d’amour », lacs étant la transposition du vieux mot « lacé » tandis qu’amour fut entendu comme dévotion à une cause supérieure. Mais c’était sans compter sur le grand Léonard de Vinci et ce qu’il avait laissé en héritage au travers du code de Chambord dont nous donnons le message en clair. Sans compter sur la réinterprétation cabalistique qu’en fera le monarque de France. A la lumière de ce code nous entrevoyons de nouveaux sens possible qui pourraient en prolonger l’étude et réactualiser ainsi la portée de son symbolisme. L’étude se termine par une réflexion sur le concept de nœud mystique et le processus qu’il met en œuvre, véritable lemniscate ouvrant sur les portes de l’infini. Puis nous y retrouverons celui de cycle rétrograde et d’inversion sans lequel aucune évolution n’est également envisageable. Bref nous vous ferons passer de l’autre côté du ruban de Mœbius révélant le cordon ombilical d’un nouveau monde entrevu par les grands esprits de la Renaissance qui ont porté cette vision eschatologique du monde.




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Re: Python Messagepar james » 07 juin 2022 à 11:31

L’ATALANTE FUGITIVE


EPIGRAMME DE L’AUTEUR

L’audacieux jeune homme emporta le trésor
Du jardin d’Hespéros quand des mains de Cypris
II eut reçu le triple fruit.
La vierge fuit ; il suit et lance sur le sol
La pomme qui l’attire et ralentit sa course.
Vite il bondit ; mais elle, vite, le devance,
Plus prompte que l’Eurus. Il sème devant elle
De nouveaux présents d’or. La vierge un court instant
S’attarde, mais bientôt elle fuit de plus belle,
Jusqu’à ce que, l’amant renouvelant les poids,
Noble prix, Atalante à son vainqueur se rende.
Hippomène est la force du soufre ; la vierge,
Mercure fugitif ; le mâle vainc la femme.
Lorsque, saisis d’amour, ils s’étreignent tous deux,
Au temple de Cybèle, irritant la déesse,
Elle se venge en les vêtant de peaux de lions
Qui font rougir leurs corps et les rendent sauvages.
Pour exprimer au mieux ce que fut cette course
Ma muse t’offre ici les trois voix de la fugue.
L’une est simple et durable ; elle est fruit qui retarde ;
Mais la seconde fuit, que poursuit la troisième.
Des oreilles, des yeux accueille ces emblèmes,
Puis guide ta raison vers leurs signes secrets.
J’ai mis devant tes yeux l’appât de ces images :
L’esprit doit y trouver les choses précieuses.
Les biens de l’univers, les remèdes qui sauvent
Te seront tous donnés par ce double lion.


Michael Maier - L'Atalante fugitive , Nouveaux emblèmes chymiques des secrets de la Nature



DISCOURS XLIV

Le soleil des philosophes tire son nom du soleil du monde parce qu’il contient les propriétés naturelles qui descendent de ce soleil céleste ou qui lui conviennent. Le soleil est donc Osiris, Dionysos, Bacchus, Jupiter, Mars, Adonis, Œdipe, Persée, Achille, Triptolème, Pélops, Hippomène, Pollux ». La lune, de son côté, est Isis, Junon, Vénus, la mère d’Œdipe, Danaë, Déïdamie, Atalante, Hélène, et aussi Latone, Sémélé, Europe, Léda, Antiope, Thalie. Et ce sont les parties du composé qui avant l’opération est appelé pierre et du nom de tout métal, magnésie. Après l’opération son nom est Orcus, Pyrrhus, Apollon, Esculape. L’artiste est Hercule, Ulysse, Jason, Thésée, Pirithoüs. Innombrables sont les travaux et les périls dont ces artistes épuisèrent la coupe. Voyez les travaux d’Hercule, les navigations errantes d’Ulysse, les périls de Jason, les entreprises de Thésée et la rétention de Pirithoüs. Il y a là un volume considérable de matière et d’enseignement où l’on voit, à toutes les pages, aller et venir Vulcain, Mercure et Saturne, ce dernier comme père et cause de tous, Mercure, comme matière et forme, Vulcain comme agent.


Michael Maier - L'Atalante fugitive



Les Argonautes


Sous des cieux incléments, sur des mers inconnues,
Narguant l’écueil, bravant et forçant le destin,
Voguez, navigateurs, vers le but incertain,
Comme un large albatros prend essor vers les nues !

Jason, Thésée, Orphée, et Pollux, et Castor,
Et vous autres — salut, héros inaccessibles
Qui reviendrez, vainqueurs des luttes impossibles,
Arborant, comme un étendard, la Toison d’or !

— Il n’est plus de Jasons, aux siècles où nous sommes ;
La laine des béliers n’est plus d’or, et les hommes
À de pareils exploits ne sont plus façonnés ;

Mais nous brûlons d’un feu que rien ne peut éteindre
Et pour l’Illusion féconde sommes nés :
— Voguons vers l’Idéal où nul ne peut atteindre !


Stanislas de Guaita - Rosa Mystica - octobre 1884

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Re: Python Messagepar james » 07 juin 2022 à 17:37
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Institut C.G. Jung France


14. Mysterium conjunctionis


000511 – Les composants de la conjonction. 1. Les opposés. (1956)
Brève présentation de la dualité alchimique des opposés, des symboles qui l’expriment et de leur signification psychologique. Liste des facteurs réunis par la conjunctio : par ex. chaleur/froid, humidité/sécheresse, esprit/âme, actif/passif, etc. On note que ces polarités sont souvent aménagées en quaternité généralement symbolisée par une physis (une croix). On fournit des exemples personnifiés ou thériomorphes de représentations symboliques de la conjunctio.

000515 – Les paradoxes. 1. La substance archane et le point. (1956)
Un survol des multiples écrits alchimiques montre la prévalence des paradoxes et l’importance du point en alchimie. Le paradoxe résulte des tentatives des alchimistes pour percevoir ensemble les opposés et pour les exprimer en un même terme : lapis, prima materia ou Mercure. Il est en même temps vil et noble, précieux et de peu d’importance, un et multiple, visible par tous et inconnu. Le paradoxe du Mercure est le paradoxe par excellence. Des citations de John Dee, la Turba, Dorn, Paracelse, Steebus, Maier et autres, illustrent la signification du point en alchimie. Le point est plus petit signe graphique utilisé pour symboliser le mystère des quatre éléments, le centre créateur de la nature, le « point du soleil » dans l’œuf ; il correspond au feu, à la lumière, au centre du monde, à la divinité : c’est la forme parfaite. Les propriétés de l’or sont énumérées par rapport au point, au cercle, à l’éternité, à la divinité et à la substance indivisible.

000516 – Les paradoxes. 2. La scintilla. (1956)
Présentation de la doctrine alchimique des scintillae ou « étincelles de l’âme » et analyse psychologique du symbole de l’œil. Le terme d’étincelle, ou scintilla, se trouve dans les écrits de Maître Eckhart, d’Héraclite et de Simon le Mage et également dans les textes alchimiques. Les alchimistes décrivent l’étincelle comme l’archaeus, le centre igné de la terre, hermaphrodite, càd mâle et femelle en même temps. On note le parallèle avec l’Adam Kadmon, l’homme primordial de la gnose juive et le produit de la conjonction du soleil et de la lune. Le sens de l’œil comme symbole de l’étincelle est analysé et mis en relation avec les doctrines gnostique et manichéenne. L’analyse psychologique de l’œil et du soleil comme symboles de la conscience, caractéristique du complexe moi, est comparée à la perspective alchimiste de l’union des scintillae pour former de l’or (soleil) et à la tentative des gnostiques pour récupérer des atomes de lumière. On évoque l’idée de scintilla de Dorn : un soleil invisible dans le cœur de l’homme et un point igné créé par la tension entre les principes masculin et le féminin du Mercure, tandis que chez Khunrath, la scintilla ne fait qu’un avec l’élixir. On relève la ressemblance entre la pensée de Khunrath et celle de Moïnomos.





33 - Personne n'allume une lampe pour la mettre dans un lieu caché ou sous le boisseau, mais sur le chandelier, afin que ceux qui entrent voient la clarté.
34 - La lampe du corps, c'est ton oeil. Tant que ton oeil est sain, tout ton corps aussi est éclairé; mais s'il est gâté, ton corps aussi est dans les ténèbres.
35 - Vois donc à ce que la lumière qui est en toi ne soit pas ténèbres.
36 - Si donc tout ton corps est éclairé, n'ayant aucune partie ténébreuse, il sera tout éclairé, comme lorsque la lampe t'éclaire de son éclat. "


Evangile selon Saint Luc - chapitre 11




000517 – Les paradoxes. 3. L’énigme de Bologne. (1956)
On cite une épitaphe trouvée à Bologne et connue sous le nom d’Inscription d’Aelia-Laelia-Crispis et il est démontré que l’épitaphe (en réalité un faux) et les nombreux commentaires à sont sujet révèlent le travail de l’inconscient collectif. On rappelle ces interprétations, en particulier celles de Barnaud, Maier, Malvasius, Senior, Richad White, Veranus et Schwartz. Les interprétations de Barnaud et de Maier sont fondées sur les idées alchimiques de prima materia, lapis, démembrement, panacée et conjonction. Celles de Malvasius révèlent des projections d’anima et d’archétypes féminins : le chêne, un numen féminin considéré comme la source de la fontaine, le vase, la mère et la source de vie.

000552 – La conjonction. 3. La production de la quintessence, (1956)
Des citations de l’alchimiste Dorn illustrent la croyance suivant laquelle un “ baume ” ou quintessence est nécessaire à l’union des opposés, âme et corps, seconde étape de la conjonction. La nature de ce baume est définie et on en donne plusieurs synonymes. Ce baume ( la vérité ) est une connaissance de soi qui permet de savoir qu’on est plutôt que qui on est. De ce savoir surgira la connaissance de Dieu, des autres et de l’univers.


https://cgjungfrance.com/2006/05/myster ... unctionis/



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Re: Python Messagepar james » 07 juin 2022 à 21:28

Pendant quils étaient dans l’Éden, Adam et Eve étaient vêtus de lumière, אור (Aur).

« Dans les secrets de la Torah, Adam n’avait rien de ce monde. Le Juste a eu son contact avec la femme. De ce contact est venu un corps dont l’illumination est plus que tous les anges et messagers d’en haut. Quand ce seul corps a été créé, le Roi divin, envoya avec ce Juste, 22 lettres, unies à eux, puis il est venu dans le monde. Quand il est venu, le soleil et la lune l’ont vu et leur lumière s’est estompée; le talon du pied a obscurci leur lumière. Pour quelle raison ? Parce qu’il est dérivé des actions du soleil et de la lune divins. Cependant, quand il a péché, il est devenu sombre et s’est réduit et avait besoin d’un autre corps avec la peau et la chair, comme il est écrit: « Pour l’homme et pour sa femme aussi Hashem Elohim fit des manteaux de peaux et les habilla » (Beresheet 3:21). » – Zohar

« Lumière » en Hébreu est אור (Aur), orthographié (Aleph-Vav-Resh). Aleph est l’Intime, le vent, le Ruach, la présence de Dieu. Quand Adam et Eve ont vu qu’ils étaient nus, on leur a donné des « pagnes de peau », qui est écrit עור כתנות. Ainsi le « vêtement » est également Aur, mais orthographié עור (Ayin-Vav-Resh). Le א (Aleph) est remplacé par ע (Ayin).

En d’autres termes, nous sommes victimes de Rah, dont vous vous souvenez est lié à עץ הדעת טוב ורע (Otz Daath Tob Va Rah), « l’Arbre de la Connaissance de la pureté et de l’impureté ». Rah est orthographié רע Resh Ayin et signifie « impureté, pollution ». Les « couches de peau » sont orthographiées ער Ayin Resh ou עור Ayin Vav Resh. C’est le même mot que Rah, impureté, mais les lettres sont inversées, et dans la Kabbale, cela signifie la même chose. Rah et Ar sont liés.



En Alchimie il y a des couleurs différentes, des animaux que l’initié doit apprendre à interpréter. Le lion vert représente la force de l’espoir. La couleur verte est la couleur de l’espoir. Vous souvenez-vous que lorsque la boîte de Pandore a été ouverte et que toutes ces créatures sont sorties, et qu’enfin est venu seul l’espoir. Cet espoir est l'Intime, qui dévore et libère le feu du Logos qui est caché dans l’air, dans l’eau et dans la terre.

En tant que Lumière et feu, Dieu est dilué dans tout l’univers; c’est ce qu’on appelle le Logos en Grec. Alors, quand vous dites Logos en Grec cela se rapporte au יהוה Tetragrammaton, le saint nom de Dieu, qui a quatre lettres, Iod-Hei-Vav-Hei. C’est le saint nom de Dieu qui dans la Bible est traduit par Jehovah. Iod-Hei-Vav-Hei יהוה représente les quatre éléments de la nature. Le saint Tetragrammaton est le véritable être humain en soi, le sphinx qui symbolise les forces des quatre éléments de la nature rassemblés dans une force, ou mieux dit, c’est la force élémentale divine cachée dans les quatre éléments. Et c’est pourquoi dans les temps anciens, lorsque les Kabbalistes allaient nommer Dieu, ils disaient: «Maintenant que vous connaissez le mystère des quatre éléments du Tetragrammaton, vous devez comprendre que י Iod (la première lettre du Tetragrammaton) est le principe masculin de la création, il est le principe actif de la création et c’est pourquoi, quand nous nommons Adam, nous disons. Iod, Iod est Adam Kadmon. Mais où sont les trois autres lettres de ce fameux Tetragrammaton? Si vous voulez écrire Eve en Hébreu, vous utilisez les trois autres lettres Hei-Vav-Hei הוה (Eve).

Comme Eliphas Levi a déclaré: «La science de l’Alchimie est la possession absolue et complète de la vérité à l’intérieur». Voilà pourquoi tous les sages de tous les siècles ont toujours caché ce mot «science» et l’ont remplacé par un autre, qui est ce que nous savons comme Gnose, qui signifie connaissance. Et cette connaissance, bien sûr, est Adam et Eve, qui est représenté par le Tetragrammaton Iod-Hei-Vav-Hei, parce que Iod est Adam et Cheveh ou Hava est Eve, qui est traduit par Jah-Havah ou Jehovah.


Gnostic publishing - Le mystère du Sphinx

« Finalement, ayant perdu l’esprit sans ressource, il vint à donner dans la plus étrange pensée dont jamais fou se fût avisé dans le monde. » Miguel de Cervantes

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