Le sable y est

Discussions au fil de l'eau sur la 420
Don Luis
Hulotte
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Le sable y est Messagepar Don Luis » 19 mars 2017 à 14:09
Le sable apparaît une première fois dans le texte de la 420, puis une deuxième fois dans le visuel de la 560 et, peut-être, une troisième fois, de manière phonétique, dans la 520 (« SA BLEssure »).

La 420 est clairement une énigme placée sous le signe du Temps. La partie codée utilise des révolutions de planètes exprimées en nombre de jours, il y est question de « cent jours », et une distance doit y être calculée à partir de la durée du jour sidéral.

L’intiale du mot sable est codée avec la révolution de Saturne (dieu du Temps) et ce mot est suivi par un complément de temps « cent jours avant ».

Dans la 560, le sable est marqué d’un trait par la mine d’un crayon qui pourrait symboliser la Tour du Crédit lyonnais, à Lyon, ville dans laquelle une horloge astronomique fait entendre « Ut queant laxis ».

Dans le texte, le tracé s’interrompt « avant de voir ». On retrouve donc la notion de temps avec la même préposition « avant », qui réapparaît dans la 520 :
« AVANT de t’éloigner, referme SA BLEssure ».

La 420 semble bien contenir des allusions à l’horloge astronomique de Strasbourg, où l’on retrouve Apollon tenant une flèche, avec laquelle il désigne la date du jour sur un calendrier perpétuel circulaire.

Une première allusion à Strasbourg se trouve peut-être dans le premier vers de la 530, puisque l’horloge astronomique comprend aussi des figurines représentant les 4 âges de la vie, ainsi qu’un coq.

Le guide Michelin décrit ce détail en ces termes :

Bibendum a écrit :« Une série d’automates frappe deux coups tous les quarts d’heure. Le premier est donné par un des deux anges qui encadrent le cadran du « temps moyen », au centre de la Galerie aux Lions. Le deuxième est donné par un des « Quatre Âges » qui défilent devant la Mort dans la partie supérieure de l’horloge (l’Enfant frappe le premier quart, l’Adolescent le second, l’Homme le troisième, le Vieillard le quatrième). Les heures sont sonnées par la Mort. Au dernier coup, le second ange de la Galerie aux Lions retourne son sablier. »


Le rapport entre les « quatre âges » et la notion de « quart » (moitié de la moitié) est donc clairement établi. On voit aussi le rapport avec « un quart d’heure avant sa mort il était encore en vie » (vérité de La Palice).

La 530 compte 72 mots et les deux premières lignes, dans lesquelles il est question du premier âge, en comptent 18, soit un quart. Et c’est dans le dernier quart de l’énigme, justement, qu’intervient l’allusion à la Palice (« la Vérité, en vérité »).

Petit exercice d'arithmétique amusant (ou agaçant) :
Les deux dernières lignes de la 530 valent 835 en A0. Si on multiplie par 4, on trouve :
835 x 4 = 3340 = 1815 + 1525 (date de la mort de La Palice).

DL
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Mupsai
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Re: Le sable y est Messagepar Mupsai » 19 mars 2017 à 16:28
Si ça peut apporté de l'eau à ton moulin et dans un tout autre contexte on peut trouver un lien avec la 600.
Sable=noir en héraldique.
Don Luis
Hulotte
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Re: Le sable y est Messagepar Don Luis » 19 mars 2017 à 17:06
Oui, merci, mais alors on change complètement de signification et, pour ma part, je n'ai pas de blasons dans cette énigme. J'aurais plutôt pensé à la Méduse échouée sur un banc de sable au large des côtes de la Mauritanie (pays d'al-Mar).

En fait, mon fil porte essentiellement sur la notion de temps.

DL
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fredeau
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Re: Le sable y est Messagepar fredeau » 19 mars 2017 à 19:04
Mupsai a écrit :Si ça peut apporté de l'eau à ton moulin et dans un tout autre contexte on peut trouver un lien avec la 600.
Sable=noir en héraldique.


merci , je n'avait pas fait ce lien. :okydoky:
vifsorbier
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Re: Le sable y est Messagepar vifsorbier » 19 mars 2017 à 19:22
en passant,

"Sable : Synonyme peu usité de sablier. Terme de marine. ".
src. Littré

La 530, indirectement, compte au moins deux références aux ages de la vie. "Rage" est réutilisé dans une IS "Le pauvre here est agé".
Don Luis
Hulotte
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Re: Le sable y est Messagepar Don Luis » 19 mars 2017 à 20:20
Petit intermède, façon james...

L’inconnu fronça le sourcil. Il dut avoir la vision des bonnes époques où il y avait des moyens péremptoires de faire parler ceux qui s’y refusent.
— Soit. Nous verrons ça. Et la cassette d’ébène ?
— Brûlée.
— Ah ! gronda-t-il, vous vous payez ma tête mon brave homme.
Il lui tordit le bras d’une façon implacable.
— Hier, Rudolf Kesselbach, hier, vous êtes entré au Crédit Lyonnais, sur le boulevard des Italiens, en dissimulant un paquet sous votre pardessus. Vous avez loué un coffre-fort. Précisons : le coffre numéro 16, travée 9. Après avoir signé et payé, vous êtes descendu dans les sous-sols, et, quand vous êtes remonté, vous n’aviez plus votre paquet. Est-ce exact ?
— Absolument.
— Donc, la cassette et l’enveloppe sont au Crédit Lyonnais.
— Non.
— Donnez-moi la clef de votre coffre.
— Non.
— Marco !
Marco accourut.
— Vas-y, Marco. Le quadruple nœud.


* * *


Lui-même répéta :
— Copie de la lettre contenue dans la pochette de maroquin noir.
— Et après ? Déchire l’enveloppe, Marco. Vous permettez, monsieur Kesselbach ? Ça n’est pas très correct, mais enfin… Vas-y, Marco, M. Kesselbach t’y autorise. Ça y est ? Eh bien ! lis.
Il écouta, puis ricanant :
— Fichtre ! ce n’est pas aveuglant. Voyons, je résume. Une simple feuille de papier pliée en quatre et dont les plis paraissent tout neufs… Bien… En haut et à droite de cette feuille, ces mots : un mètre soixante-quinze, petit doigt gauche coupé, etc. Oui, c’est le signalement du sieur Pierre Leduc. De l’écriture de Kesselbach, n’est-ce pas ? Bien… Et au milieu de la feuille ce mot, en lettres capitales d’imprimerie : APOON…


* * *


Sur un signe du chef de la Sûreté, Gustave Beudot s’éloigna. M. Lenormand s’était assis, et, de son regard aigu, il examinait le tapis, les meubles, les rideaux. Il s’informa :
— Nous sommes bien au 420, ici ?
— Oui.
Le juge ricana :
— Je voudrais bien savoir quel rapport vous établissez entre cet incident et le drame. Cinq portes fermées nous séparent de la pièce où Kesselbach a été assassiné.
M. Lenormand ne daigna pas répondre.
Du temps passa. Gustave ne revenait pas.
— Où couche-t-il, monsieur le directeur ? demanda le chef.
— Au sixième, sur la rue de Judée, donc, au-dessus de nous. Il est curieux qu’il ne soit pas encore là.
— Voulez-vous avoir l’obligeance d’envoyer quelqu’un ? Le directeur s’y rendit lui-même, accompagné de Chapman. Quelques minutes après, il revenait seul, en courant, les traits bouleversés.
— Eh bien ?
— Mort
— Assassiné ?
— Oui.
— Ah ! tonnerre, ils sont de force, les misérables ! proféra M. Lenormand. Au galop, Gourel, qu’on ferme les portes de l’hôtel… Veille aux issues… Et vous, monsieur le directeur, conduisez-nous dans la chambre de Gustave Beudot.
Le directeur sortit. Mais, au moment de quitter la chambre, M. Lenormand se baissa et ramassa une toute petite rondelle de papier sur laquelle ses yeux s’étaient déjà fixés.
C’était une étiquette encadrée de bleu. Elle portait le chiffre 813. À tout hasard, il la mit dans son portefeuille et rejoignit les autres personnes.


* * *


Au bureau, M. Lenormand trouva quelques lettres à l’adresse de M. Kesselbach. Il les remit au juge d’instruction.
Il y avait aussi un colis que venait d’apporter le service des colis postaux parisiens. Comme le papier qui l’entourait était en partie déchiré, M. Lenormand put voir une cassette d’ébène sur laquelle était gravé le nom de Rudolf Kesselbach.
Il ouvrit. Outre les débris d’une glace dont on voyait encore l’emplacement à l’intérieur du couvercle, la cassette contenait la carte d’Arsène Lupin.
Mais un détail sembla frapper le chef de la Sûreté. À l’extérieur, sous la boîte, il y avait une petite étiquette bordée de bleu, pareille à l’étiquette ramassée dans la chambre du quatrième étage où l’on avait trouvé l’étui à cigarettes, et cette étiquette portait également le chiffre 813.


Maurice Leblanc, 813, chapitre premier (extraits)
https://fr.wikisource.org/wiki/813/I/1
DL
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jardinier
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Re: Le sable y est Messagepar jardinier » 19 mars 2017 à 23:15
Super auteur que Leblanc. Mais je ne vois pas où tu veux en venir exactement?

Par contre je trouve intéressant ce découpage de Bébé.
De là à le rapporter à des monuments situés à Strasbourg, faudrait que l'auteur nous y conduise d'une manière ou d'une autre sans que cela soit trop de la devinette.
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Don Luis
Hulotte
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Re: Le sable y est Messagepar Don Luis » 20 mars 2017 à 12:21
Je pense qu’il y a deux passages sur les énigmes. Lors du deuxième passage, il est très facile de comprendre les allusions à Strasbourg dans la 530, car on l’a forcément rencontré lors du premier passage sur la 420, ne serait-ce qu’en raison du mot « IMPRIMA » qui conduit à s’intéresser à Gutenberg.

Pour ce qui est de 813, je note certaines correspondances avec la 420, à commencer par le fait que la 420 se passe en 1815, soit 813 ans après la naissance de Léon IX. Dabo est à 185 km de Carignan, et on sait que la formule qui donne la longueur d’une révolution complète de la spirale est 5piR. Pour R = 40 (racine carrée de 1600) :
5pi40 = 628 + 185 = 813.

Je ne peux pas croire que MV n’ a pas pensé à ces rapprochements, surtout que le nom de Maurice Leblanc entre lui aussi en résonnance avec la chasse.

Le mot APOON, dont les lettres entrent à la fois dans le mot APOLLON et le mot NAPOLEON, cadre lui aussi avec l’énigme.
Il est donc pour le moins amusant que le chiffre 813 soit trouvé dans la chambre 420 d’un hôtel, et qu’il soit question d’un coffre au Crédit lyonnais (« emprunte l’orthogonale »/« prête un arc »). Et je ne parle pas du « quadruple noeud ».

Dans la 650, les chiffres du visuel peuvent donner une suite d’additions que je trouve intéressante :
717 + 210 + 75 = 1002 (naissance de Léon IX)
717 + 21 + 075 = 813
717 + 2 + 1075 = 1794.
On retrouve ce dernier chiffre 1794 dans 813, comme on le voit dans l’un des quelques extraits que voici, d’où il ressort que tout tourne autour d’une horloge :

Lupin demanda un crayon et du papier. Avec le crayon il inscrivit sur la feuille blanche « 813 ».
Le comte sourit encore.
— Ah ! ça, qu’est-ce qui vous fait rire ? s’écria Lupin, agacé.
— Rien… rien… ça m’intéresse ça m’intéresse beaucoup… La jeune fille regarda la feuille qu’on tendait devant elle, et elle tourna la tête d’un air distrait.
— Ça ne prend pas, fit le comte narquois.
Lupin écrivit les lettres « Apoon ».
Même inattention chez Isilda.
Il ne renonça pas à l’épreuve, et il traça à diverses reprises les mêmes lettres, mais en laissant chaque fois entre elles des intervalles qui variaient. Et chaque fois, il épiait le visage de la jeune fille.
Elle ne bougeait pas, les yeux attachés au papier avec une indifférence que rien ne paraissait troubler.
Mais soudain elle saisit le crayon, arracha la dernière feuille aux mains de Lupin, et, comme si elle était sous le coup d’une inspiration subite, elle inscrivit deux « l »au milieu de l’intervalle laissé par Lupin.
Celui-ci tressaillit.
Un mot se trouvait formé : Apollon.


* * *


Lupin réfléchit et prononça gravement :
— Puisque Sa Majesté a besoin de preuves pour avoir confiance en moi, voici. Les douze salles qui donnent sur cette galerie portent chacune un nom différent, dont l’initiale est marquée à la porte de chacune. L’une de ces inscriptions, moins effacée que les autres par les flammes, m’a frappé lorsque je traversai la galerie. J’examinai les autres portes : je découvris, à peine distinctes, autant d’initiales, toutes gravées dans la galerie au-dessus des frontons.
« Or, une de ces initiales était un D, première lettre de Diane. Une autre était un A, première lettre d’Apollon. Et ces deux noms sont des noms de divinités mythologiques. Les autres initiales offriraient-elles le même caractère ? Je découvris un J, initiale de Jupiter ; un V, initiale de Vénus, un M, initiale de Mercure ; un S, initiale de Saturne, etc. Cette partie du problème était résolue : chacune des douze salles porte le nom d’une divinité de l’Olympe, et la combinaison Apoon, complétée par Isilda, désigne la salle d’Apollon.
« C’est donc ici, dans la salle où nous sommes, que sont cachées les lettres. Il suffit peut-être de quelques minutes maintenant pour les découvrir. »


* * *


C’était, dans une vieille reliure qui datait au moins d’un siècle, un tome dépareillé de Montesquieu, qui portait ce titre : Voyage au Temple de Guide. Mais à peine Lupin l’eut-il ouvert qu’il s’exclama :
— Tiens, tiens, c’est bizarre. Sur le recto de chacune des pages, une feuille de parchemin a été collée, et sur cette feuille, sur ces feuilles, il y a des lignes d’écriture, très serrées et très fines.
Il lut, tout au début :
« Journal du chevalier Gilles de Mairèche, domestique français de son Altesse Royale le prince de Deux-Ponts-Veldenz, commencé en l’an de grâce 1794. »


* * *


L’Empereur qui inspectait la salle, dit à Waldemar :
— C’est la salle de Minerve, ici, n’est-ce pas ?
— Oui, Sire.
— Mais alors, pourquoi ce N, à deux endroits ?
Il y avait en effet, deux N, l’un au-dessus de la cheminée, l’autre au-dessus d’une vieille horloge encastrée dans le mur, toute démolie, et dont on voyait le mécanisme compliqué, les poids inertes au bout de leurs cordes.
— Ces deux N, dit Waldemar…
L’Empereur n’écouta pas la réponse. Lupin s’était encore agité, ouvrant les yeux et articulant des syllabes indistinctes. Il se leva, marcha à travers la salle, et retomba exténué.
Ce fut alors la lutte, la lutte acharnée de son cerveau, de ses nerfs, de sa volonté, contre cette torpeur affreuse qui le paralysait, lutte de moribond contre la mort, lutte de la vie contre le néant.
Et c’était un spectacle infiniment douloureux.
— Il souffre, murmura Waldemar.
— Ou du moins il joue la souffrance, déclara l’Empereur, et il la joue à merveille. Quel comédien !
Lupin balbutia :
— Une piqûre, docteur, une piqûre de caféine tout de suite…
— Vous permettez. Sire ? demanda le docteur.
— Certes… Jusqu’à midi, tout ce qu’il veut, on doit le faire. Il a ma promesse.
— Combien de minutes jusqu’à midi ? reprit Lupin.
— Quarante, lui dit-on.
— Quarante ? J’arriverai… il est certain que j’arriverai… Il le faut…
Il empoigna sa tête à deux mains.
— Ah ! si j’avais mon cerveau, le vrai, mon bon cerveau qui pense ! ce serait l’affaire d’une seconde ! Il n’y a plus qu’un point de ténèbres… Mais je ne peux pas, ma pensée me fuit, je ne peux pas la saisir… c’est atroce…
Ses épaules sursautaient. Pleurait-il ?
On l’entendit qui répétait :
— 813… 813…
Et, plus bas :
— 813… un 8 un 1 un 3… oui, évidemment… mais pourquoi ? ça ne suffit pas.
L’Empereur murmura :
— Il m’impressionne. J’ai peine à croire qu’un homme puisse ainsi jouer un rôle… La demie… les trois quarts…
Lupin demeurait immobile, les poings plaqués aux tempes.
L’Empereur attendait, les yeux fixés sur un chronomètre que tenait Waldemar.
— Encore dix minutes… encore cinq…
— Waldemar, l’auto est là ? Tes hommes sont prêts ?
— Oui, Sire.
— Ton chronomètre est à sonnerie ?
— Oui, Sire.
— Au dernier coup de midi alors… … — Pourtant
— Au dernier coup de midi, Waldemar.
Vraiment la scène avait quelque chose de tragique, cette sorte de grandeur et de solennité que prennent les heures à l’approche d’un miracle possible. Il semble que c’est la voix même du destin qui va s’exprimer.
L’Empereur ne cachait pas son angoisse. Cet aventurier bizarre qui s’appelait Arsène Lupin, et dont il connaissait la vie prodigieuse, cet homme le troublait et, quoique résolu à en finir avec toute cette histoire équivoque, il ne pouvait s’empêcher d’attendre et d’espérer.
Encore deux minutes… encore une minute. Puis ce fut par secondes que l’on compta.
Lupin paraissait endormi.
— Allons, prépare-toi, dit l’Empereur au comte.
Celui-ci s’avança vers Lupin et lui mit la main sur l’épaule.
La sonnerie argentine du chronomètre vibra… une, deux, trois, quatre, cinq…
— Waldemar, tire les poids de la vieille horloge.
Un moment de stupeur. C’était Lupin qui avait parlé, très calme.
Waldemar haussa les épaules, indigné du tutoiement.
— Obéis, Waldemar, dit l’Empereur.
— Mais oui, obéis, mon cher comte, insista Lupin qui retrouvait son ironie, c’est dans tes cordes, et tu n’as qu’à tirer sur celles de l’horloge alternativement une, deux… À merveille Voilà comment ça se remontait dans l’ancien temps.
De fait le balancier fut mis en train, et l’on en perçut le tic-tac régulier.
— Les aiguilles, maintenant, dit Lupin. Mets-les un peu avant midi. Ne bouge plus laisse-moi faire…
Il se leva et s’avança vers le cadran, à un pas de distance tout au plus, les yeux fixes, tout son être attentif.
Les douze coups retentirent, douze coups lourds, profonds.
Un long silence. Rien ne se produisit. Pourtant l’Empereur attendait, comme s’il était certain que quelque chose allait se produire. Et Waldemar ne bougeait pas, les yeux écarquillés.
Lupin, qui s’était penché sur le cadran, se redressa et murmura :
— C’est parfait… j’y suis…
Il retourna vers sa chaise et commanda :
— Waldemar, remets les aiguilles à midi moins deux minutes. Ah ! non, mon vieux, pas à rebrousse-poil dans le sens de la marche Eh ! oui, ce sera un peu long mais que veux-tu ?
Toutes les heures et toutes les demies sonnèrent jusqu’à la demie de onze heures.
— écoute, Waldemar, dit Lupin…
Et il parlait, gravement, sans moquerie, comme ému lui-même et anxieux.
— écoute, Waldemar, tu vois sur le cadran une petite pointe arrondie qui marque la première heure ? Cette pointe branle, n’est-ce pas ? Pose dessus l’index de la main gauche et appuie. Bien. Fais de même avec ton pouce sur la pointe qui marque la troisième heure. Bien. Avec ta main droite enfonce la pointe de la huitième heure. Bien. Je te remercie. Va t’asseoir, mon cher.
Un instant, puis la grande aiguille se déplaça, effleura la douzième pointe… Et midi sonna de nouveau.
Lupin se taisait, très pâle. Dans le silence, chacun des douze coups retentit.
Au douzième coup, il y eut un bruit de déclenchement. L’horloge s’arrêta net. Le balancier s’immobilisa.
Et soudain le motif de bronze qui dominait le cadran et qui figurait une tête de bélier, s’abattit, découvrant une sorte de petite niche taillée en pleine pierre.
Dans cette niche, il y avait une cassette d’argent, ornée de ciselures.
— Ah ! fit l’Empereur vous aviez raison.
— Vous en doutiez, Sire ? dit Lupin.
Il prit la cassette et la lui présenta.
— Que Sa Majesté veuille bien ouvrir elle-même. Les lettres qu’elle m’a donné mission de chercher sont là.


* * *


— En effet… en effet, murmura l’Empereur interdit… Comment n’ai-je pas vu ?
Et il ajouta, laissant percevoir sa curiosité :
— C’est comme pour ces deux N peints sur la muraille je ne m’explique pas. C’est ici la salle de Minerve.
— C’est ici la salle où coucha Napoléon, Empereur des Français, déclara Lupin.
— Qu’en savez-vous ?
— Demandez à Waldemar, Sire. Pour moi, quand je parcourus le journal du vieux domestique, ce fut un éclair. Je compris que Sholmès et moi, nous avions fait fausse route. Apoon, le mot incomplet que traça le grand-duc Hermann à son lit de mort, n’est pas une contraction du mot Apollon, mais du mot Napoléon.
— C’est juste vous avez raison, dit l’Empereur les mêmes lettres se retrouvent dans les deux mots, et suivant le même ordre. Il est évident que le grand-duc a voulu écrire Napoléon. Mais ce chiffre 813 ?
— Ah ! c’est là le point qui me donna le plus de mal à éclaircir. J’ai toujours eu l’idée qu’il fallait additionner les trois chiffres 8, 1 et 3, et le nombre 12 ainsi obtenu me parut aussitôt s’appliquer à cette salle qui est la douzième de la galerie. Mais cela ne suffisait pas. Il devait y avoir autre chose, autre chose que mon cerveau affaibli ne pouvait parvenir à formuler. La vue de l’horloge, de cette horloge située justement dans la salle Napoléon, me fut une révélation. Le nombre 12 signifiait évidemment la douzième heure. Midi ! minuit ! N’est-ce pas un instant plus solennel et que l’on choisit plus volontiers ? Mais pourquoi ces trois chiffres 8, 1 et 3, plutôt que d’autres qui auraient fourni le même total ?
« C’est alors que je pensai à faire sonner l’horloge une première fois, à titre d’essai. Et c’est en la faisant sonner que je vis que les pointes de la première, de la troisième et de la huitième heure, étaient mobiles. J’obtenais donc trois chiffres, 1, 3 et 8, qui, placés dans un ordre fatidique, donnaient le nombre 813. Waldemar poussa les trois pointes. Le déclenchement se produisit. Votre Majesté connaît le résultat…
« Voilà, Sire, l’explication de ce mot mystérieux, et de ces trois chiffres 813 que le grand-duc écrivit de sa main d’agonisant, et grâce auxquels il avait l’espoir que son fils retrouverait un jour le secret de Veldenz, et deviendrait possesseur des fameuses lettres qu’il y avait cachées. »


Maurice Leblanc, 813, chapitre V
https://fr.wikisource.org/wiki/813/II/5

DL
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Don Luis
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Re: Le sable y est Messagepar Don Luis » 20 mars 2017 à 12:22
Je pense qu’il y a deux passages sur les énigmes. Lors du deuxième passage, il est très facile de comprendre les allusions à Strasbourg dans la 530, car on l’a forcément rencontré lors du premier passage sur la 420, ne serait-ce qu’en raison du mot « IMPRIMA » qui conduit à s’intéresser à Gutenberg.

Pour ce qui est de 813, je note certaines correspondances avec la 420, à commencer par le fait que la 420 se passe en 1815, soit 813 ans après la naissance de Léon IX. Dabo est à 185 km de Carignan, et on sait que la formule qui donne la longueur d’une révolution complète de la spirale est 5piR. Pour R = 40 (racine carrée de 1600) :
5pi40 = 628 + 185 = 813.

Je ne peux pas croire que MV n’ a pas pensé à ces rapprochements, surtout que le nom de Maurice Leblanc entre lui aussi en résonnance avec la chasse.

Le mot APOON, dont les lettres entrent à la fois dans le mot APOLLON et le mot NAPOLEON, cadre lui aussi avec l’énigme.
Il est donc pour le moins amusant que le chiffre 813 soit trouvé dans la chambre 420 d’un hôtel, et qu’il soit question d’un coffre au Crédit lyonnais (« emprunte l’orthogonale »/« prête un arc »). Et je ne parle pas du « quadruple noeud ».

Dans la 650, les chiffres du visuel peuvent donner une suite d’additions que je trouve intéressante :
717 + 210 + 75 = 1002 (naissance de Léon IX)
717 + 21 + 075 = 813
717 + 2 + 1075 = 1794.
On retrouve ce dernier chiffre 1794 dans 813, comme on le voit dans l’un des quelques extraits que voici, d’où il ressort que tout tourne autour d’une horloge :

Lupin demanda un crayon et du papier. Avec le crayon il inscrivit sur la feuille blanche « 813 ».
Le comte sourit encore.
— Ah ! ça, qu’est-ce qui vous fait rire ? s’écria Lupin, agacé.
— Rien… rien… ça m’intéresse ça m’intéresse beaucoup… La jeune fille regarda la feuille qu’on tendait devant elle, et elle tourna la tête d’un air distrait.
— Ça ne prend pas, fit le comte narquois.
Lupin écrivit les lettres « Apoon ».
Même inattention chez Isilda.
Il ne renonça pas à l’épreuve, et il traça à diverses reprises les mêmes lettres, mais en laissant chaque fois entre elles des intervalles qui variaient. Et chaque fois, il épiait le visage de la jeune fille.
Elle ne bougeait pas, les yeux attachés au papier avec une indifférence que rien ne paraissait troubler.
Mais soudain elle saisit le crayon, arracha la dernière feuille aux mains de Lupin, et, comme si elle était sous le coup d’une inspiration subite, elle inscrivit deux « l »au milieu de l’intervalle laissé par Lupin.
Celui-ci tressaillit.
Un mot se trouvait formé : Apollon.


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Lupin réfléchit et prononça gravement :
— Puisque Sa Majesté a besoin de preuves pour avoir confiance en moi, voici. Les douze salles qui donnent sur cette galerie portent chacune un nom différent, dont l’initiale est marquée à la porte de chacune. L’une de ces inscriptions, moins effacée que les autres par les flammes, m’a frappé lorsque je traversai la galerie. J’examinai les autres portes : je découvris, à peine distinctes, autant d’initiales, toutes gravées dans la galerie au-dessus des frontons.
« Or, une de ces initiales était un D, première lettre de Diane. Une autre était un A, première lettre d’Apollon. Et ces deux noms sont des noms de divinités mythologiques. Les autres initiales offriraient-elles le même caractère ? Je découvris un J, initiale de Jupiter ; un V, initiale de Vénus, un M, initiale de Mercure ; un S, initiale de Saturne, etc. Cette partie du problème était résolue : chacune des douze salles porte le nom d’une divinité de l’Olympe, et la combinaison Apoon, complétée par Isilda, désigne la salle d’Apollon.
« C’est donc ici, dans la salle où nous sommes, que sont cachées les lettres. Il suffit peut-être de quelques minutes maintenant pour les découvrir. »


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C’était, dans une vieille reliure qui datait au moins d’un siècle, un tome dépareillé de Montesquieu, qui portait ce titre : Voyage au Temple de Guide. Mais à peine Lupin l’eut-il ouvert qu’il s’exclama :
— Tiens, tiens, c’est bizarre. Sur le recto de chacune des pages, une feuille de parchemin a été collée, et sur cette feuille, sur ces feuilles, il y a des lignes d’écriture, très serrées et très fines.
Il lut, tout au début :
« Journal du chevalier Gilles de Mairèche, domestique français de son Altesse Royale le prince de Deux-Ponts-Veldenz, commencé en l’an de grâce 1794. »


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L’Empereur qui inspectait la salle, dit à Waldemar :
— C’est la salle de Minerve, ici, n’est-ce pas ?
— Oui, Sire.
— Mais alors, pourquoi ce N, à deux endroits ?
Il y avait en effet, deux N, l’un au-dessus de la cheminée, l’autre au-dessus d’une vieille horloge encastrée dans le mur, toute démolie, et dont on voyait le mécanisme compliqué, les poids inertes au bout de leurs cordes.
— Ces deux N, dit Waldemar…
L’Empereur n’écouta pas la réponse. Lupin s’était encore agité, ouvrant les yeux et articulant des syllabes indistinctes. Il se leva, marcha à travers la salle, et retomba exténué.
Ce fut alors la lutte, la lutte acharnée de son cerveau, de ses nerfs, de sa volonté, contre cette torpeur affreuse qui le paralysait, lutte de moribond contre la mort, lutte de la vie contre le néant.
Et c’était un spectacle infiniment douloureux.
— Il souffre, murmura Waldemar.
— Ou du moins il joue la souffrance, déclara l’Empereur, et il la joue à merveille. Quel comédien !
Lupin balbutia :
— Une piqûre, docteur, une piqûre de caféine tout de suite…
— Vous permettez. Sire ? demanda le docteur.
— Certes… Jusqu’à midi, tout ce qu’il veut, on doit le faire. Il a ma promesse.
— Combien de minutes jusqu’à midi ? reprit Lupin.
— Quarante, lui dit-on.
— Quarante ? J’arriverai… il est certain que j’arriverai… Il le faut…
Il empoigna sa tête à deux mains.
— Ah ! si j’avais mon cerveau, le vrai, mon bon cerveau qui pense ! ce serait l’affaire d’une seconde ! Il n’y a plus qu’un point de ténèbres… Mais je ne peux pas, ma pensée me fuit, je ne peux pas la saisir… c’est atroce…
Ses épaules sursautaient. Pleurait-il ?
On l’entendit qui répétait :
— 813… 813…
Et, plus bas :
— 813… un 8 un 1 un 3… oui, évidemment… mais pourquoi ? ça ne suffit pas.
L’Empereur murmura :
— Il m’impressionne. J’ai peine à croire qu’un homme puisse ainsi jouer un rôle… La demie… les trois quarts…
Lupin demeurait immobile, les poings plaqués aux tempes.
L’Empereur attendait, les yeux fixés sur un chronomètre que tenait Waldemar.
— Encore dix minutes… encore cinq…
— Waldemar, l’auto est là ? Tes hommes sont prêts ?
— Oui, Sire.
— Ton chronomètre est à sonnerie ?
— Oui, Sire.
— Au dernier coup de midi alors… … — Pourtant
— Au dernier coup de midi, Waldemar.
Vraiment la scène avait quelque chose de tragique, cette sorte de grandeur et de solennité que prennent les heures à l’approche d’un miracle possible. Il semble que c’est la voix même du destin qui va s’exprimer.
L’Empereur ne cachait pas son angoisse. Cet aventurier bizarre qui s’appelait Arsène Lupin, et dont il connaissait la vie prodigieuse, cet homme le troublait et, quoique résolu à en finir avec toute cette histoire équivoque, il ne pouvait s’empêcher d’attendre et d’espérer.
Encore deux minutes… encore une minute. Puis ce fut par secondes que l’on compta.
Lupin paraissait endormi.
— Allons, prépare-toi, dit l’Empereur au comte.
Celui-ci s’avança vers Lupin et lui mit la main sur l’épaule.
La sonnerie argentine du chronomètre vibra… une, deux, trois, quatre, cinq…
— Waldemar, tire les poids de la vieille horloge.
Un moment de stupeur. C’était Lupin qui avait parlé, très calme.
Waldemar haussa les épaules, indigné du tutoiement.
— Obéis, Waldemar, dit l’Empereur.
— Mais oui, obéis, mon cher comte, insista Lupin qui retrouvait son ironie, c’est dans tes cordes, et tu n’as qu’à tirer sur celles de l’horloge alternativement une, deux… À merveille Voilà comment ça se remontait dans l’ancien temps.
De fait le balancier fut mis en train, et l’on en perçut le tic-tac régulier.
— Les aiguilles, maintenant, dit Lupin. Mets-les un peu avant midi. Ne bouge plus laisse-moi faire…
Il se leva et s’avança vers le cadran, à un pas de distance tout au plus, les yeux fixes, tout son être attentif.
Les douze coups retentirent, douze coups lourds, profonds.
Un long silence. Rien ne se produisit. Pourtant l’Empereur attendait, comme s’il était certain que quelque chose allait se produire. Et Waldemar ne bougeait pas, les yeux écarquillés.
Lupin, qui s’était penché sur le cadran, se redressa et murmura :
— C’est parfait… j’y suis…
Il retourna vers sa chaise et commanda :
— Waldemar, remets les aiguilles à midi moins deux minutes. Ah ! non, mon vieux, pas à rebrousse-poil dans le sens de la marche Eh ! oui, ce sera un peu long mais que veux-tu ?
Toutes les heures et toutes les demies sonnèrent jusqu’à la demie de onze heures.
— écoute, Waldemar, dit Lupin…
Et il parlait, gravement, sans moquerie, comme ému lui-même et anxieux.
— écoute, Waldemar, tu vois sur le cadran une petite pointe arrondie qui marque la première heure ? Cette pointe branle, n’est-ce pas ? Pose dessus l’index de la main gauche et appuie. Bien. Fais de même avec ton pouce sur la pointe qui marque la troisième heure. Bien. Avec ta main droite enfonce la pointe de la huitième heure. Bien. Je te remercie. Va t’asseoir, mon cher.
Un instant, puis la grande aiguille se déplaça, effleura la douzième pointe… Et midi sonna de nouveau.
Lupin se taisait, très pâle. Dans le silence, chacun des douze coups retentit.
Au douzième coup, il y eut un bruit de déclenchement. L’horloge s’arrêta net. Le balancier s’immobilisa.
Et soudain le motif de bronze qui dominait le cadran et qui figurait une tête de bélier, s’abattit, découvrant une sorte de petite niche taillée en pleine pierre.
Dans cette niche, il y avait une cassette d’argent, ornée de ciselures.
— Ah ! fit l’Empereur vous aviez raison.
— Vous en doutiez, Sire ? dit Lupin.
Il prit la cassette et la lui présenta.
— Que Sa Majesté veuille bien ouvrir elle-même. Les lettres qu’elle m’a donné mission de chercher sont là.


* * *


— En effet… en effet, murmura l’Empereur interdit… Comment n’ai-je pas vu ?
Et il ajouta, laissant percevoir sa curiosité :
— C’est comme pour ces deux N peints sur la muraille je ne m’explique pas. C’est ici la salle de Minerve.
— C’est ici la salle où coucha Napoléon, Empereur des Français, déclara Lupin.
— Qu’en savez-vous ?
— Demandez à Waldemar, Sire. Pour moi, quand je parcourus le journal du vieux domestique, ce fut un éclair. Je compris que Sholmès et moi, nous avions fait fausse route. Apoon, le mot incomplet que traça le grand-duc Hermann à son lit de mort, n’est pas une contraction du mot Apollon, mais du mot Napoléon.
— C’est juste vous avez raison, dit l’Empereur les mêmes lettres se retrouvent dans les deux mots, et suivant le même ordre. Il est évident que le grand-duc a voulu écrire Napoléon. Mais ce chiffre 813 ?
— Ah ! c’est là le point qui me donna le plus de mal à éclaircir. J’ai toujours eu l’idée qu’il fallait additionner les trois chiffres 8, 1 et 3, et le nombre 12 ainsi obtenu me parut aussitôt s’appliquer à cette salle qui est la douzième de la galerie. Mais cela ne suffisait pas. Il devait y avoir autre chose, autre chose que mon cerveau affaibli ne pouvait parvenir à formuler. La vue de l’horloge, de cette horloge située justement dans la salle Napoléon, me fut une révélation. Le nombre 12 signifiait évidemment la douzième heure. Midi ! minuit ! N’est-ce pas un instant plus solennel et que l’on choisit plus volontiers ? Mais pourquoi ces trois chiffres 8, 1 et 3, plutôt que d’autres qui auraient fourni le même total ?
« C’est alors que je pensai à faire sonner l’horloge une première fois, à titre d’essai. Et c’est en la faisant sonner que je vis que les pointes de la première, de la troisième et de la huitième heure, étaient mobiles. J’obtenais donc trois chiffres, 1, 3 et 8, qui, placés dans un ordre fatidique, donnaient le nombre 813. Waldemar poussa les trois pointes. Le déclenchement se produisit. Votre Majesté connaît le résultat…
« Voilà, Sire, l’explication de ce mot mystérieux, et de ces trois chiffres 813 que le grand-duc écrivit de sa main d’agonisant, et grâce auxquels il avait l’espoir que son fils retrouverait un jour le secret de Veldenz, et deviendrait possesseur des fameuses lettres qu’il y avait cachées. »


Maurice Leblanc, 813, chapitre V
https://fr.wikisource.org/wiki/813/II/5

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Fanfan
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Re: Le sable y est Messagepar Fanfan » 20 mars 2017 à 16:52
Ca donne envie de lire du Maurice Leblanc.

Pour ce qui est de 813, je note certaines correspondances avec la 420, à commencer par le fait que la 420 se passe en 1815, soit 813 ans après la naissance de Léon IX. Dabo est à 185 km de Carignan, et on sait que la formule qui donne la longueur d’une révolution complète de la spirale est 5piR. Pour R = 40 (racine carrée de 1600) :
5pi40 = 628 + 185 = 813.


628, ça ne me parle pas, aurais-je loupé quelque chose ?

En cherchant si ce nombre pouvait être trouvé en 500, je me suis rendu compte que la somme des deux dernières lignes, en A=0 faisaient 559.
A tout hasard, si ça n'a pas déjà été signalé...

J'édite pour faire remarquer que tout près de Guebwiller et son Grand Ballon, on trouve le col du Schrangen, qui sépare le Demberg (altitude 628 m) et le Hohrupf (813 m).
Croyez ceux qui cherchent la vérité, doutez de ceux qui la trouvent. - André Gide
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Re: Le sable y est Messagepar goldowlhunter » 20 mars 2017 à 17:54
Fanfan a écrit :628, ça ne me parle pas, aurais-je loupé quelque chose ?


5 * pi * R = 5 * 22/7 * R = 628 en arrondissant avec R = 40... tout simplement.

Fanfan a écrit :En cherchant si ce nombre pouvait être trouvé en 500, je me suis rendu compte que la somme des deux dernières lignes, en A=0 faisaient 559.
A tout hasard, si ça n'a pas déjà été signalé...

:bravo: Bien !
Tout comme la première ligne vaut 234, comme al dernière ligne de la 420.
Mais DL dira que c'est du réchauffé... :okydoky:

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Re: Le sable y est Messagepar Don Luis » 20 mars 2017 à 22:57
Fanfan a écrit :Ca donne envie de lire du Maurice Leblanc.

on sait que la formule qui donne la longueur d’une révolution complète de la spirale est 5piR. Pour R = 40 (racine carrée de 1600) :
5pi40 = 628 + 185 = 813.


628, ça ne me parle pas, aurais-je loupé quelque chose ?

En cherchant si ce nombre pouvait être trouvé en 500, je me suis rendu compte que la somme des deux dernières lignes, en A=0 faisaient 559.
A tout hasard, si ça n'a pas déjà été signalé...

J'édite pour faire remarquer que tout près de Guebwiller et son Grand Ballon, on trouve le col du Schrangen, qui sépare le Demberg (altitude 628 m) et le Hohrupf (813 m).


J'avoue que je ne connaissais pas ces deux altitudes ! :eek: Merci Fanfan de me le signaler !

En fait, je prends pi = 3,14 pour obtenir 628 tout rond, en sachant que la 780 suggère plutôt 22/7.

De toute façon, je n'ai pas de spirale de ce type, encore que Dabo et Strasbourg soit distants de 40 mm, et qu'une spirale construite à partir d'un carré dont ces deux localités sont des sommets arrive à un endroit intéressant (mais pas en France) au terme de sa première révolution...

234 et 559, si si je l'ai signalé, comme cela n'a pas échappé à GOH !

Dans les premiers extraits de 813 que j'ai copié, il est question d'un certain Kesselbach... qui est aussi l'ancien nom de Kesseldorf, où Wikipédia signale :

Wikipédia a écrit :Comme curiosité à rechercher, à l’est de la route en direction de Forstfeld, face à la sablière de la Kesselhohl (CD 297), c’est la plus ancienne « pierre borne » de Basse-Alsace, dite « pierre Adélaïde », en grès des Vosges, de forme irrégulière, haute de 1,70 m.


Marrant, non ?

Mais je ne crois pas personnellement que la chouette se trouve dans ce coin-là !

Non, la question que je me pose vraiment, c'est de savoir si cette histoire d'horloge n'intervient pas d'une façon ou d'une autre dans la résolution de la SS...

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Re: Le sable y est Messagepar Sp » 21 mars 2017 à 08:41
Sans aller jusque la SS, il est clair que le temps semble compté pour le chercheur, au moins dans cette énigme. Il nous incombe de trouver la raison pour laquelle il faut se hater et d'en comprendre les répercutions.
Trouver un cryptage, une piste, c'est bien. Savoir quoi en faire, c'est mieux.
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Re: Le sable y est Messagepar Don Luis » 21 mars 2017 à 10:43
Oui le temps nous est compté : il faut nous hâter, ne pas nous attarder parce qu'elles attendent.

Mais justement, "hâte-toi" est la traduction du latin Festina, célèbre marque née à La Chaux-de-Fonds, ville horlogère par excellence !

Et dans la 560, nous avons un crayon (tour du Crédit lyonnais, dans la ville de l'horloge qui fait entendre Ut queant laxis ?), tenu par un gaucher (Blaise Cendrars né à La Chaux-de-Fonds ?) qui trace un trait dans le sable...

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Re: Le sable y est Messagepar jardinier » 22 mars 2017 à 16:22
Je trouve tout cela très intéressant et remarquable.
Néanmoins, je trouve que les coïncidentes fortuites sont nombreuses et qu'on a pas une approche suffisamment limpide pour être indubitable.
Quelques petites remarques comme exemple:
-On est dans le contemporain.
Les ouvrages de base de référence suffisent ils à établir tous les liens? Rien n'est moins sûr...
La tour du Crédit Lyonnais n'a rien de subtil ou d'élégant. Elle aussi est contemporaine. Et le timing pour réaliser les énigmes sur un an, puisque livrée en 77, me semble juste pour sa première version. Mais sur ce dernier point, ce n'est qu'une appréciation personnelle opposable.
Il me semble aussi qu'il n'y avait pas à éplucher la bibliothèque de France.
Bref, je n'ai pas lu tous vos message mais je le ferais. En attendant, ça fait déjà trop d'imperfections à mon goût.
C'est un peu ce que cherche parfois à démontrer dans certains messages: on peut suivre une voie paralogique. Voici la définition, (en psy) que je viens de trouver sur le net et qui résume bien la chose.
C'est beau mais c'est presque de la religion:

Fausseté involontaire du jugement, fondée sur des prémisses fausses à partir desquelles s'articule de bonne foi un raisonnement rigoureux et d'une cohérence parfois supérieure à la moyenne.
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Re: Le sable y est Messagepar Don Luis » 22 mars 2017 à 16:59
Il serait intéressant de connaître tes pistes à toi...

Au fait tu ne devais pas partir en expédition ?

DL
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goldowlhunter
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Re: Le sable y est Messagepar goldowlhunter » 22 mars 2017 à 17:07
@jardinier
Libre à toi de croire que tout cela n'est qu'une fumisterie... moi je pense exactement le contraire !

Le Crayon du CL n'est sans doute pas très important en effet et peut être occulté si cela ne te convient pas. Mais je ne vois pas en quoi sa contemporanéité te permet de l'exclure de la Chasse (MAX a exclu un personnage contemporain comme "héros" de la Chasse, ce qui pour moi ne veut rien dire !)

Pour ce qui est de la ville de Lyon auquel le crayon de la 560 fait penser, on a plein d'autres indices :
  • Ut queant laxis : hymne à St-Jean-B joué par l'horloge astronomique situé à l'intérieur de la cathédrale St-Jean
  • emprunte/prete : du fric (demande à FF) donc banque, certes c'est un peu juste pour penser au CL mais avec le crayon...
  • 100 jours exactement avant Waterloo (10 mars 1815), l'Aigle est à Lyon
  • le 5 mars 1815 : il a fait étape à Gap, aligné avec Lyon (son pt d'arrivée) et Golfe-Juan (son pt de départ). Le chevalier de Cinq-Mars, ayant comploté contre Louis XIII, fut décapité à Lyon en 1642.
Sans compter tous les autres alignements qui passent par Lyon...
Comme par exemple Valençay (C = 100) - Lyon - Aiguilles. Dans la 420, la phrase cryptée contient 100 lettres et les aiguilles rappellent celles du compas planté dans le N... ou celle de l'horloge (de Lyon ou de Strasbourg comme vous voulez).

Non, à mon avis, Lyon est un point de passage essentiel !
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Re: Le sable y est Messagepar jardinier » 22 mars 2017 à 17:32
Ok DL et goldowlhunter,
Je comprends que ça ne vous plaise pas, je donne juste mon sentiment.
Pour ce qui est de mon expédition suffit d'aller voir le fil Q. ça n'est pas parce que j'ai échoué que ça vous donne raison.

DL:
mes piste ont largement été exposées.
Hormis les symboliques particulières et les constructions remarquables (triangles, cercles etc...) sur lesquelles on peut s'exprimer de façon abstraite, Je ne m'aventure pas à exprimer trop de détails sur ma super solution.
Mais pour la carte de France, les choses sont terminées pour moi depuis 2009 et je n'ai aucun problème à en parler même si je sais d'ores et déjà que cela te paraîtra peut être trop léger, voire simpliste, mais au moins ça colle, et au delà... Reste à retrouver mon chemin.

Précise ce que tu souhaites savoir et si je peux répondre, je le ferais volontiers.

Ah oui, Lyon faisait partie de ma chasse en 96 et n'a rien donné. J'ai même encore quelques écritures, sur mon bouquin, relatives à ces lieux et suis passé devant hier en pensant à vos messages.
Je ne condamne pas votre façon de penser. Au contraire, je trouve DL très fort. Mais en aucun cas je ne cherche à vous être désagréables.
Dois-je éviter d'exprimer mon opinion ?
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Don Luis
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Re: Le sable y est Messagepar Don Luis » 22 mars 2017 à 18:51
Non, non, Jardinier, tes critiques ne me dérangent pas. Et désolé pour ton expédition inaboutie !

Il faut bien comprendre que je ne prétends pas donner des solutions. Je propose des pistes qui me plaisent, c'est très différent.

J'ai du mal à comprendre celles et ceux qui, dès qu'ils ont trouvé un truc, en font une solution définitive. Moi, j'en suis encore à l'inventaire des pièces du puzzle.

Pour ce qui est de 813, j'ignore totalement si c'est une fausse piste ou pas, mais je suis à peu près (je dis bien "à peu près" pas "totalement") certain que MV y a pensé dans sa conception de la 420, peut-être (je dis bien "peut-être") même dans le choix de cette longueur d'onde.

Au-delà, il me semble qu'il y a une piste très cohérente des horloges et des montres. Pourquoi ne ferait-elle pas partie des reliquats ?

Si je retiens "Mon huitième", "mon premier" et "mon troisième" de la 470, cela me donne VAR, trois lettres qui, complétées par leur traduction en Rot 13, donnent le mot NAVIRE.

Dans la 580, les chiffres 8, 1 et 3 correspondent à Issoire, Bourges et Dieppe, dont les 3 noms en A0 totalisent 216 : somme des 62 lettres codant les masses atomiques dans la 600. D'ailleurs, les trois premières lettres de la partie cryptée de la 600 sont BDI.

Ce ne sont pas des solutions, juste des observations !

DL

@ GOH : Valençay-Lyon-Aiguilles : celui-là, je ne l'avais pas repéré.
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jardinier
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Re: Le sable y est Messagepar jardinier » 22 mars 2017 à 19:11
Don Luis a écrit :Au-delà, il me semble qu'il y a une piste très cohérente des horloges et des montres. Pourquoi ne ferait-elle pas partie des reliquats ?

Si je retiens "Mon huitième", "mon premier" et "mon troisième" de la 470, cela me donne VAR, trois lettres qui, complétées par leur traduction en Rot 13, donnent le mot NAVIRE.

Dans la 580, les chiffres 8, 1 et 3 correspondent à Issoire, Bourges et Dieppe, dont les 3 noms en A0 totalisent 216 : somme des 62 lettres codant les masses atomiques dans la 600. D'ailleurs, les trois premières lettres de la partie cryptée de la 600 sont BDI.

Ce ne sont pas des solutions, juste des observations !

DL.

C'est exactement ce qui me séduit dans tes trouvailles: cette propension à découvrir un nombre incalculable d'observations que je considère comme cohérentes. (après on adhère ou pas, peu importe)
j'Imagine le nombre de fois où t'aurai trouvé la chouette d'autres chasses. Bravo!

Aussi, ne sachant pas si, quand tu parles de certitudes non remises en cause, cela s'adresse à mon cas? Je préfère donc préciser que je suis revenu sur la totalité de ma chasse en 2009 justement.

Si je crois être sur la zone finale, (j'utilise plusieurs top 25...) il m'arrive régulièrement de reprendre plus en amont car rien n'est facile dans ce jeu mais tout est paradoxalement simple de prime abord.

S'il y a une chose pour laquelle il m'est impossible de renoncer, c'est bien cette zone. Et là je t'entends.

jardinier
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