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Merci cocorico pour ces madits que je ne connaissais pas. On aura bien-sûr reconnu dans ce logo, non pas le Diable, mais l'Homme vert des légendes celtes...
L'Homme vert est décrit et représenté comme une "tête feuillue", c'est-à-dire faite de lianes et de feuilles au milieu desquelles on peut distinguer un visage humain, et parfois mi-humain et mi-animal. Dans ce dernier cas, la face de la créature est parfois surmontée de cornes à peine visible qui se fondent dans la végétation. Nous retrouvons cette figure à travers le Derg Corra, l'homme dans l'arbre, de certains mythes celtes qui est une variante de Cernunnos, le Dieu-Cerf.
Dans de nombreuses iconographies, de la bouche du Green Man jaillit la végétation ce qui était assimilée chez les celtes à la puissance du Verbe créateur. Son énergie ramène à la vie de la Nature qui était alors comme endormie, c'est un dieu chthonien qui s'éveille en même temps que la Nature renaît au printemps. Il faudrait dédier tout un livre à ce personnage fort complexe et très intéressant. Nous pourrions également établir un parallèle, très osé de ma part, entre the Green Man et la Viriditas d'Hildegarde von Bingen, cette mystique chrétienne du Moyen-Age.
Viriditas… Ce terme a été inventé par Hildegarde von Bingen. Il désigne la sève de vie qui fait germer tout ce qui est vivant, l’énergie qui fait pousser les plantes et par laquelle l’être humain se développe et guérit. C’est l’énergie vitale divine qui s'assimile à la couleur verte et qui est à la source de toutes vérités. Viriditas provient du latin "viridis" qui signifie "vert", "vigoureux". C’est l’état ou la qualité de ce qui est vert. "Il existe une force qui vient de l’éternité, et elle est verte", écrit Hildegarde, et "l’oeuvre du Père dans le Verbe du Fils, est la force lumineuse et verte de l’Esprit". Comment ne pas penser à la Table d'Emeraude où sont gravées les paroles éternelles d'Hermes Trismegiste ? Lorsque nous lisons les centaines de textes alchimiques, une chose bien cachée apparaît nettement, la couleur de la Lumière primordiale. Elle est verte. Le Spiritus mundi féconde le sel des sages qui devient vert et végétatif. C’est lui qui a donné son nom à la langue verte, laquelle parle en vérité au-delà des idiomes. Par delà toutes formes visibles se tient l'unité secrète du monde phénoménal.